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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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23 juillet 2020

Il y a un an, mourait à Canteleu Mamoudou Barry, docteur en droit de l'université de Rouen. Hommage ou moraline?

Il y a un an, le 19 juillet 2019, un jeune doctorant en droit de l'université de Rouen Mont-Saint-Aignan âgé de 29 ans et d'origine guinéenne mourrait en pleine rue à Canteleu, odieusement tabassé à mort par un homme d'origine turque ayant des antécédents judiciaires et psychiatriques...

Sur l'Etoile de Normandie nous avions poussé en conséquence une clameur de Haro et rendu hommage à Mamoudou Barry qui, par la qualité de son travail,  poursuivait une belle tradition d'amitié intellectuelle entre l'Afrique et la Normandie...

http://normandie.canalblog.com/archives/2019/07/20/37511905.html

Il convenait, un an après, de commémorer la disparition tragique de Mamoudou Barry, de confirmer un soutien collectif et moral à sa famille et à sa veuve et de dénoncer le racisme pour faire de la politique avec l'histoire et la mémoire d'un jeune docteur en droit de l'université de Rouen tabassé à mort dans la rue: on conviendra que le dernier point pourra paraître problématique. La piété pour la mémoire d'un mort devrait seule convenir, question de simple décence.

Certes, un collectif "justice pour le docteur Mamoudou Barry" s'est constitué à Rouen, et c'est bien légitime, pour défendre l'honneur d'une communauté africaine rouennaise qui s'est sentie agressée et pour apporter un réconfort moral à la famille de la victime...

Mais le meurtrier de Mamoudou Barry n'entre pas exactement dans les cases du politiquement correct dominant et cette tragique affaire quoiqu'elle ait indéniablement un mobile raciste ne saurait être confondue avec les affaires Traoré (en France) et Floyd (aux Etats-unis), à moins d'être un entrepreneur en spectacle politique pour faire du feu idéologique avec tout bois.

Moraline?

Si l'on devait rendre réellement hommage à la mémoire de Mamoudou Barry, il faudrait d'abord se poser concrètement la question fondamentale de la sécurité civile dans les rues de la métropole rouennaise: comment se fait-il qu'un individu ayant de tels antécédents psychiatriques et judiciaires, raciste violent qui plus est, puisse se balader en toute impunité dans nos rues?

Autre question:

La famille de Mamoudou Barry a-t-elle reçu de l'aide et un soutien moral et financier des institutions publiques concernées? A savoir, l'université de Rouen, la mairie de Canteleu, voire la métropole de Rouen.

NMR

https://www.facebook.com/kaderfhm/videos/3437820909561211/

Avant de mettre un genou en terre en dressant le poing, ou de graver le nom de Mamoudou Barry sur une plaque, il y a surtout l'urgence d'apporter le plus authentiquement possible des réponses aux questions posées ci-dessus!

 Lire ci-après:

https://www.paris-normandie.fr/actualites/faits-divers/un-an-apres-l-agression-mortelle-pres-de-200-personnes-ont-rendu-hommage-a-mamoudou-barry-a-rouen-DD17059930

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Un an après l’agression mortelle, près de 200 personnes ont rendu hommage à Mamoudou Barry à Rouen

Un an après l’agression mortelle dont a été victime l’universitaire Mamoudou Barry le 19 juillet 2019 à Canteleu, ses proches, amis, collègues ou encore des inconnus ont marché pour lui rendre hommage à Rouen, dimanche 19 juillet 2020.

Des poings levés, des « Justice pour Mamoudou », « Justice pour Docteur » ou encore « Stop au racisme » scandés avec force dans les rues de Rouen jusqu’au palais de justice. Et surtout, un éloge de près de deux heures rendus à Mamoudou Barry avant que la marche ne commence. Dimanche 19 juillet 2020, dès 13 h, près de 200 manifestants s’étaient rassemblés sur l’esplanade de la faculté de Droit à Rouen pour rendre hommage à Mamoudou Barry. Ce docteur en droit – originaire de Guinée-Conakry et naturalisé Français en 2018 – est mort à 31 ans après avoir été agressé par un passant à Canteleu, le 19 juillet 2019. « Mamoudou Barry a fait l’objet de propos racistes et de coups violents sous le regard impuissant de son épouse. Il a été agressé du fait de sa couleur de peau ! (...) Quelle tristesse, quelle ignominie ! », s’exprime sur une estrade, Kalil, un « ami très proche » du défunt.

