POLITIQUE ECONOMIQUE: l'alternative normande néo-girondine
Grâce à l'excellent site d'informations normandes "Normandie XXL" proposé par Ginette Bléry nous pouvons nous apercevoir avec plaisir que le jacobinisme tendance "Jupiter" a du plomb dans l'aile et que la politique d'Hervé Morin néo-girondine normande a du vent dans les voiles...
A lire sans tarder ci-après:
http://www.normandiexxl.com/article.php?id=2400
Dernière mise à jour 23/08/2017
Economie. Faire de la Normandie une région attractive, une région où le chômage baisse, une région où il fait bon vivre, sont les ambitions louables et normales du président de Conseil Régional.
Après un an et demi d’exercice du pouvoir Hervé Morin Président et Sophie Gaugain première vice-présidente en charge du développement économique, ont mis en place de nombreuses structures pour fortifier le moteur régional, le moment est venu de voir ce que contient ce carburant. Notre tour d’horizon ne prétend pas l’exhaustivité mais synthétise une partie des informations que nous avons diffusées sur le site.
La lutte contre le chômage, priorité des priorités, passe par le développement des entreprises, la formation y tient aussi une place essentielle et la Région y investit beaucoup mais, pour l’instant, c’est sur les entreprises que nous nous concentrerons.
Hervé Morin semble avoir, entre autres, deux certitudes chevillées au corps :
d’une part la nécessité de fonctionner en réseau, de monter des partenariats, de partager, de mettre en commun car c’en est fini du monde pyramidal et il y a plus d’intelligence dans 2 têtes que dans une seule,
d’autre part la volonté d’éviter le saupoudrage des crédits pour favoriser l’excellence.
De là découlent trois grandes lignes d’actions que nous regarderons séparément :
le réseautage,
La structuration de l’activité économique normande en filières pour muscler les aides
La définition d’axes d’action prioritaires avec une articulation des aides aux entreprises selon des critères clairs afin de réduire l’éparpillement qui existait au préalable et pour atteindre l’efficacité (les 100 aides antérieures se réduisent à 6 grands axes).
Le développement des entreprises dépend aussi de l’attractivité de la Région, le programme a été lancé mais ce n’est pas l’objet du présent point
LE RESEAUTAGE
Un génie solitaire est peut-être capable de produire une œuvre d’art ou de littérature qui deviendra un classique, mais jamais de créer un nouveau secteur industriel ou de services tout entiers. Pour que les choses se fassent et débouchent, il faut savoir travailler avec les autres, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.
Or le chef d’entreprise est souvent un solitaire et ce, d’autant plus que l’entreprise est petite, car il est le capitaine qui mène sa fragile barque au milieu des récifs que ceux-ci se nomment concurrents, réglementations, normes etc. Il est concentré sur son gouvernail et pourtant il faut le faire sortir de sa tanière pour découvrir de plus vastes horizons c’est l’objet de nombre de clubs créés par la Région.
Sortir de la solitude
Les Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV) datent du 19e siècle mais sont souvent à la pointe de la modernité. 50 entreprises normandes ont obtenu ce label et elles représentent 4.800 personnes. La première rencontre s’est déroulée en février 2017 chez Saint James dans le sud de la Manche et le président de l’entreprise Luc Lesénécal, également président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France, est devenu président de ce cluster. Des aides audiovisuelles à la notoriété des entreprises ont déjà commencé à être effectives, un salon des EPV est engagé et des rencontres régulières sont prévues pour stimuler les échanges
Le club des champions cachés. Ces entreprises sont des locomotives qu’on connaît mal et dont le grand public ignore le potentiel de développement, d’exportation et d’emplois.
Le concept de champion caché a été « inventé » par le professeur allemand Hermann Simon pour décrire les PME et les ETI à la base du succès de l’industrie allemande.
La Normandie dénombre près de 120 Champions Cachés : PME ou ETI, leaders dans leur domaine, qui innovent, exportent, investissent et embauchent. Ces entreprises connaissent des problématiques communes : formation, financement d’investissement, développement à l’export…
Le Club des Champions Cachés de la Manche et du Nord-Calvados a été lancé le 20 juillet, cette seconde initiative succède au 1er club territorial des zones d’emploi de Flers-Vire et Condé-sur-Noireau, lancé par la Région le 7 juillet 2016. Un 3e club doit voir le jour regroupant des entreprises de la zone d’emploi de Rouen-Pays de Caux.
