Michel De Decker: hommage à un amoureux de l'Histoire de la Normandie, unie... dans la diversité!
La règle demeure immuable: nul n'est prophète en son pays!
Les Normands ne s'aiment ni ne se connaissent assez: les étrangers, les "horsains" comme on dit ici, le font beaucoup mieux et de bien belles leçons de Normandie, voire de Normandité nous viennent de loin, voire de très loin... Que l'on songe à Léopold Sédar Senghor par exemple! Michel De Decker venait, lui, du plat pays de Flandre puisqu'il est né non pas sur le littoral normand mais plus au Nord, à Saint Pol-sur-Mer, une banlieue balnéaire de Dunkerque.
Michel De Decker, comme bien d'autres, arrive en Normandie par le hasard ou la nécessité dans les années 1950: son père y trouvant du travail. En 1970, il enseigne l'histoire à Vernon et se passionne pour sa vulgarisation à la destination du grand public en suivant l'idéal en vogue à l'époque de l'éducation populaire (qui nous manque tant aujourd'hui...). C'est ainsi qu'il se lance, en mai 1980, dans l'aventure de la "Tribune de l'Histoire" sur France Inter avec André Castelot et Alain Decaux. Depuis, Michel De Decker écrivit une trentaine de livres, anima des milliers de conférences et participa régulièrement, à partir de 2007, à l'émission de Stéphane Bern, "Secrets d'histoire". Il résidait à Notre-Dame-de-L'Isle, près de Vernon: la Normandie étant une région pour historiens, Michel de Decker se passionna vite pour la riche matière normande. En 2011, il devint chroniqueur régulier de l'histoire normande dans le magazine "Patrimoine Normand". Il fonda aussi la Société des Auteurs Normands qu'il présidera jusqu'à sa mort... L'histoire normande revenait donc très régulièrement sous la plume agréable de Michel De Decker et tout particulièrement l'histoire de la Normandie du Val-de-Seine.
C'est un cancer qui l'emporta à l'âge de 71 ans tout récemment: ce n'est pas un âge pour mourir quand on était en passe de devenir le vieux sage qui nous conte l'histoire d'une Normandie dont il s'était réjoui de la réunification même si il n'a jamais voulu confondre unité normande et uniformité d'une province si riche d'histoires aussi flamboyantes que diverses à l'instar des tessons d'une mosaïque... Nous nous souvenons d'avoir eu quelques paroles critiques sur l'Etoile de Normandie au sujet d'un Michel De Decker exprimant peut-être un peu trop sommairement son doute sur l'unité normande dans les colonnes de la presse quotidienne régionale alors qu'il était de bon ton médiatique de critiquer l'unité normande à quelques mois de la réunification officielle de notre région.
Pour mémoire:
http://normandie.canalblog.com/archives/2015/11/09/32902635.html
N'insistons pas! C'est, justement, de l'histoire ancienne. La Normandie a retrouvé son unité et elle est en train de retrouver sa fierté et son identité: Celui qui aura pu en douter, il y a encore trois ans n'en doutait désormais plus au point que son cercueil et sa dépouille reçurent le rare honneur d'être couverts de notre drapeau aux deux cats pendant l'office funèbre célébré à sa mémoire le 23 août 2019 en l'église de Vernonnet devant une assistance très nombreuse et en présence de Sébastien Lecornu, ancien maire de Vernon et président du conseil départemental de l'Eure et actuellement secrétaire d'Etat du gouvernement...
Voir aussi:
https://actu.fr/normandie/vernon_27681/michel-decker-est-parti-beaucoup_26739208.html