Revue de presse normande au 5 mai 2020: l'impatience contre les rigueurs jacobines du confinement s'accroît...
Le confinement a été accepté et massivement pratiqué par la société civile française, notamment en Normandie, pour des raisons sanitaires évidentes: le civisme des Français et des Normands n'a été pris en défaut que de façon très marginale.
En revanche, à la veille de la date officiellement retenue par le président de la République pour procéder au début du commencement d'un déconfinement qui s'annonce progressif, l'impatience, voire la mauvaise humeur, pour ne pas dire la colère, s'accroissent non pas contre le confinement mais contre la double peine jacobine d'un état central aussi vétilleux qu'incompétent qui a pesé sur le confinement et qui, maintenant, entend peser sur le processus de déconfinement avec son lot d'arbitraire, de situations concrètes ubuesques, de complexités inutiles, de paperasses et d'urgences qu'il faut palier dans l'improvision des initiatives locales car l'Etat fait défaut: on ne reviendra pas sur la palinodie des masques...
Dans ce contexte de tensions qui montent à quelques jours d'un déconfinement qu'il faut préparer à marche forcée à la discrétion d'un jacobinisme d'Etat qui ne fait que ce qu'il sait faire, à savoir, infantiliser (dans le meilleur des cas) ou violenter (dans le pire des cas) une société civile française qui revendique, de plus en plus, d'autonomie et de souveraineté dans les actions et les initiatives (avec pour conséquence, une défiance générale en France entre gouvernants et gouvernés), voici quelques éléments d'une revue de presse normande à la date du 5 mai 2020 qui illustrera parfaitement notre propos, hélas...
- La colère des élus locaux contre la fermeture des plages sur les littoraux des départements classés "vert" gagne la Normandie après la Bretagne: exemple à Ouistreham.
- De même, dans le Cotentin:
- Les ventes de cidre son en chute libre!
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/coronavirus-chute-des-ventes-de-cidre-20200504
Coronavirus : les ventes de cidre en chute libre
Avec la fermeture des restaurants, l'interruption du tourisme et l'arrêt de l'export, les ventes ont chuté de 50 % depuis le début du confinement.
Par Le Figaro avec AFP
Les ventes de cidre ont chuté de 50% depuis le début du confinement, certains indépendants affichant plus de 95% de baisse, a appris l'AFP lundi auprès de producteurs. «La filière cidricole est frappée de plein fouet par la crise du Covid 19 et les effets du confinement. Les ventes de cidre sont en baisse de près de 50%», assure l'Union Nationale Interprofessionnelle Cidricole (UNICID) dans un communiqué.
Arrêt du tourisme
La boisson alcoolisée souffre de la fermeture des restaurants, de l'arrêt du tourisme et de la baisse à l'export mais ses ventes sont également en baisse dans la grande distribution, selon le communiqué. Producteur de cidre bio à la Ferme de la Sapinière à Saint-Laurent-sur-mer, près d'Omaha beach (Calvados), Michel Legallois a vu son chiffre d'affaires chuter de «plus de 95%».
«On est très impactés. Ici c'est une zone touristique. Quand le tourisme est interdit d'accès, c'est un peu le Larzac», explique à l'AFP Michel Legallois dont 60% du chiffre d'affaires dépend directement des touristes, 20% de la restauration et 5% de l'export. «On ne travaille pas avec la grande distribution. Et on est isolé, contrairement à des fermes proches des zones urbaines qui ont vu augmenter leurs ventes dans les produits de première nécessité, nous, on ne vend pas d'œufs, pas de farine», explique Michel Legallois qui doit produire environ 75.000 bouteilles de cidre en 2020.
Chômage partiel
Son souci majeur: «qu'est-ce qu'on va faire de nos pommes à l'automne. Nos stockages (de bouteilles) ne sont pas extensibles. Or, on aura au moins 2,5 mois sans vente, soit quelques milliers de bouteilles non vendues». Ironie du sort, «on a une belle floraison. 2020 se présente comme une année à pommes», ajoute le producteur normand qui vit sur la trésorerie accumulée en 2019 lors du 75e anniversaire du débarquement et grâce à un prêt Bpi. Il a dû toutefois mettre 4 de ses 5 CDI en chômage partiel.
