AVENIR du Mont Saint Michel: Philippe BELAVAL nous emm... Et les Bretons en profitent!
Le jacobinisme parisiano-centré à l'Etat pur...
Philippe Belaval, haut-fonctionnaire qui préside depuis 2012 la réunion des Monuments Nationaux refuse de se séparer de la Tour Eiffel du Moyen-âge, le Mont Saint Michel, en l'occurrence, dont les recettes, sonnantes et trébuchantes, permettent de renflouer les caisses de monuments moins renommés que notre Merveille normande. Le problème c'est que ce refus frontal du président de la RMN bloque totalement le projet de créer pour le Mont Saint Michel et ses abords immédiats un Etablissement Public d'Intérêt Commercial (EPIC) pour gérer et valoriser de façon autonome ce grand site de notre histoire nationale à l'instar du domaine national du château de Versailles. Le dossier traînait sur le bureau de Bernard Cazeneuve, dernier Premier ministre de François Hollande et il traîne encore sur le bureau d'Edouard Philippe: le Havrais n'a pas fait mieux, pour l'instant, que le Cherbourgeois pour faire comprendre à Philippe Belaval le Toulousain, mais surtout un jacobin convaincu, l'intérêt d'avoir une approche plus qualitative que quantitative avec sa poule aux oeufs d'or préférée:
D'une manière générale, les Normands commencent sérieusement à en avoir ASSEZ de tous ceux qui cassent des oeufs dans la boutique du Mont Saint Michel!
Lire, ci-après, cet article de la Manche Libre qui fait le point sur ce dossier consternant et sur lequel nous aimerions plus de présence de la part d'Hervé Morin qui est, par ailleurs, le dernier président en titre d'un syndicat mixte au bout du rouleau.
Le projet de nouvelle gouvernance du Mont Saint-Michel est au point mort. En cause, le Centre des Monuments Nationaux qui ne souhaite pas se séparer de l'abbaye, un de ses monuments les plus rentables. Dans une lettre adressée au Premier ministre, l'ensemble des parlementaires de la Manche préconise une alternative pour débloquer la situation.
Le projet de nouvelle gouvernance du Mont-Saint-Michel est ensablé. En 2017, Bernard Cazeneuve, alors Premier ministre, avait annoncé la création d'un Etablissement public industriel et commercial (Epic) pour gérer les ouvrages et accès au Mont-Saint-Michel. Un gestionnaire unique pour un site unique. Matignon avait nommé un Préfet coordonnateur, Adolphe Colrat, ancien Préfet de la Manche, pour dessiner les bases de ce futur Epic. Son rapport a été rendu depuis longtemps. Et depuis, "pas de son, pas d'images", comme l'a souligné le sous-Préfet d'Avranches Hervé Doutez avant son départ pour la Corse.
Ce silence radio avait irrité, fin décembre 2017, Hervé Morin président de la Région Normandie et également président du syndicat mixte de la baie du Mont-Saint-Michel qui gère les ouvrages d'accueil et hydrauliques. A la sortie de la Conférence de la Baie à Avranches le 4 décembre 2017, il avait déclaré que "Le Centre des Monuments Nationaux freinait la création de l'Epic." Et pour cause ! L'abbaye du Mont-Saint-Michel est un des rares sites du centre à être rentable. Six millions d'euros de bénéfices par an ! On ne se sépare pas comme ça de la poule aux œufs d'or.
Pour sortir de cette impasse, les sept parlementaires de la Manche, députés et sénateurs, toutes sensibilités confondues, interpellent, dans un courrier daté du 22 mars 2018, le Premier ministre Edouard Philippe. "Nous comprenons que ces obstacles ne sont pas de votre fait et proviennent des conséquences sur la politique du patrimoine qu'impliquerait le détachement envisagé de l'Abbaye, si elle était séparée du Centre des Monuments nationaux pour être directement rattachée au nouvel établissement public. Les personnels affectés à l'Abbaye se sont d'ailleurs fortement émus de cette perspective. Nous savons toutefois que le savoir-faire et les ressources de celle-ci, avec ses 1 200 000 visiteurs par an, sont indispensables à la réussite du nouvel établissement et à la redynamisation du Mont-Saint-Michel et de sa Baie."