Il s’agit d’aider les entreprises à accroître leur développement, de les accompagner vers le numérique, de diagnostiquer les besoins en formation, de les inciter à se rencontrer entre elles afin de mieux se connaitre pour confronter les expériences et mutualiser les bonnes pratiques.
Une réunion de tous les Champions Cachés Normands, est annoncée pour novembre prochain à Caen et il est prévu qu’ils participent à la Fête des Normands de 2018.
L’ENTREPRISE ACCOMPAGNEE DU BERCEAU A LA TOMBE …ET AU DELA !
La Région a choisi d’intervenir à toutes les étapes de la vie de l’entreprise afin de favoriser sa création, son développement et l’aider à échapper aux périls qui la guettent sur son chemin.
Naître ou renaître
« Ici je monte ma boîte » La phase 1 de l’entreprise, sa création est restée dans le giron des corps consulaires, mais les divers intervenants y ont été rassemblés, c’est là que les entrepreneurs trouveront à la fois tout ce qu’il faut savoir en matière réglementaire et en possibilité d’accéder aux aides financières, quelles que soient leurs origines. Il ne s’agit pas nécessairement d’une création, la même démarche s’applique aussi à la reprise d’entreprise…c’est ce que nous appelons la vie « au-delà » puisque la reprise se fait parfois à la barre du tribunal.
Pour simplifier à l’extrême la démarche, une cellule spécifique a été créée au sein de la CCI de Rouen qui rassemble les personnels de la CCI, de la Région, de Rouen Normandy Invest, de la Métropole, ce dernier organisme gardant la prérogative de l’aide à l’immobilier d’entreprises.
La complémentarité entre accompagnement des porteurs et financement des projets est un gage de pérennité de l’entreprise créée. La Région propose aussi aux créateurs des solutions financières : prêt d’honneur, subvention « coup de pouce », prêt aux très petites entreprises et garanties dont les corps consulaires sont les courroies de transmission.
Exemples de solutions financières proposées par la Région Normandie pour la phase 1« je crée ou reprends une entreprise » :
Dispositif « Coup de Pouce », c’est un soutien via une participation au plan de financement.
Fonds régional de Prêt d’honneur, octroi d’un prêt, sans intérêt ni garantie. C’est au créateur que le prêt est octroyé, non à l’entreprise en création. Ce prêt d’honneur permet de renforcer les fonds propres du créateur.
Garantie bancaire (Fonds Régional de Garantie) elle facilite l’accès au prêt bancaire de façon à compléter un plan de financement.
La petite équipe est pour l’instant dans locaux de la CCI qui du quai de la Bourse migrera dans l’immeuble Vauban en construction. Des structures analogues existent auprès des autres CCI.
Grandir et se développer dans le monde entier
Au cours de sa vie l’entreprise va connaître ses crises de croissance et être confrontée à d’innombrables difficultés auxquelles souhaitent répondre les dispositifs «Impulsion ». Leur appellation montre qu’ils répondent aux grands axes de questionnement des chefs d’entreprise. Les chiffres que nous donnons sont ceux de 2016 / 2017. L’ensemble des dossiers « Impulsion » représente 361 dossiers traités, 36 millions d’euros d’aides pour 158 millions d’euros obtenus par les entreprises normandes (effet de levier), 61% des interventions sont des prêts et 39% des subventions.
Impulsion Conseil stratégique et Impulsion conseil technique : 141 dossiers traités, un investissement total de 2,2 millions d’euros ; chaque dossier coûte entre 7.000 et 8.000 euros.
Impulsion développement : 80 dossiers traités pour un montant total de 133 millions d’euros avec 320.000 euros en moyenne pour l’intervention
Impulsion environnement
Impulsion innovation individuelle : 7 dossiers traités pour un total de 9,5 millions d’euros
Impulsion immobilier, ce type d’investissements étant réservé par la loi NOTRe aux EPCI, la Région propose sur ce domaine des co-interventions
Impulsion Export se décline en Impulsion export individuel et impulsion export collectif : 198 entreprises aidées pour un montant de 13 millions d’euros. Sur ce dernier poste, le délai moyen d’instruction a été de 18 jours (durée entre le dépôt et la notification d’accord).
Prêt croissance TPE Normandie
Le « Prêt Croissance TPE Normandie » créé par la Région, en association avec Bpifrance a pour objectif de favoriser les investissements de modernisation des outils de production ou de commercialisation des petites entreprises normandes, nombreuses dans le secteur de l’artisanat et du commerce. Il complète les dispositifs mis en place par la Région à destination des petites entreprises et permet de les accompagner dans toutes les étapes de leur vie et de leurs besoins.