Alors qu'à «la veille du confinement, la presse saluait encore le renouveau du Cidre», l'Unicid plaide, elle, dans son communiqué pour retirer du marché 200.000 hectolitres de cidre et 100.000 tonnes de pommes à cidre. Mais M. Legallois, lui, n'est «pas intéressé». «C'est une mesure pour les produits conventionnels à cent euros la tonne de pommes mais, en bio, on est à plus de 200 euros la tonne. Les rendements et les coûts de production ne sont pas les mêmes», ajoute le producteur en bio depuis 2020.
Unicid regroupe environ 10.000 producteurs de pommes et 500 de cidres.
- L'ironie d'Hervé Morin à propos de la mascarade nationale...
Le président Les Centristes de la Région Normandie poursuit sa tournée. Depuis la fin mars, il commande et distribue des masques dans toute la région. Après les soignants et les entreprises, il équipe les collectivités locales.
« Je ne savais pas qu’en étant candidat à la présidence de la Région, je deviendrais un jour fournisseur de masques… » Le verbe toujours haut, le président de la Normandie, Hervé Morin, poursuit sa tournée. Depuis la fin mars, il commande des masques par millions et court la région pour les distribuer. Les soignants ont été les premiers dotés (gratuitement), puis il y a eu les commandes passées pour permettre aux entreprises de reprendre leur activité (revente sans marge) : 1 000 entreprises du bâtiment en ont bénéficié. « Je le fais pour faire face aux carences de l’État », poursuit Hervé Morin.
Depuis lundi, ce sont les mairies et intercommunalités que la Région approvisionne. 16 000 pour Hérouville-Saint-Clair (Calvados) lundi, 67 000 pour Saint-Lô mardi… Elle va fournir à 748 collectivités qui en ont fait la demande 1,8 million de masques chirurgicaux. Le coût (50 centimes par masque) est pris en charge à hauteur de 80 % par des fonds européens, le reste est réglé par la Région. À ce jour, elle a déjà commandé 7,8 millions de masques.
- Incendie symbolique au bout du monde de la Sainte-Adresse:
- L'inquiétude des parents d'élèves avant la réouverture des écoles à Caen:
- Le rapatriement des Parisiens confinés dans leurs résidences secondaires normandes devrait débuter dès le 8 mai 2020:
INFO LE FIGARO - La SNCF va plus que doubler le nombre de ses TGV dans le sens province-Paris et intensifier la circulation des Intercités Deauville-Paris et Granville-Paris.
Avant de relancer son activité le 11 mai, la SNCF doit penser à ramener dans la capitale les Parisiens et les habitants de la petite couronne partis se confiner en province dans leur maison secondaire ou dans leur famille. Plus d’un million de personnes, soit 17% des habitants de cette zone selon l’opérateur téléphonique Orange. Certains sont partis en voiture. Mais beaucoup ont quitté la capitale en train et n’ont pas d’autre choix que d’y revenir avec le même moyen de transport.
Le plan de rapatriement de la SNCF pour ceux qui s’étaient mis au vert en Normandie est prêt. «Samedi et dimanche, quatre trains par jour seront ajoutés sur les trajets Caen-Paris, Deauville-Paris et Granville-Paris», explique au Figaro Hervé Morin, président de la région Normandie. Cette augmentation de l’offre pourrait débuter dès vendredi, à un niveau moins élevé.
Autre particularité dûe à la situation: «ces trains ne seront accessibles que sur réservation alors que d’habitude il n’y a pas besoin de réserver sa place», précise Hervé Morin . Les réservations ouvriront ce mercredi. Pour respecter la distanciation sociale, une place sur deux seulement pourra être vendue. Et les voyageurs devront impérativement porter un masque.
Samedi et dimanche, quatre trains par jour seront ajoutés sur les trajets Caen-Paris, Deauville-Paris et Granville-Paris.
Hervé Morin, président de la région Normandie
Ces trains ne circuleront que dans le sens province-Paris. Au cas où la demande exploserait, deux trains supplémentaires, placés en réserve, sont mobilisables et pourraient être ajoutés. D’autres axes reliant la Normandie à Paris seront renforcés mais de façon moin spectaculaire car ces villes et leurs environs attirent moins les Parisiens: il y aura un Cherbourg-Paris, un Le Havre-Paris et un Dieppe -Paris supplémentaires par jour.
