SCANDALEUX !!! Les infirmiers de Normandie sont les moins bien payés de... France!
Une honte!
Il n'y a pas d'autre mot!
Faudra-t-il ajouter le fait d'être Normand(e) et d'habiter ou de travailler en Normandie à liste déjà (trop) longue des discriminations ouvrant la voie et la voix à des revendications? Et dans la liste toujours en train de s'allonger des diverses phobies, faudra-t-il ajouter désormais la "Normanophobie"?
Ce qui est à lire, ci-après, est proprement sidérant! Scandaleux: pour quelle raison objective suffisamment pertinente un infirmier ou une infirmière seraient-ils moins bien payé ici en Normandie qu'ailleurs?
Malheureusement l'article à lire ci-après (Manon Loubet "14actu") ne nous donne pas l'explication de cette consternante spécificité normande:
Selon une étude d'Appel médical, une filiale du groupe Randstad, les infirmiers de Normandie sont les moins bien payés de France. Nous essayons de comprendre pourquoi. Détails.
Appel médical, filiale du groupe Randstad, une agence d’intérim pour le travail temporaire médical, a publié son baromètre des salaires de la santé 2019, lundi 24 juin 2019.
Selon cette étude, les infirmiers normands gagnent les salaires les plus bas de France ! « En Normandie, les infirmiers diplômés d’État gagnent en moyenne 2 192 euros mensuels, soit la plus faible rémunération de la profession en France », peut-on lire dans l’étude. La région affiche un salaire moyen inférieur de 4,2 % par rapport à la moyenne nationale : 2 289 euros bruts mensuels.
En Normandie, les établissements de soin connaissent des difficultés importantes pour recruter des infirmiers. « Les profils manquent dans la région, mais paradoxalement, cette tension forte sur le marché de l’emploi ne se répercute pas sur la fiche de paie », écrit le groupe Randstad dans son étude.
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« Quand on démarre, on gagne 1 400 euros net, déplore Delphine Boulan, secrétaire régionale FO Santé Normandie. Alors que c’est un bac + 3 et un métier avec de lourdes responsabilités, des week-ends et fériés travaillés… C’est scandaleux ! »
Depuis de nombreuses années, les syndicats demandent une revalorisation des salaires des infirmiers et des infirmières. « On nous a donné des primes, mais ce ne sont pas de vraies augmentations de salaires, ça ne comptera pas pour la retraite… C’est de la poudre de perlimpinpin, ce que nous donne le gouvernement ! », peste Delphine Boulan.
Le métier d’infirmier est visiblement en peine. « Dans les cinq ans qui suivent le diplôme, 30 % des infirmières quittent le métier », déplore Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).
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« Les réalités du métier sont très difficiles. Nous sommes là pour faire de l’humain, nous ne sommes pas là pour faire un simple geste technique médical comme en usine… Aujourd’hui, les établissements publics et privés sont là pour gagner de l’argent. Il faut faire plus de pansements, d’injections… pour faire rentrer des sous. »
Thierry Amouroux raconte que cette situation peut se jouer au détriment du patient. « Par exemple, un patient diabétique, nous le poussons à ce qu’il soit autonome, on lui apprend donc à se faire ses piqûres d’insuline. Aujourd’hui, les établissements ont tout intérêt à rendre dépendant le patient pour rentrer de l’argent. C’est une perte de sens. »
Si les salaires des infirmiers normands sont un peu plus bas qu’ailleurs, Thierry Amouroux assure que c’est à la marge. « Les infirmiers sont mal payés dans toute la France malheureusement », conclut-il.
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Méthodologie
L’édition 2019 du baromètre d’Appel médical repose sur l’analyse de 822 996 fiches de paie d’intérimaires, dont 28 733 en Normandie.
L’étude couvre les six grands secteurs du monde de la santé, dont les infirmiers, et les 13 métiers associés. « La base de traitement est le salaire brut mensuel : les congés payés (10 %), les indemnités de fin de mission (10 %) et les primes variables n’ont pas été pris en compte », précise Appel médical.
Commentaire de Florestan:
Nous nous permettrons, néanmoins, d'avancer l'explication suivante:
D'une manière générale, la Normandie, ayant encore le profil d'une région populaire à la fois rurale et ouvrière, est restée une région aux salaires modérés sinon bas car le niveau de diplôme dans la population active normande reste inférieur à la moyenne nationale quand il ne s'agit pas de relever aussi qu'une forte minorité des salariés Normands n'ont même aucun diplôme!
Dans l'Orne, rappelons-le, 34% de la population active n'a pas de diplôme! (INSEE septembre 2018). Dans ce contexte, peu favorable à l'ambition professionnelle et salariale aggravé par 60 années de médiocrité localiste et de division régionale, on peut donc comprendre pourquoi les infirmiers normands sont les moins bien payés de France: avec ce passif hérité des tristes temps de la division régionale, c'est tout le marché de l'emploi normand qui est tiré vers le bas...
C'est pourquoi, l'un des enjeux majeurs de la réunification de la Normandie sera de créer une dynamique de l'ambition scolaire et professionnelle pour rattrapper le retard normand en matière de diplômes car sans diplôme, difficile de justifier et d'exiger une augmentation de son salaire.