De 10.000 à 50.000 euros de prêt destinés au financement des projets de développement des entreprises de plus de 3 ans et de moins de 50 salariés.
C’est un prêt sans garantie qui finance aussi bien des investissements immatériels (coûts de mise aux normes, dépenses liées au respect de l’environnement …recrutement et formation de l’équipe commerciale…) que des investissements corporels ayant une faible valeur de gage : travaux d’aménagement, matériel conçu / réalisé par l’entreprise pour ses besoins propres, moules, matériel informatique…
Accélérer
Le créateur d’entreprise n’est pas nécessairement un gestionnaire, ce n’est pas parce que vous savez fabriquer un nouveau produit que vous êtes à l’aise avec les règles juridiques, les relations humaines, la prospection commerciale, le marketing digital…
Pour que les entreprises soient mieux armées pour affronter leur développement, la Région a créé un l’accélérateur FFWD (Fast Forward) programme intensif de coaching et de monitoring, dans lequel des experts régionaux, nationaux et internationaux accompagnent le chef d’entreprises. S’il réussit à monter un projet de développement agréé par l’équipe il pourra accéder à un apport initial en capital de 100 000 euros grâce au fonds régional Normandie Participations.
En 2016, le programme d’accélération d’entreprises FFWD Normandie a permis d’accompagner 18 entreprises à Caen et à Rouen
Résister aux difficultés
A.R.M.E - Anticipation Redressement Mutations Economiques - est le filet de sauvetage des entreprises, il va du conseil au financement sous forme de prêts à taux zéro ou de subvention ; il s’agit de permettre à une entreprise qui rencontre des difficultés temporaires mais qui est viable d’échapper au dépôt de bilan, d’éviter les licenciements. Si elle en est à la barre du tribunal, il s’agit de l’aider à trouver un repreneur.
En juin 2017, après un an de fonctionnement, les services de la Région ont reçu quelques 400 demandes de soutien. Toutes ne font pas l’objet de financement, une ingénierie de conseil pouvant parfois résoudre les problématiques. 100 entreprises ont ainsi pu bénéficier d’un financement direct de la Région, représentant 3.282 salariés pour un montant de 11,9 millions d’euros de prêts à taux 0 et 980.000 euros de subvention.
FILIERES : CONSTRUIRE DES LIGNES DE FORCE
Si la Région a des moyens financiers pour aider les entreprises, ils ne sont pas infinis et la pratique la plus fréquente des collectivités qui consiste en un saupoudrage pour satisfaire un maximum de personnes s’avère peu fructueuse, mieux vaut parier sur les bons chevaux. Alors pour ne pas semer à tous vents, les filières ont été créées qui concentrent les énergies sur certains secteurs représentatifs de l’excellence normande. Même si le contenu des contrats est réalisé à l’initiative des structures, les contrats signés recouvrent malgré tout des problématiques convergentes. On y trouve des axes de travail concernant : les réseaux, l’innovation, le business, les performances. Revue de détail.
Filière de l’Agriculture et l’Agroalimentaire (2 A) signature en octobre 2016 – Dotation 2,9 millions d’euros
Ce secteur joue un rôle primordial puisque 70 % du territoire normand sont agricoles et les activités agroalimentaires de l’amont à l’aval ne représentent pas moins de 100.000 emplois dans 800 établissements. Pourtant la région n’est que la 6e région agroalimentaire française, il y a donc une belle marge de progression.
La signature du contrat de filière a eu lieu à Caen, au siège d’Agrial, l’un des tous premiers groupes coopératifs français en matière d’agriculture et d’agro-alimentaire que préside Arnaud Degoulet. Les structures qui pilotent le contrat sont : l’AREA, l'association régionale des entreprises alimentaires de Normandie présidée par Bertrand Declomesnil pour la partie agroalimentaire et l’IRQUA, Institut Régional de la Qualité Agroalimentaire que préside Sébastien Windsor pour la partie agro-ressources. Auxquelles il faut ajouter Nov&Atec, soit 209 adhérents. Pour aider les entreprises à mener le vaste programme d’actions qui a été listé par les intervenants, la Région a accordé une subvention de 2,1 millions d’euros auxquels s’ajoutent 800.000 euros pour les aides à l’export, cette dotation vaut pour 3 ans.