Selon nos informations, de façon plus large, la SNCF va plus que doubler dès le 8 mai le nombre de ses TGV dans le sens province-Paris. L’offre devrait tutoyer les 20% contre 7% actuellement. L’objectif est toujours le même: ramener chez eux les Parisiens partis se mettre au vert pendant le confinement. Là aussi, seulement une place sur deux est mise à la vente.
Le plan de rapatriement de la SNCF pour les Parisiens qui s’étaient mis au vert en Normandie est prêt. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Tous les détails sont à lire dans le communiqué de la région Normandie:
La Région Normandie permet aux Parisiens de rentrer dans la capitale en vue du déconfinement
De nombreux Franciliens sont partis à la campagne en début de confinement. Une partie d’entre eux s’est rendue en Normandie. Afin d’organiser leur retour d'ici le 11 mai, la Région Normandie et SNCF proposent des trains supplémentaires. Samedi 9 mai et dimanche 10 mai, trois trains par jour seront ajoutés sur les trajets Caen-Paris, Deauville-Paris et Granville-Paris, dans le sens Normandie-Paris. Cette offre sera étoffée dès vendredi 8 mai.
« Il était important que, malgré le confinement, nous parvenions à ajouter ces trains. C’est une question de santé publique. Les Parisiens ce week-end et les Normands qui les utiliseront majoritairement dès le 11 mai doivent pouvoir voyager dans des conditions sanitaires optimales et ce sans que les trains soient saturés » indique Hervé Morin,Président de la Région Normandie.
Ces trains ne seront accessibles que sur réservation (réservation obligatoire pour les trains Krono+ (longue distance vers Paris).
Les titres de transport seront progressivement disponibles à la vente les mercredi 6 et Jeudi 7 mai. Le nombre de sièges ouverts à la réservation sera réduit de moitié afin de respecter la distanciation sociale. Les voyageurs devront impérativement porter un masque.
Acteurs majeurs de la mobilité territoriale, la Région Normandie et SNCF sont ainsi déterminés à jouer leur rôle citoyen en mettant en place ces trains supplémentaires les 8, 9 et 10 mai. Sur les différents axes normands, ce sont au total 20 trains qui seront ajoutés et qui permettront ainsi de mieux réguler l’afflux à bord des trains dans les prochains jours et de limiter le nombre de voyageurs dans les trains le 11 mai.
Les trains supplémentaires :
Vendredi 8 Mai :
Cherbourg-Caen-Paris: 1 train supplémentaire
Le Havre-Rouen-Paris : 1 train supplémentaire
Granville-Paris : 2 trains supplémentaires
Samedi 9 Mai :
Cherbourg-Caen-Paris: 3 trains supplémentaires
Le Havre-Rouen-Paris : 3 trains supplémentaires
Granville-Paris : 2 trains supplémentaires
Dimanche 10 Mai :
Cherbourg-Caen-Paris: 3 trains supplémentaires
Le Havre-Rouen-Paris : 3 trains supplémentaires
Granville-Paris : 2 trains supplémentaires
SNCF invite les voyageurs, avant d’entreprendre tout déplacement, à s’informer en consultant :
• Le site TER NORMANDIE, ici
• L’assistant personnel de mobilité SNCF
• Le fil twitter @train_nomad : ouvert à nouveau dès le 6 mai de 6h à 22h pour répondre aux questions sur les horaires
- La vive inquiétude des acteurs de la culture en Normandie relayée par Catherine Morin-Desailly, sénatrice de la Seine-maritime et présidente de la commission des affaires culturelles du Sénat:
Présidente de la commission culture, éducation et communication au Sénat, Catherine Morin-Desailly revient sur l'impact de la crise liée au Covid-19 sur le monde culturel.
Depuis le début de la crise liée à l’épidémie de Covid-19, la sénatrice de Seine-Maritime Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission culture, éducation et communication au Sénat et vice-présidente en charge de la culture à la Région Normandie, sent la détresse des acteurs culturels.
Alors que les festivals et spectacles sont annulés ou reportés en masse, que les salles de spectacle et cinémas sont fermés, que de nombreux métiers sont à l’arrêt et que des précaires se trouvent sans solution, le déconfinement qui se prépare n’annonce par forcément des jours meilleurs pour ce secteur.
