Démographie, logement... Confirmation que CAEN n'est pas une métropole régionale
... Pas plus que Rouen d'ailleurs!
Nous en avons déjà largement parlé ici mais nous y revenons à l'occasion d'un article paru le 6 janvier 2019 dans Ouest-France qui met en perspective les chiffres de l'INSEE Normandie pour la ville de Caen dans le cadre du débat des élections municipales de mars prochain:
Caen, commune centre de son agglomération, perd des habitants: avec 105 354 habitants, la capitale politique de la Normandie s'approche dangereusement de la barre des 100000 habitants à partir de laquelle un sérieux décrochage du niveau financier de la dotation globale de fonctionnement est à craindre.
Dans le même temps, le nombre de logements vides explose (6000 logements) notamment dans la partie reconstruite des années 1950/1960 du centre-ville tandis que l'offre des maisons de ville (déjà raréfiée en raison d'une reconstruction d'après-guerre qui a privilégié les immeubles en co-propriété), se réduit de plus en plus du fait d'une politique inepte de densification du bâti qui stimule le bétonnage médiocre de promoteurs immobiliers sans imagination qui accaparent la moindre parcelle foncière disponible: de nombreux pavillons avec jardin ont ainsi, hélas, disparu!
Enfin, en terme de profil sociologique et professionnel pour la commune centre de Caen on dira que ce qui fut l'Athènes normande n'est vraiment pas une métropole régionale: le chômage reste élevé, la part des emplois métropolitains supérieurs demeure faible au regard des salariés de la fonction publique ou des retraités. Quant à la jeunesse, notamment étudiante, elle est bien présente mais Caen, qui aurait pu l'être à l'orée des années 1970, n'est pas la capitale universitaire de la jeunesse de l'Ouest.
En filigrane, ce tableau plutôt morne, en dépit de quelques récents signes plus encourageants, est à mettre au passif des quelques 50 années passées dans un long couloir sinon une salle d'attente pour la ville de Caen (mais cela vaut autant si ce n'est plus pour Rouen ou Le Havre): le manque d'ambition localiste dans le cadre tranquille pépère de la division régionale normande est la cause de la situation actuelle.
La réunification de la Normandie et la renaissance d'un arbitrage politique régional normand pour décider de l'intérêt général de notre région ainsi que de son avenir est l'occasion historique de mettre en oeuvre des politiques publiques coordonnées et ciblées pour relancer l'attractivité démographique des villes normandes.
La Normandie est réunifiée depuis plus de trois ans et nous considérons que c'est la seule vraie bonne nouvelle politique et collective qui nous soit arrivée depuis bien des années...
Or, on constate que du côté des trois grandes agglomérations urbaines normandes qui devraient être les principales motrices du réveil normand, il ne se passe pas grand chose... Comme si le vieux monde localiste d'avant la réunification normande devait se perpétuer.
Les prochaines élections municipales de mars 2020 sont l'occasion de mettre enfin les grandes villes de notre région à l'heure... normande!