Filière aéronautique – Normandie AéroEspace – signé en juin 2016 - Dotation 3 millions
L’aéronautique et le spatial occupent une place souvent méconnue dans l’économie régionale, elle rassemble 137 adhérents avec 13.500 emplois : conception, production et test des moteurs pour les lanceurs Ariane, fabrication de nacelles pour les moteurs d’avion (Airbus A380 notamment), fabrication de câbles de très haute technologie. Président Philippe Eudeline – Dotation : 2017 – 2019 : 2 millions d’euros, auxquels s’ajoute 1 million d’euros pour l’export.
Filière automobile «Automobile et Mobilité Normandie » Dotation 1,4 million d’euros – décembre 2016
Née sur le site de Bosch, à Mondeville, la filière automobile rassemble deux structures Mov’eo et l’ARIA soit un ensemble de 123 adhérents. La première est précisée par Jean-Pierre Vallaude, la seconde l’est désormais par Philippe Martin. Les représentants de la filière ont tracé les grandes lignes stratégiques du plan 2017-2020 et son programme d’actions est financé à hauteur d’1,4 million d’euros par la Région.
L’industrie automobile normande représente 45.000 emplois directs, et génère environ 150.000 emplois indirects. Ce secteur recense près de 400 entreprises.
Avec une croissance de 4% par an et 75% de ses emplois en Normandie, le secteur automobile avance vers une mobilité plus verte, plus sécurisée, et plus connectée.
Filière logistique – dotation 3,15 millions d’euros – Janvier 2017
Quant on a sur son territoire Haropa le principal complexe portuaire français, la logistique tient une place de choix et nombre d’entreprises occupent une position de leader national comme STEF spécialiste des transports frigorifiques ou encore les transports Malherbe. La filière s’appuie sur les deux associations LSN et Nov@log présidées respectivement par Alain Verna et Olivier Maurel. Les deux associations fédèrent 234 acteurs du transport et de la logistique en Normandie.
Elle représente 6,5 % de l’emploi salarié, soit plus de 2.280 établissements, 55.500 salariés et un chiffre d’affaire de plus de 3 milliards d’euros.
Au total, la Région apportera un soutien à hauteur de 3,152 millions d’euros au secteur logistique pour les trois prochaines années qui s’inscrivent dans un budget global de 7,5 millions d’euros.
Filière énergies – contrat de mars 2017 – Dotation 1,5 million d’euros
Entre l’énergie nucléaire, les grandes installations de la pétrochimie et les projets des Energies Marines Renouvelables, la région normande est la locomotive de la production nationale d’énergie avec 16,3% de la production française d’électricité d’origine nucléaire (3e région) et 1/3 de la production nationale sur le raffinage pétrolier (1ère région). Ses 600 km de façade maritime devraient lui permettre d’être la 1ère région de France pour les parcs éoliens en mer, puisque 3 sont planifiés. Les courants marins qui passent au large des côtes la placent en 2e position pour l’énergie hydrolienne qui se met en place au large du Cotentin. En toute modestie la Normandie est donc au 1er rang des régions métropolitaines pour le poids de la filière énergie dans l’emploi salarié privé.
Le contrat de filière rassemble 148 adhérents Nucléopolis présidée par Serge Bouffard et l’association Energies Normandie présidée par Alban Verbecke, sur 3 ans la Région apportera 1,5 million d’euros à cette filière.
Filière équine – Juin 2017 - Dotation 6,6 millions d’euros
Avec 18.000 emplois, c'est-à-dire autant que l’énergie, 6.470 entreprises et 1,334 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, la Normandie est LA terre du cheval, les activités sont regroupées dans la Pôle de compétitivité Hippolia, présidé par Laurence Meunier, Présidente du Conseil des Chevaux de Normandie et Présidente du pôle de compétitivité Hippolia. La Région Normandie mobilise 6,6 millions d’euros (hors investissements réalisés pour le Haras du Pin) pour mettre en place une nouvelle politique, et soutenir la filière équine pour l’aider à faire face aux enjeux de demain.
Le pôle de compétitivité, dont l'objectif 2016 est de renforcer la collaboration entre les entreprises et les centres de recherche de pointe du territoire (CIRALE, Laboratoire greyc, LABEO, Université de Caen..), compte déjà dans son réseau 18 startups, positionnées sur les thématiques de la santé et la performance du cheval, des nouveaux matériaux, des TIC et des objets connectés. Au total, Hippolia a labellisé 150 projets pour 75 millions d'euros d'investissements.