« Un modèle »

Les qualificatifs élogieux n’ont pas manqué : « un homme de consensus », « de dialogue », « épris de paix et de justice »... Kalil poursuit : « Il a toujours été un modèle pour nous. C’était un père dévoué ». Sa famille « inconsolable » a justement pris la parole. Son grand frère, mais aussi sa femme : Fatoumata Barry. Très émue, elle a raconté son calvaire depuis la mort de son mari : « On vit avec tristesse, avec colère, avec la haine. Quand quelqu’un sonne à la porte, notre fille court pour voir s’il n’est pas derrière. Elle me pose des questions tous les jours. (...) Sa disparition a laissé un grand vide dans la famille Barry, et même dans le monde entier. C’est un grand homme. (...) C’est un mari parfait, je suis fière d’être son épouse. J’aurais voulu terminer ma vie avec lui, mais à cause d’un raciste, mon vœu ne sera pas exaucé. » Fatoumata Barry insiste : « Mon mari a perdu la vie à cause de sa couleur de peau, parce qu’il était noir ! » Présent dans l’assemblée, Dominique Sopo – président de SOS Racisme – a abondé : « Les mots sont entièrement liés aux actes ». Il a aussi rappelé « l’importance de s’engager contre le racisme » : « Ça sert toujours à quelque chose de militer. (...) À la fin, nous gagnerons, et l’égalité triomphera ». Le représentant du collectif « Justice pour Mamoudou » a fait référence à Georges Floyd – ce noir américain mort après une violente interpellation aux États-Unis en mai : « Après la mort de Georges Floyd, il y a des hommes qui se sont levés comme un seul homme. (...) Il est très important que l’on soit là, l’année prochaine, pour dire non ! »

Une plaque à son nom

Ce soutien à la lutte contre le racisme, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a voulu le marquer par un geste fort, ayant bien conscience de son caractère « peu conventionnel ». Sur l’estrade, l’élu a mis un genou à terre et a levé son poing. L’assemblée a alors fait de même après l’avoir applaudi. Après un discours rendant hommage à Mamoudou Barry, l’élu a terminé en citant Martin Luther King : « Nous devons vivre comme des frères sinon nous mourrons comme des idiots ». Présente, la députée Sira Sylla a abondé : « Nous devons tous lutter contre toute forme de racisme ». De la famille, des amis, mais aussi des collègues de cet universitaire en droit, qui avait soutenu sa thèse trois semaines avant le drame, ont fait le déplacement, comme N’Daneda. Cette doctorante est venue de Paris : « C’était quelqu’un de très humain, avec beaucoup d’atouts intellectuels. Pour moi, c’était un mentor ». Pour un autre collègue : « Mamoudou n’est pas parmi nous, mais le chercheur lui survit ». Des personnes qui ne connaissaient pas le défunt ont aussi participé. Comme Stéphanie et Gontran pour qui « c’est du racisme ordinaire, c’est de la bêtise, mais c’est mortel ». Kalil, ami très proche de Mamoudou, a tenu à souligner qu’ils « n’étaient pas animés par un esprit de vengeance parce que nous avons confiance en la justice républicaine, aux institutions, ce qui correspond aux valeurs de Mamoudou ». Alors qu’une plaque a été érigée en hommage au défunt à Canteleu dimanche matin, une gerbe devait être déposée, après la marche, sur le lieu de l’agression mortelle.

Où en est l’enquête ?
Mamoudou Barry est mort après avoir été agressé par un passant qui lui avait lancé des insultes racistes à Canteleu, le 19 juillet 2019. «   Une information judiciaire a été ouverte pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec la circonstance aggravante du caractère raciste   », résume Me Antoine Vey, l’avocat de la famille du défunt. Lors de la marche, des proches se sont interrogés sur cette qualification juridique – « Sans intention de la donner » – qui est «   incompréhensible   ». Un homme de 29 ans avait été mis en examen : sa garde à vue avait été levée afin qu’il soit hospitalisé pour des raisons psychiatriques. «   Aujourd’hui se pose la question de sa responsabilité pénale sachant qu’il a des antécédents psychiatriques   », poursuit le conseil. Les conclusions de l’expertise psychiatrique devraient être bientôt rendues, indique l’avocat. Le but étant notamment de savoir si l’expert considère s’il y a eu, oui ou non, abolition ou altération du discernement lors des faits.

