Le terrorisme djihadiste de DAESH met à l'épreuve l'irrédentisme régional CATALAN
Le centre-ville de la capitale de la Généralité de Catalogne région fédérée de l'Espagne, monarchie constitutionnelle à la tête de laquelle on trouve un roi, Philippe de Bourbon le 6ème, a été frappé par la haine djihadiste de jeunes né en Catalogne mais issus de familles marocaines originaires de la région berbère et montagneuse du Rif au Nord du Maroc: des jeunes rifains frappant la jeunesse touristique insouciante sur les Remblas de Barcelone... Deux régions périphériques en délicatesse avec leurs tutelles étatiques centrales respectives.
Mais la comparaison s'arrêtera là car le Rif marocain est la région la plus pauvre du Maroc tandis que la Catalogne est la région la plus riche de l'Espagne. Les Rifains réclament, à l'occasion de manifestations sévèrement réprimées, plus d'aide et de considération de la part de Mohammed le 6ème. Tandis que les Catalans (dumoins ceux qui soutiennent la majorité politique en place au gouvernement général de Barcelone) réclament d'en finir avec Philippe le 6ème qui n'est pas leur roi mais leur "comte" pour n''avoir plus à contribuer à la solidarité "nationale" espagnole avec des régions moins riches que la Catalogne.
Bien entendu, les jeunes terroristes n'ont pas frappé les touristes des Remblas au titre d'un combat régionaliste. Ils ont frappé avant tout en raison de leur idéologie fanatique mortifère: le fondamentalisme islamiste diffusé par DAESH sur la base de l'idéologie religieuse des Frères Musulmans (tous les spécialistes et experts qui lisent l'arabe dans le texte en conviennent).
Mais, tactiquement, selon la vieille stratégie de harcèlement propre aux "petites guerres" (guérillas) qui traînent dans le temps et l'espace où de petites escouades de faibles tentent de semer la terreur et la division chez les forts, ces jeunes nés en Catalogne d'origine rifaine, ont habilement joué la carte "régionaliste" chez les régionalistes catalans dans un pays, l'Espagne, qui avait découvert, un certain 11 mars 2004, avec des bombes explosant à la gare d'Atocha de Madrid qu'il y avait pire que le terrorisme basque... Dans cette manipulation des enjeux régionalistes propres à l'Espagne, la question de l'autorité espagnole continuant de peser sur les deux "présides" de Ceuta et Mélila depuis plus de 500 ans, si l'on compte avec la conquête de ces deux ports marocains du Rif faite au départ par les Portugais pour achever leur "Reconquista" contre les Musulmans, parachève ce sombre tableau: mais là encore, précisons qu'il ne s'agit pas de la cause principale que l'on trouvera dans les prêches radicaux d'un imam novice sensible aux thèses des Frères musulmans...
Dire, par exemple, que ces jeunes manipulés par DAESH ont d'abord frappé Barcelone et la plage festive de Cambrils pour signifier que la Catalogne appartenait au VIIIe siècle au mythique Al Andalous pour ne surtout pas évoquer l'idéologie d'un Islam radicalisé par des apprentis sorciers financés par qui nous savons n'a pas de sens à moins de considérer que le fameux "ça n'a rien à voirisme" a encore frappé dans la tête de certains journalistes.
A cette époque (715) la Catalogne n'existait pas encore. Bien au contraire, la Catalogne commence à exister à partir de 802 comme marche militaire autonome de l'Empire carolingien contre la présence musulmane au Sud de l'Ebre, ce fleuve qui a joué un si grand rôle dans l'histoire mouvementée de l'Espagne.
La manipulation tactique de la question régionaliste catalane par les jeunes terroristes islamistes de DAESH était assurément motivée aussi pour des raisons pratiques: frapper à Barcelone pour profiter de l'actuelle mésentente institutionnelle entre la Généralité catalane et le pouvoir central madrilène afin d'avoir les marges de manoeuvre suffisantes pour couvrir une fuite et protéger une planque après les attentats en provoquant une guerre des polices entre Catalans et Castillans. Cela n'a d'ailleurs pas marché car le dernier terroriste fuyard a été repéré par la population locale et abattu par la police catalane...
D'une manière générale, cette manipulation de la question régionale espagnole pour des raisons tactiques par DAESH n'a pas fonctionné puisque nous avons obtenu l'effet inverse:
Philippe VI roi d'Espagne et comte de Barcelone avec toute la famille royale, le premier ministre espagnol et le président de la Généralité catalane, ensemble sous les voûtes encore inachevées de la basilique de la Sagrada Familia de Gaudi, le monument emblématique de Barcelone.
Ici, le couple royal espagnol en compagnie du président de la république portugaise à leur droite...
Voir aussi ce reportage proposé par BFMTV assez révélateur sur l'échec total de la tactique de division de DAESH instrumentalisant diaboliquement la question régionale espagnole:
L'idéologie meurtrière de DAESH a donc recimenté pour un temps l'unité espagnole.
Mais l'autorité centrale de Madrid aurait bien tort d'instrumentaliser à son tour l'attentat de DAESH tout comme l'autorité régionale catalane de passer outre sur ses conséquences pour reprendre le match avec Madrid là où il en était avant la brutale interruption provoquée par les terroristes de DAESH:
Le temps est peut-être arrivé d'en finir avec certaines provocations (le référendum catalan sur l'indépendance d'un côté et le refus de toute discussion de l'autre) pour en revenir à un régionalisme responsable dans le cadre d'un fédéralisme apaisé: il suffirait, à titre symbolique, que Philippe VI ne soit plus "roi d'Espagne" mais redevienne "roi DES Espagnes" comme l'était jadis son ancêtre... Philippe 1er qui n'était pas un Bourbon français (des spécialistes de la centralisation) mais un Hasbourg...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Espagnes_m%C3%A9di%C3%A9vales
Et quitte à faire un match, préférons alors celui qui eu lieu au Camp Nou, le plus grand stade du Monde pour rendre un hommage unanime et universel aux victimes de l'attentat de Barcelone: