Port du Havre : un séminaire-colloque-débat de plus, mais à la sauce cégétée
Lundi 26 mars 2018, s’est déroulée au Havre, dans les locaux du Art’ sport café, une nouvelle activité verbale concernant le port du Havre mais, cette fois-ci, c’est ce que l’on appelle un corps intermédiaire qui en était l’organisateur :
L’événement était décomposé en quatre tables rondes, d’une durée de ¾ d’heure chacune, portant sur les thèmes suivants :
. « Pourquoi un tel développement du trafic maritime dans les échanges internationaux ? »
. « Quelle est la place du Havre et d’Haropa (l’entité gestionnaire des ports du Havre, de Rouen et de Paris, ndlr) dans ce contexte international, et quelles sont les conditions de leur développement ? »
. « Quels sont les moyens d’évacuation des marchandises, nécessaires au développement du Havre et d’Haropa ? »
. Agents portuaires et dockers concluront les échanges en apportant leurs propositions pour améliorer les performances sociales, environnementales et économiques du port du Havre
L’auteur de ces lignes n’a pu être présent que de 13h30 à 16h15, et il avait prévu d’intervenir pendant la troisième table ronde ; au vu du déroulé de l’événement, il est intervenu au cours de la seconde.
Comme d’habitude, nous avons eu droit au début de chaque table ronde à l’intervention, à raison de quelques minutes pour chacun, de personnalités ou représentants d’organismes divers.
En préambule de la première table ronde, l’un des intervenants était Mme Léa Lassarat, présidente de la CCI Seine Estuaire. Elle a notamment évoqué l’intérêt que représentent, pour le port du Havre, la plate-forme multimodale existante et la chatière, en projet. Bien-sûr, en digne représentante de la CCI, elle n’a pas évoqué l’absence de débouché ferroviaire du port du Havre vers le sud…
En première partie de la 2ème table ronde, les « personnalités » suivantes sont intervenues :
. Antoine Lafarge, vice-président du Ceser Normandie ;
. Sylvie Barbier, présidente d’Ecologie pour Le Havre ;
. Jean-Paul Lecoq, député de la 8è circonscription du Havre, ancien maire de Gonfreville L’Orcher ;
. Michel Segain, président de l’Union Maritime et Portuaire du Havre, etc… ;
. Hervé Martel, directeur général d’Haropa-Port du Havre ;
. Johann Fortier, secrétaire général du syndicat CGT dockers du Havre.
C’est au cours de cette 2ème table ronde, pour réagir aux propos de Sylvie Barbier, de Jean-Paul Lecoq et de Hervé Martel que l’auteur de ces lignes est intervenu.
En effet, comme d’habitude, Hervé Martel a procédé à une description optimiste et flatteuse d’Haropa et du port du Havre, sans oublier les bonnes relations qu’il entretient avec le directeur du port… d’Anvers (sans doute histoire de faire croire qu’il traite d’égal à égal avec celui-ci), mais pas avec la gouvernance du port de Rotterdam qui prend tout le monde de (très) haut…
En réaction aux propos d’Hervé Martel, j’ai évoqué l’illusion que représente Haropa et, surtout, l’usage qui en est fait pour masquer, derrière des statistiques globalisées, la contre-performance (justifiée par des chiffres officiels) du port du Havre en matière de trafic de conteneurs ! Bien entendu, Môssieur Hervé Martel a eu droit à une réponse au cours de laquelle il s’est gaussé de son pair, Jean-Marc Lacave, qui l’avait précédé entre 2000 et 2008 à la tête du port du Havre et qui était l’auteur des prévisions d’évolution de trafic post Port 2000 sur lesquelles je m’appuyais… Je précise que je ne suis pas le seul à confronter les prévisions de trafic de Port 2000 et les réalisations, quelques journalistes spécialisés se servent aussi de plusieurs prévisions de trafic démenties, dont celle de JFL… Un journaliste présent m’a fait part des difficultés que lui-même rencontrait pour obtenir les statistiques de trafic de conteneurs du port du Havre à lui seul ; il est obligé de les obtenir par voie indirecte !...
Ayant aussi évoqué, au cours de ma réaction, le besoin de franchissement ferroviaire de l’estuaire de la Seine, dont même Jean-Paul Lecoq, assis à droite de Sylvie Barbier, n’avait pas parlé, j’ai eu droit à un bal des faux culs d’anthologie mâtiné d’entre-soi : MM Segain et Martel ont carrément éludé la question, Sylvie Barbier, que j’avais accusé d’avoir torpillé le FFES, n’a fait part que de sa préoccupation en matière de développement durable en ne justifiant que l’amélioration du tronçon ferroviaire Serqueux-Gisors et en exprimant sa réticence envers le canal Seine-Nord à cause de ses besoins en eau (douce). Sur la réaction de Jean-Paul Lecoq, voir ci-dessous le courriel que j’ai adressé à son secrétariat le soir-même :
A l'attention de Monsieur Jean-Paul Lecoq, député de la 8è circonscription du Havre.
Monsieur le député,
En constatant votre présence cet après-midi au débat public portant sur le sujet suivant :
" Quelle organisation du port du Havre pour gagner la performance économique, sociale et environnementale dans l'intérêt général ? "
organisé à l'Art' sport café, au Havre
j'ai pensé que je serais moins seul pour défendre le franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine...
Je me suis lourdement trompé !
Alors qu'il y a quelques mois, vous aviez interpellé publiquement Guillaume Pepy, président de SNCF mobilités, sur ce dossier qui n'existe pas vraiment dans le milieu politique local, qui s'acharne à l'éviter pour complaire à la communauté politico-portuaire rouennaise comme je vous l'ai rappelé dernièrement au moyen d'une délibération de la Codah de 2011...
vous avez éludé la question alors que vous étiez au milieu d'un public plutôt familier, la CGT étant organisatrice de l'événement.
Il faut croire que, pour des raisons que j'ignore, vous avez besoin de ménager M. Hervé Martel, directeur général fantoche du Grand Port Maritime du Havre - qui sera sans doute un jour le Jean-Marc Lacave de l'un de ses successeurs, et Madame Sylvie Barbier, présidente d’Écologie pour Le Havre toute puissante depuis le classement de la majeure partie de l'estuaire en Zone Natura 2000 et sa victoire en Cour d'appel de Douai contre le franchissement ferroviaire de l'estuaire.
Vous vous êtes contenté d'évoquer votre action en faveur d'une infrastructure accessoire, à savoir le raccordement ferroviaire de l'arrière-port du Havre avec la zone industrielle de Port-Jérôme qui, dans mon idée, était censé drainer du trafic supplémentaire vers l'infrastructure principale, à savoir le franchissement ferroviaire de l'estuaire...
Si je ne nie votre action, je conteste le fait que vous sembliez vous approprier l'émergence de l'idée, alors que c'est par l'intermédiaire de certains de vos compagnons en politique qu'elle vous est parvenue, et ce dès 1998 ; voir pièces jointes...
Pour conclure, je vais probablement être amené à réviser les propos plutôt flatteurs que j'exprimais jusqu'à présent à votre encontre à propos de l'affaire figurant en sujet de ce message.
Salutations distinguées
Michel Duval, ? , 76600 Le Havre
Rien à dire sur la suite et fin de l’événement, ayant dû me retirer pendant le préambule de la 3ème table ronde.
Un collabo assigné aux affaires ferroviaires et portuaires