Les chemins montois: le supplément d'âme du tourisme vert normand

Ouest-France découvre l'évidence: le centre du rayonnement spirituel de l'Ouest (comme ils aiment à le dire) n'est pas à Rennes, ni à Nantes ou encore moins à Sainte Anne d'Auray ou à Saint-Malo... Non! Car tous les chemins de l'Ouest convergent vers le Mont-Saint-Michel, haut-lieu spirituel de la Normandie médiévale. Et la zone de diffusion de Ouest-France n'est pas la seule concernée pour la bonne et simple raison qu'à la belle époque de ce grand pélerinage médiéval montois (qui pouvait être une préparation au grand pélerinage vers Saint-Jacques de Compostelle) Ouest-France n'existait pas. On venait au Mont aussi et surtout depuis l'Angleterre ou de Paris, via Chartres.

Aujourd'hui grâce au travail remarquable et obstiné de l'association des chemins du Mont-Saint-Michel présidé par Vincent Juhel, par ailleurs secrétaire de la société des Antiquaires de Normandie, le réseau normand des chemins montois a été, en grande partie réhabilité et quand on regarde la carte ci-dessous, on s'aperçoit que c'est toute la Normandie qui est ainsi irriguée par la sève spirituelle qui converge vers la montagne de l'Archange, par ailleurs, saint patron de la Normandie fêté chaque 29 septembre à l'occasion de la fête des Normands.

Il reste, cependant, une difficulté à surmonter sinon deux:

1) Marcher prend plus de temps que d'être déposé au pied du Mont par un autocar breton via Saint-Malo ou la gare TGV de Rennes mais c'est la façon la plus authentique de goûter à la Merveille et d'apprécier totalement sa signification réelle: le vrai Mont-Saint-Michel est exigeant, il se mérite...

2) Il faudrait que les Normands soient mis au courant de l'existence de ces chemins montois afin qu'une appropriation individuelle, amicale et familiale puisse se faire: c'est ainsi que l'évidence d'un Mont-Saint-Michel géographiquement, historiquement et spirituellement normand sera la plus partagée!

https://www.ouest-france.fr/normandie/normandie-sur-les-chemins-du-mont-saint-michel-faire-son-marche-d-itinerance-6934180

Normandie. Tous les chemins mènent au Mont-Saint-Michel

Marcher sur les chemins menant au Mont-Saint-Michel est une activité idéale durant cette crise sanitaire : elle permet de se promener, tout en respectant les distances physiques de rigueur. Depuis le nord de la Manche, les confins de la Seine-Maritime ou de l’Orne, la Merveille est accessible via des itinéraires, balisés par l’Association des chemins montais. Un vert atout pour la Normandie !

S’il est bien une activité à effectuer avec la distanciation physique de rigueur durant cette crise sanitaire due au Covid-19, c’est marcher sur les chemins menant au Mont-Saint-Michel, dans la Manche. « Moins connus que ceux de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), l’autre sanctuaire européen de pèlerinage chrétien depuis le Moyen Âge, les Chemins du Mont sont pourtant aussi anciens, sinon plus que ceux de Compostelle, inscrits par l’Unesco au Patrimoine mondial », indique Vincent Juhel, responsable de projet à l’Association des chemins du Mont-Saint-Michel. Cet historien œuvre pour donner une plus grande visibilité à « ces itinéraires qui passent devant chez nous ».

L’association « laïque, s’appuyant sur l’historique phénomène religieux », a ouvert et balisé les deux Chemins aux Anglais depuis Cherbourg et Barfleur (Manche), le Chemin de Rouen (Seine-Maritime), avec 22 étapes passant par Bernay (Eure), Vimoutiers (Orne), Falaise et Vire (Calvados) et Avranches (Manche). Le Chemin de Caen-Ouistreham relie Évrecy, Saint-Sever-Calvados et Villedieu-les-Poêles (Manche). Les Grands chemins depuis Paris ou Chartres via l’Orne mènent aussi à la Merveille.

