Le pommeau de Normandie nouvelle victime du britanotropisme cette maladie endémique du journalisme parisien...
On connaissait la presbytie qui est de ne plus voir clairement de près... On devrait donc aussi équiper les lunettes de nombreux journalistes parisiens de verres correcteurs pour leur éviter le défaut du britanotropisme qui consiste à ne voir que la Bretagne partout, derrière, devant, de loin ou de près, dedans ou dehors dès qu'il s'agit d'évoquer dans la grande presse nationale parisienne quelques réalités régionales estivales...
Il est vrai que le britanotropisme est une maladie qui frappe tout particulièrement les journalistes d'origine bretonne qui sont nombreux sur la place médiatique de Paris et certains sont même atteints d'une forme particulièrement sévère qui frise la cécité: dans ce cas précis, on peut franchement parler de chauvinisme.
Le britanotropisme se développe généralement suite à un relachement de l'hygiène intellectuelle de base nécessaire au travail du journaliste: lorsque la curiosité intellectuelle se fait paresseuse et que le travail de vérification des sources n'est pas fait, notamment pendant la saison estivale, la tentation est grande de faire son papier d'été carte postale avec un angle régional en écoutant le collègue breton de service déblatérant ses habituelles sornettes à la machine à café ou à la pause déjeuner...
Il va donc falloir que les journalistes parisiens se mettent une fois pour toute cette vérité dans le crâne:
A l'ouest de Paris, il y a d'autres régions et d'autres identités régionales que la bretonne!
Le cercle normand de l'opinion a donc démasqué un nouveau cas symptomatique de britanotropisme. A lire ci-après:
MARIANNE PAUMEE PAR LE POMMEAU
Plusieurs correspondants du Cercle Normand de l’Opinion, des professionnels de la filière cidre et de simples gourmets ont attiré notre attention sur un article de l’hebdomadaire Marianne consacré à l’Orne. Dans un encadré, Julie de Los Rios laisse entendre que le POMMEAU DE NORMANDIE ne serait que la version normande du POMMEAU DE BRETAGNE dont il ne serait que l’imitation… Renseignements pris et après lecture de ce N° 1222 de Marianne du 14/08/2020, mais aussi d’un article antérieur de L’Eveil de Pont – Audemer, en date du 30 juin dernier, il convient de rétablir la vérité.
Le Pommeau de Normandie, apéritif ou digestif apprécié des gourmets, a été « inventé » en 1947 – certains disent 1948 - par M. Chort-Mutel, producteur de cidres et calvados de la région de Pont-Audemer. Il a mis plus de trente ans pour faire connaître ce breuvage qui a reçu son A.O.C. en 1991.
Le pommeau de Normandie répond à un cahier des charges strict : c’est un mélange de cidre et de calvados obtenu à partir de 70 % de variétés de pommes amères et douces-amères, vieilli en fûts de chêne pendant 18 mois.
Commercialisé dès 1986, le pommeau de Normandie est produit dans les zones d’élaboration du calvados – digestif lui-même titulaire d’une A.O.C.. Elles ne couvrent pas toute la Normandie et débordent dans le Maine normand et l’Oise normande.
Le pommeau de Bretagne, plus récent, n’est produit que par des cidres et des eaux-de-vie de cidre communes.
La cause est donc entendue.
Elle suscite de notre part quelques réflexions.
Nous passerons rapidement sur la propension de nos voisins bretons à s’approprier des denrées de qualité récoltées ou pêchées ailleurs (nous pensons à la coquille Saint-Jacques dont l’essentiel de la pêche s’effectue en Baie de Seine…) et nous restons ébahis par le forcing du lobby breton, notamment dans les médias (à TF1 par exemple). Il n’y a pas lieu de le leur reprocher, mais de faire le constat amer que la presse nationale, surtout parisienne, n’est pas équitable vis à vis de certaines régions n’ayant pas l’entregent des Bretons.
La vraie question qu’il faut se poser, c’est la réserve (le mot est faible) des milieux normands à défendre leur patrimoine, leurs savoir-faire, leurs réussites. Le faire-savoir semble trop souvent une pratique négligée par les Normands qui s’enorgueillissent un peu trop facilement de leur farouche individualisme. Cette attitude, mortifère en ces temps de réseaux sociaux hyperactifs, est préjudiciable pour la notoriété de la Normandie et l’agressivité de notre économie à la conquête de nouveaux marchés.
Il faut réagir : cela passe par la connaissance par le plus grand nombre de nos réussites et de nos potentialités.
La Région, depuis 2016, fait ce qu’elle peut en ce domaine, mais il faudrait surtout une vigilance collective de tous les instants.
C’est le but que s’est fixé le C.N.O. et nous remercions l’ensemble de nos correspondants qui nous signalent les faits et événements remarquables concernant la Normandie. Nous remercions aussi la presse locale, quotidienne et hebdomadaire, qui nous fournit la matière des « Répliques Normandes », en regrettant seulement qu’elle soit trop localiste et ne globalise pas suffisamment à l’échelon des cinq départements normands.
C.N.O. de Duclair, le 23 août 2020
Premier commentaire de Florestan:
Le papier de Julie "des rivières" (si l'on traduit en français) n'est pas claire comme l'eau de roche car il ne coule pas de source... La bonne source étant, en l'occurrence, normande!
Second commentaire:
Ne jamais oublier que dans l'empire du commerce et du marketing, les Bretons sont nos... Chinois!