Denis ROLLAND: Le retour à l'unité académique normande nous rendra plus forts!
Pour que les choses soient claires, nous ne parlerons plus de "fusion académique" normande mais de "retour à l'unité académique normande" et ce pour deux raisons:
1) il ne s'agit pas de fusionner pour fusionner dans un seul souci comptable afin de créer un monstre à partir de rien mais de recréer l'unité académique normande qui avait été brisée en 1965 avec la création des universités de Rouen et du Havre avec, pour conséquence, une perte d'influence et de rayonnement dans les arcanes du ministère très jacobin de l'Education Nationale: on peut raisonnablement dire que s'il n'y a toujours pas un plateau complet de formations supérieures proposées aux lycéens et étudiants normands les plus méritants et les plus ambitieux tant à Caen qu'à Rouen ou au Havre, nous le devons, en large partie à cette division académique qui a fait jouer la Normandie scolaire et universitaire en seconde division avec une autre conséquence: celle de n'avoir pas été à la hauteur des enjeux et des urgences en terme de vision, de réflexion et de moyens pour faire advenir dans la jeunesse d'une région populaire industrieuse et rurale les bienfaits de la démocratisation de l'accès aux diplômes supérieurs comme en Bretagne ou dans le reste de l'Ouest de la France!
2) Les académies de Caen et de Rouen seront les seules à n'en faire qu'une dans le cadre de la nouvelle carte de France à 13 régions: l'Etat a fini par comprendre qu'il était pour lui inutile politiquement parlant d'instrumentaliser le cas particulier normand qui est la seule vraie région qui se reconstruit dans une logique de fusion puisqu'il s'agit non pas d'une fusion mais d'une réunification.
En conséquence, l'Etoile de Normandie, chose rare, apporte son soutien à un haut-fonctionnaire de l'Etat, le recteur Denis Rolland, en l'occurrence...
Après l'annonce gouvernementale de poursuivre la fusion des académies de Normandie, le recteur Denis Rolland s'est voulu rassurant, malgré les oppositions, lundi 25 février 2019.
La fusion des académies normandes de Rouen (Seine-Maritime) et Caen (Calvados) va se poursuivre « dans le dialogue ». C’est ce qu’a expliqué au personnel de Rouen et Caen le recteur régional Denis Rolland, lundi 25 février 2019, dans la matinée. Venant ainsi préciser les annonces faites par le ministre de l’Éducation nationale. Jean-Michel Blanquer, dans une interview accordée à AEF info, a indiqué que les académies ne fusionneraient pas, sauf celles de Normandie.
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« Nous poursuivons la fusion de l’académie de Normandie qui est déjà bien engagée », avait expliqué le ministre Blanquer. « La décision du gouvernement facilite notre travail parce qu’on a déjà bien avancé. Le pire aurait été une décision de retour en arrière », a indiqué Denis Rolland.
Le jour de la rentrée scolaire, le recteur est donc venu assurer le service après-vente à la suite des annonces gouvernementales, alors que l’institution est confrontée à des oppositions fortes.
Pourtant, en #Normandie les inquiétudes persistent. Une partie du personnel s'oppose à cette fusion : "On ne sera jamais prêt" pic.twitter.com/QfWlMsdACn
— Raphaël Tual (@raphtual) February 25, 2019
La fusion des académies normandes a été enclenchée en novembre 2017. « Nous avançons sans difficulté particulière quoi qu’on en dise », assure Denis Rolland devant la presse, visant ainsi le personnel mobilisé dans la cour du rectorat au même moment. Les académies rouennaise et caennaise seront bien les seules à fusionner en janvier 2020. Ailleurs, l’ambition est de donner plus de pouvoir aux recteurs de région, épaulés par les recteurs académiques.
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Mais pour Denis Rolland, « nous ne sommes pas une exception, nous rejoignons les autres ». Une question de point de vue. Pour le recteur de région, les académies étaient « parmi les plus petites de France », alors qu’avec cette fusion en marche, l’académie de Normandie sera comparable à celles de Rennes ou Nantes, et même « infiniment plus petite qu’Orléans-Tours ». Bref, pour le recteur, « le nouveau périmètre est cohérent » :
Depuis la fusion des Régions, il y a un vrai projet de territoire en Normandie, avec de nouvelles frontières qui ne font pas débat. L’objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait pas plusieurs puzzles : celui politique et ceux des institutions de l’État.
Denis Rolland en est persuadé : « Le nouveau périmètre nous rendra plus forts et plus attractifs. » Une vision partagée par le secrétaire général du rectorat de Rouen, Mostefa Fliou : « Ni Caen, ni Rouen n’étaient très attractives. Les cadres venaient par défaut parce que pas trop loin de Paris ou de la Bretagne. Demain, nous serons plus attractifs. » Il sera aussi plus simple de parler avec les acteurs extérieurs comme ceux du monde économique, veut croire Denis Rolland.
