"DDay-land" sur les plages normandes: raconter toute l'histoire et toutes les mémoires. Ne pas oublier la piété...
Et le silence...
Sur l'Etoile de Normandie nous avions déjà traité ce sujet avec, pour nous, le maintien sinon le respect d'une priorité qui relève du sacré:
http://normandie.canalblog.com/archives/2020/01/21/37960554.html
Le souvenir du 6 juin 1944 génère désormais un tourisme de la mémoire. Mais pour éviter avec la plus grande vigilance et la plus grande lucidité, les dérives inopportunes du tourisme de la mémoire (du genre, dans le pire, boutique de souvenirs made in China devant l'entrée du site d'Auschwitz-Birkenau), il faut ne jamais oublier la véritable identité des sites des plages du Débarquement en ne confondant pas la conséquence avec la cause...
La conséquence c'est, effectivement, le tourisme de la mémoire de mars à septembre voire toute l'année...
Mais n'oublions pas la cause: la date du 6 juin (un jour qui devrait être férié en Normandie) est celle d'un véritable pélerinage laïc autour de la piété pour tous les morts, pour tous nos morts.
Rappel pour ceux qui auraient oublié la définition du mot suranné de piété (dans le cas qui nous importe ici, voir le sens n°4 donné par le dictionnaire Littré):
https://www.littre.org/definition/pi%C3%A9t%C3%A9
Si le projet de "D-Day Land" (un projet fort mal nommé par des journalistes qui ne prennent pas le temps de creuser un peu plus le sujet) permet de mettre en oeuvre avec sérieux et avec toute l'honnêteté intellectuelle nécessaire une belle opération d'histoire publique sur tout le tragique de ce terrible été 1944 en Normandie, avec ses lumières, toutes ses lumières (ne pas oublier le rôle essentiel de la résistance normande entre le 5 et le 27 juin 1944 aux côtés des forces alliées) mais aussi ses ombres, toutes ses ombres (l'urbicide militairement inutile des villes normandes, le comportement parfois inacceptable de la soldatesque notamment américaine...) alors ce sera un bon projet.
Mais attention! l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions...
Vendredi 29 mai 2020, le président du Conseil régional de Normandie a accepté de dévoiler un peu plus, les contours du colossal projet de parc dédié au Débarquement.
Le tourisme de mémoire a un impact majeur sur l’économie en Normandie. Le président du Conseil régional, Hervé Morin, le sait bien. Il avait dévoilé dès le début d’année 2020, les grandes lignes d’un projet colossal, destiné à alimenter cette industrie : un parc pouvant accueillir des milliers de visiteurs, avec le Débarquement pour thématique centrale.
Cinq mois plus tard, et alors que le Conseil régional développe des dispositifs pour aider les entreprises locales sur le terrain financier face à la crise provoquée par le coronavirus, Hervé Morin a indiqué, vendredi 29 mai 2020, que le projet est en passe de se faire. Le montage financier pour trouver les 250 millions d’euros semble bien avancé et l’heure est aux repérages du site définitif pour l’accueillir. Le terrain doit encore être acheté par les porteurs du projet.
Lire aussi : Débarquement en Normandie : un « D-Day Land » pourrait voir le jour à l’horizon 2024
Le président du Conseil régional souhaite tenir l’emplacement définitif secret, mais il se trouvera assurément dans le Calvados ou dans la Manche, à proximité des plages plutôt que dans la partie méridionale de ces départements.
Le projet central qui prévoit « un parc pouvant accueillir des visiteurs de mars à septembre au moins », sera présenté publiquement en septembre 2020. Son ouverture est prévue en 2024, à l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement des Alliés en Normandie, pour libérer les Européens du nazisme.
Parmi les animations phare du site, un spectacle mis en scène par un réalisateur de renom sera proposé.
Lors de ses vœux en début d’année, il avait expliqué au sujet du tourisme de mémoire, qu’ « on ne peut pas se contenter de faire l’événement tous les cinq ans. L’objectif est de pouvoir retenir chaque année les touristes quelques jours de plus. »
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