Députés et sénateurs de la Manche proposent ainsi pour sortir de cette impasse de "soutenir une solution alternative permettant de préserver l'intégrité du Centre des Monuments nationaux en maintenant l'Abbaye en son sein, tout en le rendant partie prenante du nouvel établissement public et, par convention, contributeur à son financement." Reste à savoir sur quel montant.
A LIRE AUSSI.
Manche : un seul gestionnaire pour le Mont-Saint-Michel
Un seul gestionnaire pour un site unique au monde
Lire aussi dans Ouest-France (qui fait sobre, c'est pourquoi nous publions):
Les parlementaires de la Manche ont écrit au Premier ministre jeudi 22 mars 2018 pour l’alerter sur l’urgence de donner un nouvel élan au Mont-Saint-Michel.
Dans un courrier adressé au Premier ministre, Édouard Philippe, jeudi 22 mars 2018, les quatre députés et trois sénateurs de la Manche, Sonia Krimi (LREM), Grégory Galbadon (LREM), Bertrand Sorre (LREM), Philippe Gosselin (LR), Philippe Bas (LR), Jean-Michel Houllegatte (PS) et Jean Bizet (LR), lui demandent de participer aux arbitrages à venir concernant la Merveille, son abbaye, sa baie. « S’agissant d’un site d’une telle importance internationale, nationale et locale, nous souhaitons, en notre qualité d’élus nationaux représentant une population dépositaire de ce précieux patrimoine depuis plus de mille ans, participer à vos ultimes arbitrages afin de construire avec vous, au Parlement et avec les collectivités intéressées, un projet de développement ambitieux pour donner un nouvel élan au Mont Saint-Michel. Nous appelons votre attention sur l’urgence de ces arbitrages. »
Les élus rappellent que lors d’une récente réunion, il a été décidé « de conjuguer nos forces pour soutenir les efforts des élus locaux, de l’État et de ses établissements publics, au premier rang desquels le Centre national des Monuments historiques, afin de sortir au plus vite de la période d’indétermination qui prévaut depuis l’achèvement du rétablissement du caractère maritime du Mont. »
Dans le viseur : « Les conséquences sur la politique du patrimoine qu’impliquerait le détachement envisagé de l’Abbaye, si elle était séparée du Centre des Monuments nationaux pour être directement rattachée au nouvel établissement public ». Les parlementaires se disent « donc disposés à soutenir une solution alternative permettant de préserver l’intégrité du Centre des Monuments nationaux en maintenant l’Abbaye en son sein, tout en le rendant partie prenante du nouvel établissement public et, par convention, contributeur à son financement ».
Commentaire de Florestan:
Marommix dirait que nous payons suffisamment d'impôts pour que la RMN soit financièrement abondée. Philippe Belaval pourrait demander à sa ministre de tutelle de rétablir le budget d'entretien et de restauration des monuments historiques à hauteur de 400 millions ou demander à Stéphane Bern d'organiser un tirage du loto pour renflouer la RMN...
Les Normands avec la servitude nationale nucléaire ont bien mérité de la Patrie et en ont assez de voir que le Mont Saint Michel n'est considéré que comme une simple tirelire par beaucoup. Cette conception boutiquière échauffe beaucoup les esprits, notamment en Bretagne et dévalorise le travail remarquable d'entretien, de valorisation de l'architecture et d'accueil des visiteurs qui est fait par les personnel de l'Abbaye.
Pour monter en gamme, en qualité dans l'accueil, les prestations et services, la muséographie, les événements valorisant le Mont mais aussi pour faire enfin découvrir au grand public la VRAIE HISTOIRE du Mont St Michel, il faut créer cet établissement public et le doter d'une tête... normande.