Région du cheval par excellence, la Normandie réunit sur son territoire de grands équipements dont le Haras National du Pin, le Pôle hippique de Saint Lô et le Pôle international du cheval de Deauville, ainsi que de grands hippodromes. Elle développe toutes les activités équines, en compétition, loisirs et recherche. Le cluster équin Hippolia regroupe 3 structures dédiées à la recherche et à l’innovation.
Secteur luxe : Glass Vallée contrat de juillet 2017 – Dotation 174.181 euros
La filière verre qui donne naissance notamment au flaconnage de luxe est la dernière en date à avoir été signée. Elle est présidée par Valérie Tellier présidente de la Glass Vallée situé dans la Vallée de la Bresle. A la frontière de la Normandie et de la Picardie, les entreprises de cette filière produisent 65 à 75% du flaconnage mondial de luxe L’apport de la Région se situe à hauteur de 174.181 euros, sur la période 2017-2019.
Arsen est la nouvelle Association des Savoir-faire d’Excellence Normands va s’ouvrir au flaconnage de luxe et intégrer plus largement le numérique à ses activités. Au programme la création d’une biennale du flaconnage de luxe dont la 1ère édition aura lieu à Paris le 21 septembre.
Secteur numérique : un pari normand – 110 millions d’euros pour les infrastructures
En juin, lors d’une rencontre au Dôme de Caen, Hervé Morin a rappelé sa grande ambition de « câbler » la Normandie et sa volonté de conduire une nouvelle politique numérique pour les 5 prochaines années : « La Région doit jouer son rôle d’aménageur, de fédérateur d’énergie des excellences mais aussi de garant de l’équité entre les territoires. C’est elle qui va permettre de généraliser l’accès pour tous à ces nouveaux services et accompagner le citoyen et le professionnel dans son usage quotidien. »
Une révolution qui va du commerçant du village, qu’il faut déniaiser en matière de digital au développement des infrastructures à travers toute la région avec 2 millions d’euros pour les premiers et 110 millions pour les seconds auxquels s’ajoutent 5 millions pour la conversion des TPE.
Aujourd’hui labellisée Normandy French Tech, la Normandie dispose de tous les atouts pour développer les nouveaux usages et les nouveaux marchés du numérique. Berceau de la carte à puce et de la 1ère transaction par téléphone mobile, la Normandie rassemble les compétences, les savoir-faire et les réseaux pour structurer une filière numérique normande d’excellence.
On dénombre déjà 3 500 établissements du numérique, 20.600 emplois en Normandie 1,5% des emplois pour le secteur du digital.
Soutenus par l’AD Normandie, le Pôle TES, Normandy French Tech que préside Jacques Belin, l’association NWX (Normandie Web Xperts) présidée par Thierry Samper et le Dôme (Relais d’sciences) travaillent aujourd’hui de concert à l’élaboration d’une feuille de route pour mettre en musique cette variété d’acteurs et pour constituer une filière numérique d’excellence.
Les filières en formation
Certaines filières sont encore en cours d’élaboration et leur lancement officiel sera assuré prochainement, Au programme celle concernant l’économie maritime qui inclura la Filière Nautique Normande (F2N).De Granville au Tréport, en passant par Cherbourg, le Havre ou bien encore Deauville, la nouvelle région Normandie est riche de 25 ports de plaisance pour 11.614 places à flot, soit 5,5 % du total national en 2016.Répartis sur les 638 kilomètres du littoral de la région, soit le deuxième plus important de France métropolitaine, ces ports se modernisent en termes d’équipements et de services pour s’adapter aux nouvelles exigences des plaisanciers.
Franck Leclercq est le Président de la F2N qui représente aujourd’hui plus d’une centaine d’entreprises adhérentes, un chiffre d’affaires cumulé de près de 110 millions d’euros et 1200 emplois directs. Cette association couvre plus de 85 % du périmètre économique du secteur.
A venir également la Filière sous-traitance, elle s’appuiera sur Sotraban qui rassemble déjà 70 membres et est présidée par Gilles Lecomte. Le bois et la santé doivent aussi se construire en filières. Autant de sujets à suivre 2017.
Normandie Participations
Pour mémoire rappelons l’existence de Normandie Participations un structure unique en France. C’est un fonds de proximité patient, un investisseur de long terme qui apporte la caution d’un actionnaire de référence.
Pour l’instant la Région a reçu 300 dossiers, 100 porteurs ont été rencontrés, 15 millions d’euros d’investissements ont été validés par le Conseil d’Administration.
Ginette Bléry
http://www.normandiexxl.com/article.php?id=2406
Idées. Pour la rentrée, il pleut des hallebardes, non du ciel, mais de tous les bords politiques à l’évocation des prochaines mesures qui doivent être mises en place : la réduction des budgets des collectivités locales avait déjà suscité l’émotion des élus locaux à la fin de l’été et l’annonce de celle des emplois aidés fait monter d’un cran le tollé…à quoi s’ajoute le coût de rabot sur les APL.
La sénatrice socialiste de Seine-Maritime Nelly Tocqueville nous a communiqué la lettre qu’elle a envoyée au Premier Ministre. Elle y exprime sa surprise concernant le non renouvellement des contrats aidés ou encore les suppressions de crédits de la Dotation d’Equilibre des Territoires Ruraux. Elle rappelle l’utilité des ces contrats et souligne avec juste raison qu’en ce qui concerne les contrats d’avenir « on ne peut pas [les] stopper au bout d’une année alors que dans l’engagement initial de l’Etat, la durée minimale est fixée à 3 années. » Et l’élue socialiste d’argumenter en parlant des contrats aidés «les supprimer, ce sera renvoyer ces bénéficiaires au chômage car il est bien évident qu’ils ne pourront pas être recrutés. Cela ne coûtera pas moins cher sur le plan budgétaire. »
Le député LREM de Seine Maritime, Damien Adam, dans un communiqué envoyé aujourd’hui, ne manque pas de rappeler aux élus socialistes que « c’est bien l’ancienne majorité qui avait prévu 280.000 contrats aidés sur l’année, soit deux fois moins qu’en 2016 » En fait le Gouvernement actuel s’est trouvé sur ce poste face à une surconsommation budgétaire et a été contraint de voter une rallonge qui porte le nombre à 293.000 contrats (sur RMC ce matin Edouard Philippe annonçait même 320.000 pour l’année).
Aussi Damien Adam déclare-t-il qu’il faut « revoir l’ensemble des outils d’accès au marché du travail […] la première précarité, c’est le chômage ; la première sécurité, c’est la compétence et le premier levier de réussite, c’est la formation. »
Le Premier Ministre n’a pas dit autre chose ce matin en appliquant aussi cette théorie à l’entrée à l’Université où au bout de 4 ans, 60% des étudiants sont en situation d’échec…alors il se garde bien d’évoquer des examens d’entrée mais parle de : « la nécessité d’une vérification des connaissances pré-requises pour aborder la filière choisie… » Autre tollé en vue.
Les Français semblent n’avoir pas conscience qu’en élisant Emmanuel Macron ils ont choisi un changement de société, un choix avec certes une base bien étroite qui ne repose que sur les 24% au premier tour, car les 66% du 2e tour rassemblent principalement des votes de dépit ou de rejet.
« Emmanuel Macron chute dans les sondages, en partie parce qu’il fait ce qu’il faut faire » analyse The Economist de cette semaine. C’est vrai que du côté de la chute, le Président de la République bat des records comme le montre le graphique du même magazine.
L’hebdomadaire britannique en général pas tendre pour la France et même adepte du French bashing fait remarquer que le Président ne fait qu’appliquer ce qu’il a annoncé dans son programme. Son impopularité l’empêchera-t-elle d’appliquer son projet. Selon ses sources The Economist considère que le Président est indifférent (undeterred) à cette agitation. Sa démarche semble mal comprise, les Français ont voté pour le changement mais ils n’ont pas intégré ce que cela signifie.
Il nous semble que c’est le moment pour le Président de mettre en pratique la méthode qu’il n’a cessé d’évoquer tout au long de Révolution : « explication et pédagogie » mis à par son application pour le Code du Travail, elles manquent cruellement sur les autres sujets…sans oublier que l’accouchement sans douleur porte bien mal son nom et que le travail ne fait que commencer.
Ginette Bléry
Commentaire de Florestan:
Petits conseils pour MM. Macron, Philippe et Morin pour la rentrée politique...
Au premier on lui dira: "reviens sur le plancher des vaches !"
Au second: "reviens au Havre et occupe toi enfin de ta ville et de ton port !"
Au troisième: "reste en Normandie !"