Lire aussi : Coronavirus. En Normandie, les annulations s’enchaînent : l’appel à l’aide des artistes
76actu : À quel point la crise liée au Covid-19 impacte-t-elle la culture ?
Catherine Morin-Desailly : Dans la culture, tous les secteurs sont touchés et de plein fouet, à l’instar du tourisme. Je me permets ce parallèle parce que nous sommes dans une grande région dans laquelle l’attrait touristique passe par le patrimoine. L’absence de tourisme et d’offre culturelle s’impactent l’un l’autre.
Il y a une dimension économique. Chaque compagnie est une petite entreprise en soi et représente de l’emploi. C’est toute une série de métiers dans le spectacle vivant : le créateur, le danseur, le musicien, l’homme de théâtre, mais aussi l’administration, les techniciens ou encore des métiers connexes comme les imprimeurs, etc.
Cela touche aussi le patrimoine avec des entreprises liées au bâtiment ou à l’artisanat par exemple ; mais également la filière du livre, l’audiovisuel et la production cinématographique, les salles de cinémas, dont beaucoup de cinémas indépendants, la communication ou encore la presse.
La culture génère de la richesse, de l’attractivité du rayonnement. En Normandie, c’est une évidence. C’est aussi de la cohésion sociale, du lien entre les générations, elle est corrélée à l’éducation pour les enfants. On voit à quel point aujourd’hui avec les films patrimoniaux, la possibilité de voir les artistes sur les réseaux sociaux, toute une série de visites culturelles… Ce confinement serait bien plus compliqué, même si rien ne vaut une émotion partagée dans une salle de spectacle ou un festival.
Quelles sont les priorités pour limiter la casse ?
La priorité, c’est d’atténuer le choc pour la Culture, de l’amortir. Il faut penser urgence, comment répondre à des situations particulières : un festival qui ne peut pas se tenir, par exemple, avec la perte des recettes et celle des subventions. Cela peut passer par conserver les subventions même si le service n’est pas rendu.
Il faut faire en sorte de s’organiser pour que les collectivités territoriales et le ministère de la Culture puissent se coordonner afin qu’il n’y ait pas de trou dans la raquette pour les gens qui en ont besoin. Dans la loi de nouvelle organisation territoriale de la république [loi Notre, Ndlr], l’ensemble des collectivités territoriales ont décidé de garder la compétence culture. Il vaut mieux se serrer les coudes.
Le secteur a besoin de mesures exceptionnelles. On a voté au Sénat l’allègement des charges pour les secteurs du tourisme et de la culture. Il y a aussi besoin de lisibilité, de communication et l’ensemble des ministères travaillent en coopération. L’Éducation et la Culture notamment. Beaucoup d’artistes travaillaient en milieu scolaire et c’est un manque à gagner pour eux.
Du côté de la Région, on a voté un plan d’urgence de deux millions d’euros. On va l’enclencher. Il faut également penser la relance : comment ce secteur peut et va reprendre ?
Il y a aussi la question des statuts précaires…
Tous ces statuts les plus précaires qui ne sont pas couverts par les différents dispositifs constituent un vrai sujet. J’ai fait remonté à mes différents collègues ce sujet. Il est possible d’organiser des chaînes de solidarité en aidant les structures qui accompagnent des artistes, comme celles qui les prennent en résidence par exemple.
J’ai demandé à ce que le ministre réfléchisse à un statut des auteurs indépendants. Il faut aussi accélérer l’organisation de la filière des arts plastiques pour qu’elle puisse faire valoir ses problématiques et ses intérêts.
Lire aussi : Covid-19. La culture menacée : Julie, intermittente du spectacle, « le plus dur reste à venir »
Le gouvernement a-t-il conscience de l’urgence pour le monde culturel ?
Je note que le mot culture était présent dans le discours du président [depuis la réalisation de cette interview, Emmanuel Macron s’est exprimé plus clairement en faveur des artistes et de la création, Ndlr.]. Je veux croire que tout ça est bien pris en compte. Maintenant, il faut pouvoir orchestrer ça avec l’action des collectivités territoriales.
Quelles perspectives les annonces d’Édouard Philippe sur le déconfinement laissent-elles entrevoir pour le monde culturel ?