 Commentaire de Florestan:

Ventiler de la moraline anti-raciste est la pire façon de rendre hommage à Mamoudou Barry!

La mémoire de Mamoudou Barry appartient d'abord à sa famille: un peu de respect, de décence et de... piété!

Lutter contre le racisme, c'est bien et c'est même une banalité universelle car même les racistes sont contre le racisme lorsqu'ils en sont eux-mêmes les victimes ! Demandez aux meurtriers ce qu'ils pensent de la peine de mort: généralement, ils sont contre!

Dans cette triste aventure le vrai sujet, outre qu'il s'agisse d'un meurtre ayant un mobile raciste commis par un individu dont l'identité contredit les canons d'un certain politiquement correct progressiste qui, ces derniers temps, peut virer au terrorisme intellectuel voire moral, c'est notre sécurité publique dans nos rues: comment se fait-il qu'un taré pareil, ce raciste violent avec son lourd passif était-il libre de circuler?

Pour finir, évoquons une réalité dont personne ne parle (sauf ici) car la mémoire de ce jeune universitaire normand d'origine guinéenne est, de fait, politiquement instrumentalisée même si c'est pour une juste cause:

Mamoudou Barry a perdu tragiquement la vie chez nous en Normandie, une Normandie qui était devenue son chez lui comme beaucoup d'Africains car il y a une grande et belle tradition d'amitiés intellectuelles, filiales mais aussi commerciales entre l'Afrique et la Normandie: le port de Rouen, principale porte de l'Afrique de l'Ouest pour la France et l'Europe en témoigne avec vigueur.

Expert en droit, Mamoudou Barry suivait avec intérêt sinon avec passion ce lien fort entre la Normandie et l'Afrique construit concrètement par le port de Rouen: notre hommage à Mamoudou Barry ne sera pas celui qu'on a réservé à George Floyd (une affaire intérieure propre aux USA dans le contexte idéologique politique et social propre aux USA) mais ce sera tout simplement de dire que Mamoudou Barry a cheminé brillamment (dans sa spécialité universitaire) sur le même chemin tissé d'Afrique et de Normandie qu'un Léopold Sédar Senghor... Total respect! Mamoudou.

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Pour échapper au surplomb idéologique et médiatique du "soft power" américain qui pousse à la pantalonade certains élus locaux, le devoir moral de mémoire (s'il y en a un) devrait plutôt nous obliger à sortir, de toute urgence, de l'oubli  la bravoure des tirailleurs Sénégalais et plus largement, l'héroïsme des Africains de l'empire français pendant la Seconde guerre mondiale qui ont fait preuve d'une combativité inébranlable face à des Allemands trop sûrs de leur soi-disant supériorité "raciale"...

Un lien s'est noué, dans ce cadre tragique, entre les Africains de l'Ouest et la France.

En Normandie, et notamment, à Rouen ce lien est resté fort tissé de solides amitiés avec des conséquences importantes notamment sur le plan économique car la métropole normande et son port est aujourd'hui l'une des portes d'entrée privilégiée de l'Afrique en France et en Europe...

Pour mémoire et ce sera une nouvelle façon de rendre hommage à la mémoire de Mamoudou Barry, l'Etoile de Normandie ressort des archives quelques éléments liés à l'organisation d'une exposition exceptionnelle nommée "la caravane de la mémoire, les tirailleurs sénégalais avant, pendant et après la guerre de 1914-1918" qui fut présentée à Rouen à l'occasion du 100ème anniversaire de la victoire du 11 novembre 1918...

A l'époque, il avait été bien difficile d'accrocher l'attention du conseil départemental de la Seine-Maritime et des élus de la métropole de Rouen au passage de cette caravane mémorielle qui est tellement de chez nous qu'elle a été oubliée...