Au-delà de la Normandie, des chemins ont été réalisés à la fois vers Saint-Jacques-de-Compostelle et vers le Mont-Saint-Michel, en partenariat avec des associations jacquaires. Parmi eux, on peut noter le Grand chemin montois depuis Tours via Le Mans (Sarthe), la Voie des Plantagenêts via Angers (Maine-et-Loire), Vitré et Fougères (lle-et-Vilaine), et la Voie des Capitales via Clisson, au sud de Nantes (Loire-Atlantique) et Rennes.

« Adaptez le chemin comme vous le voulez »

Les Chemins montais empruntent très souvent des sentiers balisés par la Fédération de randonnée pédestre. On les reconnaît à leur balisage bleu avec le logo de l’association. En Normandie et au-delà, des clous en bronze poli ont été plantés dans les 55 villes adhérentes. « On a visité chaque commune traversée, dressé l’inventaire du patrimoine. On a distingué la recherche historique de la valorisation touristique, l’une alimentant l’autre », précise Vincent Juhel, qui est aussi administrateur général de la Société des Antiquaires de Normandie, fondée en 1824. Cartes, éléments d’histoire, hébergements et transports sont finement consignés dans des guides bigrement bien fichus et illustrés.

Ces itinéraires sont ouverts à tous : aux pèlerins, à ceux qui ont un compteur sous leurs semelles, ou aux flâneurs. « On y fait son marché d’itinérance respectueuse de l’environnement et d’un tourisme culturel authentique de proximité. Nous ne sommes pas dans une démarche de marchandisation, affirme Vincent Juhel. À l’association, on dit aux « miquelots » (nom générique des marcheurs du Mont) : « adaptez le chemin comme vous le souhaitez. » À pied, en VTT, à cheval ou avec un âne, durant une étape d’une journée ou de plusieurs, en vous appuyant sur les hébergements connus. » Le marcheur peut arriver sur le chemin en train ou en bus, en repartir de même, préparer ses hébergements selon la longueur de ses étapes, son souhait de confort et son budget.

Que trouve-t-on sur le chemin ? Du vert, aucun engin motorisé, « des montées et des descentes dans le bocage virois », les ruines émouvantes de l’église Saint-Germain au cap de Carteret (Manche), des habitants, le soleil et (peut-être) la pluie, un détail d’architecture splendide, comme « la tour lanterne de l’abbatiale de Saint-Sever-Calvados, inspirée de celle de la cathédrale de Coutances », des chemins creux de grande qualité « plus hauts que le marcheur » , du côté de Carrouges et de Domfront (Orne). « Dans le Calvados, à Caen, le marcheur ne voit rien de l’agglomération. Il emprunte ensuite le fuseau de la voie romaine de Vieux à Avranches (Manche), l’ancêtre de l’A84, et flirte avec les monts de Baron-sur-Odon, Hamars et Danvou-la-Ferrière (Calvados). »

À l’arrivée : Le Mont-Saint-Michel, qu’il sera possible de rejoindre par la passerelle ou en traversant la baie, emmené par un guide.

Association Les Chemins du Mont-Saint-Michel. Tél. 02 31 24 11 76 ; Site : www.lescheminsdumontsaintmichel.com ; E-mail : chemins-st-michel@wanadoo.fr. L’association a édité des guides très détaillés sur les itinéraires et un joli Carnet du miquelot, dans lequel le marcheur peut recueillir des tampons identitaires patrimoniaux dans les mairies des communes traversées et obtenir le diplôme du miquelot au Mont-Saint-Michel. À acheter sur le terrain et en ligne. Hébergements répertoriés. Possibilité d’accueil chez l’habitant, avec libre participation aux frais (voir avec l’association).

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Voir aussi, archive de l'Etoile de Normandie: les journalistes de Paris-Normandie avaient fait bien mieux que ceux de Ouest-France...

http://normandie.canalblog.com/archives/2016/07/25/34118202.html

Comments

[Sire de Sei]

Pourtant, le début des pèlerinages au Mont Saint-Michel date du IXe siècle alors que celui de Saint-Jacques de Compostelle s'est mis en place aux Xe et XIe siècles.