Quand il évoque la réouverture des musées, on ne sait pas où est le curseur entre petit et grand musée par exemple. Est-ce que l’on va maintenir les petits festivals ou pas ? C’est stressant pour les organisateurs qui ne savent pas. Nos programmateurs sortent leurs programmations maintenant, mais dans les conditions actuelles ça ne peut pas être fait.
Il faut qu’on puisse dire a l’avance, dès maintenant, est ce que oui ou non on va rouvrir à la rentrée ou est ce que ça ne va pas être reporté en janvier. Les acteurs sont prêts a accepter les contraintes de confinement et sanitaires, mais ont besoin de savoir pour s’organiser et anticiper.
Avez-vous eu le même sentiment de flou lors de l’audition du ministre de la Culture Franck Riester par la commission culture du Sénat ?
Il était évasif sur certains sujets. Il a confirmé, bien sûr, le fonds d’urgence. On souhaitait vérifier si on pouvait appliquer les dispositifs généraux applicables à n’importe quelle entreprise pour les établissements publics de coopération culturelle (Opéra, CDN, etc.) au même titre que les associations. Le ministre a dit qu’il avait encore des choses à préciser et beaucoup de consultations à faire.
On va essayer de le ré-auditionner dans les jours à venir. Nous sommes en contact pour tout cela, mais on aimerait bien plus d’éléments. Nous attendons par ailleurs que le Drac [Direction régionale des affaires culturelles, NDLR] nous réunisse avec les membres du conseil territorial culturel et le ministre.
Le monde de la presse souffre aussi. Localement, quel est votre sentiment sur la situation de Paris-Normandie ?
Je suis très triste parce que Paris-Normandie est le plus ancien quotidien en région. Cette crise est survenue à un moment où grâce a l’action de son actionnaire, Jean-Louis Louvel [Catherine Morin-Dessailly est présente sur la liste de Jean-Louis Louvel aux élections municipales, NDLR], le journal commençait à redresser la tête, quand il a été pris de plein fouet… Je leur accorde tout mon soutien, parce que ce sont des équipes aguerries et que c’est un journal de référence.
Toutes les entreprises de presse souffrent et vont souffrir. Paris-Normandie était en plan d’apurement et dans une fragilité extrême. J’espère que la mise en liquidation à un moment opportun — au sens où l’activité peut continuer — va permettre la reprise par des groupes intéresses. J’en ai parlé au ministre de la Culture.
Tout le monde est confronté à des chutes de recettes dues en grande partie au déficit d’annonceurs. La vente au numéro est également en baisse. Cette crise va accélérer la digitalisation des pratiques. L’accélération de la digitalisation fait que d’autres chaînes de métiers sont en train de se désagréger. Déjà, les marchands de presse et les kiosquiers n’étaient pas en forme, mais là c’est encore plus compliqué. De même pour l’imprimerie ou la distribution.
Lire aussi : En liquidation judiciaire, Paris-Normandie a trois mois pour trouver un repreneur
Comment faire pour s’en sortir avec ce changement de paradigme ?
Dans la mesure où une large partie de la presse écrite est destinée à se trouver de plus en plus sur les réseaux sociaux et les plateformes en ligne, il est important que toute la valeur ajoutée qui découle de l’exposition de ces titres de presses — qui génèrent beaucoup de publicité pour les moteurs de recherches et les plateformes — leur revienne en partie.
Les plateformes bénéficient très largement du produit de la publicité, mais ne s’acquittent pas de l’impôt qu’elle devrait à la France. Pendant le bilan de l’application des lois sur le droit d’auteur et le droit voisin, on est extrêmement vigilant et attentif à ce que Google et consorts s’en acquittent. Si on n’applique pas les dispositions qui ont été enfin votées, pour lesquelles je plaide depuis 2013, c’est tout un secteur de nos industries culturelles, dont fait partie la presse, qui va sombrer.
- Inadmissibles tracasseries administratives à l'encontre d'une jeune normande confinée dans l'Orne:
- L'état de l'épidémie de covid-19 au 3 mai 2020 en Normandie, d'après l'ARS:
- Et pour finir sur une note plus positive, la Normandie reçoit, pour une fois, une couverture médiatique positive qui sera utile cet été pour des vacances confinées en France: