LA NORMANDIE? Paillasse de laboratoire où l'Etat central parisien expérimente toutes ses futures cochonneries...
RAS-LE-BOL!
Depuis de trop nombreuses années, du fait de sa proximité avec le pouvoir central parisien, la veulerie ou l'opportuniste d'élus médiocres égoïstes et localistes (on pensera à la fameuse tactique du "cul de plomb" devant le bureau d'un ministre parisien d'un certain Lecanuet se réjouissant du fait que Rouen soit plus près de Paris que Le Havre pour lécher plus facilement les croquettes qui tombent sous la table du Maître parisien), du fait d'une disparition des années durant de toute sensibilité ou conscience régionale dans les élites sociales et économiques "normandes", du fait, bien entendu, de la division normande en deux régions antagonistes, la Normandie était devenue une carpette sur laquelle toutes les semelles du pouvoir pouvaient s'essuyer:
La Normandie soumise et passive transformée en "drop zone" pour tous les parachutés qui devaient débuter dans une carrière politique professionnelle en optant pour un coin tranquille du trou normand où Tocqueville s'interrogeait déjà en 1848 sur l'influence de la "partie ruminante de l'électorat"... La Normandie qui accueille, depuis la fin des années 1960, la lourde servitude de la radio-activité nucléaire sur son littoral à commencer par la dramatique défiguration de la Hague, parce qu'il faut bien aller bosser et que le nucléaire apportait le progrès et le confort modernes... La Normandie qui se balafre, en conséquence, de lignes THT pour alimenter une région voisine suffisamment têtue pour ne toujours pas avoir de centrale nucléaire sur son sol... C'est aussi la Normandie qui accepte de devenir l'armoire normande classée SEVESO de la région parisienne en aval de Mantes la Jolie. C'est enfin, la Normandie académique avec son taux d'illettrisme supérieur à la moyenne nationale et qui sert de salle d'attente pour des professeurs et instituteurs qui demandent à terminer leur carrière dans une région voisine...
De cette triste servitude, de ce séjour des Normands en Egypte ou de cette "captivité babylonienne" de la Normandie dont nous sommes, dumoins, officiellement sortis depuis 2014, il reste une image assez déplorable et méprisante des Normands chez les haut-fonctionnaires de l'Etat central parisien. Cette conception désobligeante à notre égard pourrait être résumée de la façon suivante:
Si un gouvernement veut s'assurer de l'acceptation sociale d'un projet ou d'une mesure probablement impopulaire, il l'expérimente d'abord en Normandie parce que les Normous seraient aussi placides que leurs vaches.
Et c'est ainsi qu'on se fade ici un EPR ou une expérimentation pour mieux fliquer les chômeurs (dans l'ex Haute Normandie). Il arrrive parfois, rarement, que ces "expériences pilotes" faites en Normandie soient plus positives: on se souviendra, par exemple, des premiers emplois jeunes du gouvernement Jospin expérimentés dans le Calvados.
On fera le même constat avec le spectacle vivant: les tourneurs commencent généralement par le public normand réputé impassible.
Et preuve s'il en est que la Normandie n'est que la cinquième ou sixième roue du carrosse de la République c'est que notre région est une véritable piste de danse pour une valse continue des préfets: ce n'est pas une région où finir en beauté une belle carrière. On espère que cela changera enfin avec la réunification.
Alors faut-il remonter à la Seconde guerre Mondiale, au risque d'atteindre le point Godwin du débat?
On doit, effectivement, rappeler qu'une partie des raids de bombardements aériens américains sur la Normandie eurent une dimension tragiquement expérimentale: que l'on se souvienne d'un bombardement de 1943 sur Rouen et Sotteville-les-Rouen qui avait pour but la mise au point du viseur d'altitude "Norden" qui sera, plus tard, utilisé dans le ciel d'Hiroshima et de Nagazaki...
Maintenant, la Normandie est réunifiée avec une collectivité dotée d'une personnalité juridique et politique: Hervé Morin, premier président de l'unité normande contemporaine doit démontrer et expliquer que la Normandie n'a plus vocation à être le paillasson ou la paillasse de labo où l'Etat central parisien aimerait pouvoir expérimenter sereinement toutes ses futures cochonneries...
Voici, justement, la dernière en date:
Plus d'un an après le démarrage des tests en Normandie, les voitures-radar devraient passer à l'action « dans les jours qui viennent » et délivrer les premières amendes.
Automobilistes, il va falloir redoubler de vigilance ! Les voitures-radar conduites par des sociétés privées après un an d’expérimentation en Normandie, région pilote, devraient passer à l’action, « dans les jours qui viennent », assure la société Challancin accueil et services, en charge d’assurer ces contrôles.
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L’information a été révélée par le quotidien Ouest-France dans une interview d’Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Ce dernier a en effet annoncé, le 11 mars 2018, que les contrôles de vitesse réalisés par des sociétés privées, seraient imminents en Normandie.
Ils vont être lancés dans la quinzaine en région Normandie. On les laissera tourner une année environ avant une diffusion dans le reste du pays. Dans l’intervalle, les voitures-radar existent déjà, elles sont entre les mains des gendarmes et des policiers. Ces contrôles radar par des sociétés privées s’effectueront huit heures par jour.
Contactée par Normandie-actu, le siège à Saint-Ouen de la société Challancin accueil et services a confirmé :
Oui c’est imminent, mais la communication de la date ne sera pas faite par notre entreprise. Ce n’est qu’une question de jours.
Dans l’Eure, les premières voitures-radar conduites par des sociétés privées sont entrées en expérimentation en février 2017. Elles devaient circuler pendant plusieurs mois dans le département, puis dans toute la Normandie, avant de passer à la phase concrète.
Une phase d’action, repoussée « à plusieurs reprises », confie une source bien renseignée à Normandie-actu. Mais cette fois donc, les voitures-radar privées « n’ont jamais été aussi proches du but ».
Les voitures-radar privées : comment ça marche ?
450 voitures-radar sont attendues en France. Les sociétés privées seront rémunérées selon une prestation fixée par avance et sur le respect des parcours définis par les autorités. Les voitures, propriété de l’État, seront, en fin de journée, stationnées dans les locaux de police ou de gendarmerie. Alexandre Rochatte, délégué adjoint à la sécurité routière, expliquait à Normandie-actu en février 2017 que « les 383 véhicules-radar actuellement en fonction seront, par la suite, équipés du système. Ce parc automobile devrait intégrer 450 véhicules en tout d’ici quelques années ».
La nouvelle évidemment est très mal accueillie par les associations d’automobilistes, notamment par la Ligue de défense des conducteurs (LDC), qui affiche 427 902 signataires pour sa pétition lancée fin juillet 2017 contre les voitures-radar privées,
Un des membres de l’association, contacté à ce sujet soutient d’ailleurs :
Nous mènerons des actions de contestation, c’est évident. Nous savons que la mise en service des voitures est imminente. Nous nous préparons déjà.
Pour la ligue, « entre la limitation des routes à 80 km/h et ces voitures-radars, le durcissement de notre action est inévitable. Nous avons été reçus dans tous les lieux de décision, on a donné notre point de vue et ça ne bouge pas, au contraire même, nous avons l’impression qu’on augmente la panoplie des possibilités pour accroître la situation de précarité des conducteurs ».
Impossible selon la LDC de penser que ces voitures-radar sont une mesure pour favoriser la sécurité routière, « quand on sait que les voitures devront être à 41 km/h sur une route à 50 ou 121 km/h sur une autoroute pour pouvoir flasher, j’aimerais qu’on m’explique où est la sécurité dans ce mode de fonctionnement… »
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