Les contours de cette fusion sont encore flous et seront à construire « avec le personnel, dans le dialogue ». Mais déjà des garanties ont été actées : « maintien des deux sites et des effectifs », « aucune perte de moyens liée à la fusion », « un service public de l’Éducation renforcé », « aucune mobilité non-volontaire » et « alignement par le haut des régimes indemnitaires dès l’automne 2019 ».
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Malgré ces affirmations, des oppositions persistent. « C’est normal, tout changement génère des inquiétudes », tempère Chantal Le Gal, secrétaire générale adjointe de Caen. Le personnel en colère assure que « rien n’est prêt ». Pour Ingrid*, participante à la manifestation lundi, cette fusion représente « la fin d’un maillage territorial dense, d’un service de qualité rendu aux élèves, aux parents et enseignants ». Selon ces opposants, ce « changement » entraînera une « désorganisation des services académiques ». Un exemple : « Les délais de gestion sont déjà allongés. Avec un recteur présent à peine la moitié de la semaine à Rouen, un parapheur mis à sa signature met parfois plusieurs semaines à revenir au service concerné. »
L’harmonisation des pratiques entre Rouen et Caen, les « déplacements inévitables », « les décisions souvent incohérentes, annoncées sporadiquement » provoquent « souffrance et épuisements des personnels ».
Déjà, ces opposants ont constaté le « départ volontaire de plusieurs cadres ». Des départs « pour raisons personnelles », assure le rectorat.
Si 2020 reste la date officielle pour la fusion, « on a jusqu’à septembre 2022 pour faire évoluer les choses », veut rassurer Denis Rolland. La prochaine rencontre avec les représentants syndicaux est prévue en mars.
*Le prénom a été modifié.
Commentaire de Florestan:
Avec près de 20% des élèves entrant en classe de sixième sans savoir correctement lire et écrire, avec un taux d'illettrisme supérieur à la moyenne nationale en Normandie ou avec 34% de la population active de l'Orne sans aucun diplôme, sans même parler de l'ignorance crasse dans laquelle collégiens et lycéens sont laissés au sujet de la Normandie ou de la propagande diffusée gratuitement par Ouest-France dans les lycées de l'académie de Caen pour contribuer à accélérer la fuite des jeunes Normands vers Nantes ou Rennes, je ne vois pas en quoi le service "rendu aux élèves, aux parents et aux enseignants" est de qualité.
La réunification académique normande va obliger tous les professionnels et usagers de l'éducation en Normandie à réfléchir à cette dimension régionale normande qui relève, au mieux, de l'impensé, au pire, de la haine idéologique...
Voir aussi ce communiqué de la région Normandie au sujet de son investissment dans les lycées: la réunification de la Normandie a permis de faire d'évidentes économies de gestion.
Le 21 Février 2019
Les lycées normands misent sur la performance énergétique
La Région a financé les travaux du lycée Paul Cornu pour un montant de 3,1 millions d’euros dans le cadre du programme « Lycée du futur », dont 770 000 euros pour améliorer l’isolation thermique du bâtiment. Les travaux ont commencé en juillet 2017 et se sont achevés en décembre 2018. Ce chantier avait notamment pour objectif de mettre en place un bardage isolant sur les bâtiments, d’isoler les combles et de rénover les 760 fenêtres et portes du lycée.
Depuis la fin des travaux, une baisse de 20% des consommations a d’ores et déjà été constatée par rapport à l’année 2016. A terme, les économies d’énergie réalisées devraient atteindre 30%, soit près 80 500 euros par an.
Neuf autres lycées sont d’ores et déjà concernés par des chantiers de ce type :
- Lycée Chartier à Bayeux (appel d’offres des travaux en cours)
- Lycée Jooris à Dives-s/Mer (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée Guibray à Falaise (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- EREA Robert Doisneau à St- Lô (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée agricole de Coutances (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée agricole de Saint Lô (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée Monnet à Mortagne (étude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée Napoléon à l’Aigle (etude en cours par l’équipe de Maîtrise d’œuvre)
- Lycée F. Tristan à la Ferté Macé (chantier en cours, livré en mars 2020)
- Centre Sportif de Normandie à Houlgate (consultation en cours pour choisir l’équipe de Maitrise d’œuvre)
- Lycée Françoise de Grâce au Havre (consultation pour choisir l’équipe de Maitrise d’œuvre)
11,5 millions d’euros d’économies depuis la fusion
Les travaux de rénovation énergétique et la mutualisation de la fourniture d’énergie pour les lycées constituent la plus grosse source d’économie réalisée par la Région Normandie depuis la fusion :
- 3,2 millions d'euros d’économies suite à la généralisation du recours à la mutualisation des achats
- 400 000 euros d’économie lié à une analyse des chantiers nécessitant le recours au concours de maîtrise d’œuvre et à la modification des modalités de désignation de lauréats.
- 191 000 euros du fait du recours à l’Union des groupements d'achats publics (UGAP) pour l’achat de matériels