IUT: La recentralisation comptable est un POISON... A toutes les échelles géographiques!
La Normandie de par sa géographie polycentrique est l'antidote girondin à la centralisation parisienne jacobine. Nous cessons de le clamer ici.
Et cela fait mal au coeur de voir se reproduire à l'échelle régionale normande une centralisation que nous refusons pour la Normandie à l'échelle nationale. Surtout lorsque cette centralisation est une recentralisation qui ne poursuit qu'un objectif aussi mesquin que comptable au risque de détruire une belle géographie humaine et normande...
Dès l'époque ducale, le réseau urbain normand était exceptionnel par sa densité et sa qualité...
Exemple LAMENTABLE en provenance, une fois de plus, de l'université normande:
Vendredi 23 mars 2018, les directeurs d'IUT de la Manche, de l'Orne et du Calvados ont annoncé une série de démissions pour protester contre la perte d'autonomie qu'ils subissent. Explications.
"Les IUT bas-normands sont en situation de crise avec la direction de l'Université de Caen-Normandie au point que 19 chefs de département sur 21 et de nombreux responsables de licence professionnelle et d'études ont remis leur lettre de démission". C'est en ces termes qui les responsables d'IUT de Caen (Calvados) mais aussi de Cherbourg (Manche) et d'Alençon (Orne) ont communiqué sur des départs en série.
Parmi les raisons annoncées, la perte d'autonomie de ces établissements ressentie par les responsables de formation. Car si les IUT répondent à un programme fixé au niveau national, chacun développe ses spécifiés pédagogiques en local. "Ce sont ces spécificités qui font la renommée et la richesse des IUT, explique Carine Travert, directrice de l'IUT de Caen qui donc reçu une partie de ces démissions. Les collègues sont inquiets de voir qu'au nom de l'harmonisation, elles ont tendance à disparaître."
Mais derrière, c'est aussi une question de moyen qui a cristallisé le mécontentement des chefs de formation. "100 000 euros d'investissements nous ont été enlevés, reconnaît la directrice. Même si on n'a pas les seuls à être impactés, cela a rajouté une difficulté." Une difficulté que Marc Zabalia, vice-président au conseil d'administration de l'université reconnaît. "Comme pour toutes les autres composantes de l'université, nous avons des moyens contraints, précise-t-il. Mais nous avons fait le choix d'augmenter les investissements pour 2019. Il faut aussi souligner que les effectifs enseignants sont restés constant ces trois dernières années sur l'IUT."
Autre source d'inquiétude : la fusion des antennes qui est en projet. "Le maillage territorial est important : l'IUT de Caen c'est aussi ces antennes d'Ifs, Lisieux, Vire… Notre richesse vient aussi de ce lieu avec les milieux socio-économiques de ces territoires, en particulier pour l'insertion professionnelle des étudiants", explique la directrice.
"Le 26 février, le président de l'université a pourtant offert d'organiser une rencontre avec les équipes pour préciser tous ces changements", rappelle Dominique Kervadec, vice-président en charge des IUT. "Jusqu'alors, cette offre est restée sans réponse." Les 19 démissions seront effectives mercredi 28 mars 2018.