Il ne faudrait pas confondre le "laissez-faire" libéral avec le "laissez-nous faire" de la coopération locale.
Pis! Cessons de considérer que le seul "laissez-faire" possible soit celui de l'Etat central sous prétexte que ses crânes d'oeuf technocrates super-intelligents soient les seuls capables de faire quelque chose: le "laissez-nous faire" des haut-fonctionnaires est, hélas, pire que le "laissez-faire" anonyme du grand marché libéral de la mondialisation. La mise sous tutelle étroite de nos grands ports maritimes sous l'autorité d'un haut-fonctionnaire nommé tous les cinq ans en conseil des ministres n'est pas efficace. Ce "jacobinisme portuaire" (ne parlons même plus de "colbertisme" car ce fils d'un marchand drapier de Reims avait fait le réel effort de s'intéresser réellement aux réalités maritimes qui faisaient le succès commercial de ces "marchands de fromage" hollandais qui ennuyaient considérablement un Louis XIV amateur de chasse et de ballets...) NE FONCTIONNE PAS!

Preuve supplémentaire à la lecture de cet article des Echos:
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0600847842624-les-operateurs-prives-vent-debout-contre-lautorite-portuaire-du-havre-sur-lextension-de-port-2000-2250395.php

Les opérateurs privés vent debout contre l'autorité portuaire du Havre sur l'extension de Port 2000
De fait, l'article 35 du projet de loi laisse le choix ouvert entre ces deux instruments juridiques, la convention de terminal devant être l'outil de droit commun, la concession de services s'appliquant dans le cas de besoins exprimés par le port d'une « prestation de services ». Et c'est là où le bât blesse. Car les opérateurs privés affirment qu'ils ne fournissent pas une prestation de service pour l'autorité portuaire, mais assurent un service pour leurs clients armateurs, les Maersk, MSC, CMA CGM et consorts.
« Prise de contrôle »
La concession de services, expliquent-ils sous couvert de l'anonymat, serait, selon eux, synonyme d'une « prise de contrôle » de l'autorité portuaire sur les activités des concessionnaires en s'immisçant dans leur gestion. La convention de terminal prévoit, elle, seulement que l'exploitant a des obligations d'investir et d'effectuer une activité de manutention en échange d'une mise à disposition des quais sur le domaine public maritime.
Le directeur général adjoint du grand port maritime du Havre (GPMH), Baptiste Maurand, justifie ce choix car, dit-il, « la concession de services était le seul régime juridique possible au moment du lancement de l'appel d'offres début 2018 pour nos postes 11 et 12 de Port 2000 ». Et d'affirmer que ce régime leur « est imposé par l'arrêt Verdon du Conseil d'Etat du 14 février 2017 ». Cependant, de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Des conventions de terminal ont ainsi été signées à La Rochelle ainsi qu'à Dunkerque. En outre, l'étude d'impact du projet de loi LOM a estimé que le recours obligatoire aux contrats de concession « conduirait à enfermer les ports français dans un schéma procédural décalé de ce qui prévaut dans d'autres ports européens. »
Exception sur la façade Manche-Mer du nord
Ce à quoi le GPMH répond, qu'ayant investi 150 millions d'euros dans
l'extension de Port 2000 , il est fondé à passer un contrat de concession avec un exploitant
« pour exiger des engagements de trafic et une exploitation performante des terminaux à conteneurs ». Par ailleurs, Baptise Maurand s'inscrit en faux contre des
rumeurs selon lesquelles obligation serait faite au concessionnaire de passer une partie des volumes débarqués via
le terminal multimodal propriété du Port du Havre.
« Les opérateurs seront incités à faire du report modal, sans y être contraints », assure-t-il.