 

afriquenormandie


Sur les tirailleurs sénégalais et, plus largement, sur les soldats africains de l'armée française pendant les deux guerres mondiales, on consultera les éléments suivants:
« Y’a bon », la « force noire » dans la guerre des toubabs
Partenariat pédagogique avec le collège Camille Claudel de Rouen

Les premiers maquisards
Le 4 janvier 1941, le cadavre d'un soldat indigène âgé d'une vingtaine d'années, vêtu d'un uniforme en haillons, est découvert gisant sur la neige dans un petit bois du village de Bosc Bordel, commune de Buchy (Seine maritime). Cet inconnu appartenait à un petit groupe de trois tirailleurs sénégalais qui, après les sanglants combats de la Somme en juin 1940, s'étaient réfugiés en ces lieux pour échapper à l'ennemi. Ils avaient construit une hutte de branchage à l'africaine et subsistèrent durant tout un rigoureux hiver en chapardant quelques volailles dans les fermes des alentours et en déterrant des légumes dans les champs.
Au début de l'année 1941, un paysan intrigué par des traces sur le sol finit par découvrir les deux survivants qui s'enfuirent. Leur sort demeure inconnu, mais nul doute que dans un coin de la campagne normande les trois fusils de ces maquisards avant la lettre sont encore enfouis.
En effet, les tirailleurs sénégalais n'avaient pas coutume d'abandonner leurs armes à leurs adversaires. Le corps du militaire décédé a été inhumé au cimetière du village. Sa tombe est toujours entretenue par la population qui considère l'Africain venu mourir si loin de son pays
comme son "tirailleur inconnu".
Voir aussi:
Souvenir de deux soldats sénégalais de la bataille de la Somme (1940) dans une village du Pays-de-Bray:
Tirailleurs africains et malgaches en France entre 1940 et 1944:

 

Au sujet des recherches de Patrick Coiffier sur les oubliés de 1940:

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Commentaire de Florestan:

A l'occasion du bruit médiatique et de l'agitation idéologique entourant la tentative d'importation en France du mouvement dit "BLM" (pour Black Lives Matter) né aux Etats-Unis dans une perspective de déstablisation de la campagne des élections présidentielles de l'automne prochain, Nicolas Mayer Rossignol a fait savoir qu'il serait bien qu'un monument public rendît enfin hommage à ces tirailleurs sénagalais morts en martyrs de la Liberté sur la terre normande après les héroïques combats de la Somme en 1940.

Mieux vaut tard que jamais!

D'où cette suggestion pour donner à cette idée quelque peu opportuniste et locale l'ampleur qu'elle mériterait d'avoir:

Elever un monument d'importance régionale et normande aux soldats africains de l'armée française mais aussi de l'armée américaine qui sont morts pour notre Liberté en Normandie entre 1940 et 1944.

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Commentaires
L
D'abord "vous me faites" , il n'y a pas d'accent circonflexe. <br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, j'avoue que j'ai cherché ce que voulait dire l'acronyme EPSM : donc vous savez de quoi vous parlez... puisque vous êtes bien placé, sans parler de votre Q.I. inférieur à la moyenne, un QI de mouton prêt pour l'abattoir !
Répondre
L
@caennais. Einstein disait, entre autres, qu'il n'était pas sûr que l'Univers fût infini, illimité. <br /> <br /> <br /> <br /> En revanche, la bêtise humaine, était - toujours selon lui - sans aucun doute illimitée.
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A
Et tous les jours, des blancs meurent par les coups portés par certaines communautés. Étrangement, vous n'en faites jamais mention...
Répondre
L
Les socialos (encore eux), dans les années 80, ont exacerbé toutes les passions avec les très fumeux ''Touche pas à mon pote" et à "SOS racisme". <br /> <br /> <br /> <br /> *Résultat : résurgence de tous les racismes. <br /> <br /> <br /> <br /> Idem hier, avec "le mariage pour tous" qui a ragaillardi les homophobes de bas niveau (et aussi les moralisateurs bien-pensants, qu'ils fussent de droite ou de gauche).<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, le racisme Noir... contre d'autres Noirs, allez donc voir ce qu'il se passe en Afrique :<br /> <br /> <br /> <br /> L’Afrique est malade de son racisme.<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut arrêter de fermer les yeux sur le tribalisme et l’ethnisme. Ces formes de racisme empêchent le continent africain de sortir de l’ornière.<br /> <br /> <br /> <br /> Des pays africains, hélas nombreux, sont en train de s’enfoncer dans la misère à cause d’un mal qui ronge leurs populations: le racisme. Des Africains seront les premiers à trouver que mon jugement est exagéré mais à certains moments il faut réveiller les consciences par des mots forts.<br /> <br /> <br /> <br /> A force d’expliquer les dérapages incessants de certains dirigeants africains, de certains groupes armés qui sèment la mort pour conquérir le pouvoir sans donner des garanties d’amélioration aux populations qu’ils sont censés défendre, par l’ethnisme ou le tribalisme, des mots devenus édulcorés, certains poussent les responsables et les populations africaines à fermer les yeux et à être fatalistes.<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, alors que dans tous les pays du monde, les dirigeants luttent contre le racisme, aucune lutte contre le tribalisme et l’ethnisme, pratiques presque exclusivement africaines, n’est annoncée, ni par la communauté internationale, ni par les Africains eux-mêmes.<br /> <br /> <br /> <br /> Et pourtant l’idéologie de ces deux pratiques rejoint parfaitement celle du racisme. Et dans les faits, nous constatons dans plusieurs pays africains, des personnes ou des groupes de personnes qui décrètent du jour au lendemain des guerres tribales ou ethniques, en désignant «les autres» qui appartiennent aux tribus ou ethnies différentes de la leur comme étant «des êtres du mal» à éliminer ou psychologiquement ou pire physiquement. Ces dix dernières années, ce genre de guerriers est apparu dans plusieurs pays: je ne cite que les cas graves comme le Libéria, la Somalie, le Congo, la République démocratique du Congo, le Burundi, le Rwanda, la Sierra Leone, et la Côte d’Ivoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Si les pays de la Région des Grands Lacs sont les plus touchés par le racisme, le cas de la Côte d’Ivoire devrait interpeller les consciences africaines et faire peur aux pays qui ont encore la chance de vivre en paix. En effet voilà un pays, stable depuis l’indépendance, prospère malgré le manque des matières premières comme le pétrole ou les minerais, dont l’image à l’étranger était parmi les meilleures et la capitale parmi les plus belles, devenu en quelques années un espace livré au racisme. Nous en connaissons les conséquences: une chasse à l’«Autre» qui a engendré des morts, des réfugiés, des orphelins, bref une image qui a fait réfléchir plus d’un Africain et qui nous a plongés dans un pessimisme indescriptible. Nous croyions ce pays définitivement sur le bon chemin.<br /> <br /> <br /> <br /> Un exemple du fait que c’est le «racisme» qui est naturel et qu’il n’a pas besoin de beaucoup de temps pour être efficace. Dans des pays comme les nôtres, une fois qu’un «chef d’état ou de guerre» fait appel à lui, il va aussi vite qu’un feu de brousse en été, parce que les insatisfactions de la vie sont profondes et nombreuses. Il recrute facilement parmi les laisser pour compte, qui se sentent utiles et considérés pour une fois dans leur vie. Il recrute parmi les jeunes, abandonnés par des structures sans moyens, qui eux aussi sont toujours prêts à l’aventure quitte à y laisser leur vie de misère et qui tuent avec autant d’application et d’énergie que s’ils livraient un combat qui les conduira vers une vie meilleure. Le temps d’un jour, d’une semaine, d’un mois… avant de mourir ou de tomber dans une misère pire que celle qu’ils connaissaient avant.<br /> <br /> <br /> <br /> L’ethnisme, le tribalisme, le racisme, des maux qui peuvent se résumer en un seul, le racisme, le mot universel, pour que nous puissions sentir le besoin de lutter contre ce mal. Quand on parle des tribus ou des ethnies en Afrique, il y a un certain fatalisme; c’est naturel, nous sommes divisés en ethnies ou en tribus; cela nous plonge fréquemment dans le chaos mais nous n’y pouvons rien. Elles sont là, nous ne pouvons pas les combattre; nous décidons de fuir… vers quoi?<br /> <br /> <br /> <br /> Et pourtant, les intellectuels africains savent que seuls les plus chanceux d’entre ceux qui vivent en exil, arrivent à trouver un travail correspondant à leur qualification. Certains atteindront l’âge de la retraite sans pouvoir utiliser leur savoir. Pourquoi dans ce cas, ils n’essaient pas d’imaginer des solutions qui pourraient aider leurs pays à vaincre le racisme, pour pouvoir enfin les aider à se développer?<br /> <br /> <br /> <br /> Le fatalisme qui consiste à dire «il est écrit là-haut que je mourrais en exil» pourrait faire place à un acharnement commun afin de supprimer le mal qui ronge nos pays et qui les empêche d’avancer. Disons-nous la vérité: la communauté internationale nous trouve des solutions qui ne correspondent pas toujours à ce que nous souhaitons. Si elle constate qu’elle a fait des erreurs, elle essaiera autre chose. La balle est toujours dans son camp car c’est elle qui réfléchit à notre place.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne vais pas terminer sans parler du Burundi, mon pays d’origine, celui que je connais le mieux. Ce pays, comme tous ceux qui connaissent périodiquement des guerres ethniques, des guerres racistes, a une culture de racisme depuis longtemps. Sous la Monarchie, avant la colonisation allemande et la tutelle belge, le Roi tout puissant, ordonnait, le génocide d’un clan, lorsque ce dernier avait la malchance d’avoir un rebelle en son sein. Ce clan, composé de plusieurs familles issues d’un ancêtre commun, était alors visé dans son entièreté. Les membres qui arrivaient à fuir abandonnaient leurs terres et s’établissaient assez loin pour ne pas être reconnus. Parfois, ils étaient obligés de changer de clan et de noms pour survivre.<br /> <br /> <br /> <br /> D’autres clans, au lieu d’être condamnés à mort, subissaient une exclusion difficile à vivre psychologiquement: les Hima étaient obligés de rester entre eux car ils n’avaient pas l’autorisation d’entrer dans les enclos des autres citoyens: toute une littérature malfaisante avait été élaborée pour faire comprendre que sur leur passage se traînaient la mort, la maladie pour les humains et le bétail, la malchance, etc…<br /> <br /> <br /> <br /> Les Hutus étaient considérés comme inférieurs et lorsque le Roi se sentait redevable vis-à-vis de quelques familles, il leur accordait « le privilège d’être des Tutsi s». Les ethnies n’étaient pas figées. Mais aucune personne ne pouvait devenir «noble», ce titre était réservé aux descendants mâles des différents Rois ainsi qu’à leurs épouses destinées à multiplier les familles «nobles ou ganwa». Les nobles se disaient «au-dessus» des ethnies pour mieux les dominer.<br /> <br /> <br /> <br /> Les Républiques qui ont suivi la Monarchie, toutes par le plus grand des hasards, dirigées par des Hima, ont pratiqué l’exclusion des Twa, des Hutus et des Ganwa, à des degrés différents. Et des Hutus n’ont pas trouvé mieux pour se défendre que des actes de génocides des Tutsis, répétés, suivis par des massacres des attaquants; et la boucle était bouclée. Cela s’est passé à plusieurs reprises (1965,1972, 1988, 1993…) et entre deux crises, les uns et les autres vivaient comme si les tueries n’allaient plus recommencer. Ils espéraient l’éradication d’un mal pour lequel personne n’avait trouvé de médicament.<br /> <br /> <br /> <br /> L’exclusion et la mort comme moyens de gouverner! L’exclusion et la mort comme moyens de réclamer ses droits! L’exclusion ou la mort pour résoudre ses problèmes existentiels… Le modèle n’a jamais changé: vous m’avez exclu ou pire tué des personnes de mon groupe, une fois au pouvoir je fais de même pour tous ceux qui ne sont pas de mon ethnie. Un modèle qui doit casser pour ne pas connaître des guerres sans fin.<br /> <br /> <br /> <br /> Lalibre.be
Répondre
C
Aucun commentaire de Luc ou Asketill, comme c'est étrange .. .<br /> <br /> La normanditude du mort doit être sujette à caution pour ces " grands tolérants " devant l 'éternel
Répondre
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