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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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26 septembre 2020

Le glanage: une pratique ancestrale qui perdure en Normandie (Pays de Bray)

La Normandie fut une civilisation à part entière notamment forgée par des institutions juridiques et sociales puissantes dont il reste des usages et des traditions toujours vivantes jusqu'à nos jours.

Par exemple, le droit de glanage qui faisait partie des "communs" définis par l'ancienne coutume de Normandie et qui pouvraient profiter à tous.

Témoignage d'une brayonne sur le droit de glanage des pommes de terre...

https://actu.fr/normandie/rocquemont_76532/pres-de-rocquemont-joelle-est-glaneuse-depuis-son-enfance_36274647.html

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Près de Rocquemont : Joëlle est glaneuse depuis son enfance

Joëlle Valet est glaneuse depuis plus de quinze ans du côté de Rocquemont. Ramasser les pommes de terre est à la fois un loisir et un moyen de réaliser quelques économies.

A la retraite, Joëlle Valet n’est pas du genre à rester chez elle à caresser ses chats. Elle aime le grand air et les promenades. Alors chaque année depuis plus de 15 ans, elle consacre quelques heures en août et septembre à la pratique du glanage.

« Je glanais déjà avec mon père »

Joëlle Valet se souvient :

« Quand j’étais petite à Mont-Saint-Aignan, je glanais déjà avec mon père. Il y avait pas mal de terrains cultivés à l’époque »

Cette habitante de Rocquemont travaillait dans les assurances à Rouen.

« Ce que j’aime dans le glanage c’est être seule, tranquille avec mon survêtement. J’adore creuser pour chercher les pommes de terre. Mais attention, je demande toujours l’autorisation au proprétaire du champ ».

D’ailleurs, autour de Rocquemont, les agriculteurs connaissent bien Joëlle. Dans leurs tracteurs, ils la saluent du bras.

« Ils me connaissent et on s’entend bien ».

« Ils sont en avance cette année »

Sur le terrain, Joëlle est intraitable. A peine arrivée au bord du champ, elle a déjà repéré trois pommes de terre.

« Celles-ci sont fichues ».

Cette année, Joëlle a commencé le glanage dès le mois d’août.

« J’ai l’impression que les récoltes sont en avance cette année ».

La glaneuse de Rocquemont fait un peu figure de dernier des mohicans dans le secteur.

« Il y a rarement plusieurs glaneurs en même temps sur un terrain. Les gens viennent ramasser quelques pommes de terre. Moi, j’ai dû stocker à peine trente kilos. Je n’en n’aurais d’ailleurs pas assez pour toute l’année. Je vais devoir en racheter. Mais je ne ramasse pas pour les perdre ».

« Faut voir tout ce qui reste »

Mais pour Joëlle, c’est d’abord un loisir comme un autre.

« Cette année, les pommes de terre sont roses. C’est la première fois ».

Mais d’un terrain à l’autre, il faut savoir où chercher.

« C’est simple. Quand je vois que les pieds sont levés, je sais que ce sont des pommes de terre. Alors j’attends la récolte et je passe après. C’est fou ce qui reste sur le terrain. Les tracteurs récoltent le champ mais quand la machine fait demi tour, il en reste plein ».

Alors Joëlle débarque avec son seau qu’elle rempli en moins d’une heure.

« Faut voir tout ce qui reste. Ça fait mal au cœur de les perdre. Moi, je stocke dans mon sous-sol dans des cageots et dans le noir. Et ça permet aussi de faire quelques économies ».

Joëlle consommera toute sa récolte de pommes de terre durant l’hiver en potages, purées ou simplement cuite à l’eau « avec un morceau de beurre ».

Il reste des adeptes du glanage en pays de Bray

Le glanage est une pratique ancestrale. En Pays de Bray, il reste quelques adeptes d’une activité qui date du Moyen-Age et qui a ses règles. Les amateurs de peinture connaissent forcément Les glaneuses de Jean-François Millet, un tableau daté de 1857. Il relate l’histoire de ces femmes ramassant les récoltes oubliées dans les champs. Balzac, aussi, fait l’éloge du glanage dans Les paysans. Et au 21e siècle, les glaneurs sont encore quelques-uns au bord de nos routes. Le tableau de Millet n’a pas pris une ride.

Chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture sont perdues ou gaspillées à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. Le glanage apparaît comme un bon moyen de limiter les pertes. C’est un moyen de sauver des légumes destinés à la poubelle dans les champs, potagers ou vergers.
A l’origine, le glanage concernait essentiellement le ramassage des fruits, légumes et céréales tombés au sol sur le bord des champs. Les glaneurs récupéraient les aliments comestibles pour leur consommation. Aujourd’hui, le glanage se pratique aussi à la fin des marchés et aux abords des supermarchés.

Mais la pratique du glanage au bord des champs doit remonter à la création de la vie agricole. Et c’est à la fin du Moyen-Age que les premières règles sont écrites. Au milieu du 16e siècle, un édit royal du roi Henri II précise les modalités du glanage. Un texte qui semble être toujours en vigueur : « Le droit de glaner est autorisé aux pauvres, aux malheureux, aux gens défavorisés, aux personnes âgées, aux estropiés et aux petits enfants ». Le glanage est toléré dans les champs et vergers sans même l’autorisation du propriétaire. Mais il est évident, qu’il est toujours souhaitable de demander la permission à l’agriculteur. Et pourquoi pas signer une charte avec une clause de non-concurrence. Car la pratique du glanage a aussi ses spécialistes, lesquels en ont fait une activité à part entière.

Tous les dommages causés par les glaneurs sont d’ailleurs passibles de poursuites judiciaires.

Six conditions pour glaner. Pour glaner, il faut répondre à six conditions : 1. Les autorités municipales n’ont pas pris d’arrêté légal visant à réglementer sa pratique sur le territoire, 2. Il est effectué de jour, à la vue de tout le monde, 3. Il est pratiqué sur une parcelle cultivée non clôturée, 4. Il est réalisé après la récolte, 5. Il ne nécessite pas l’utilisation d’outils, 6. Il ne concerne que des « quantités limitées ».


Commentaire de Florestan:

Le glanage a aussi une dimension spirituelle qui a une origine biblique que l'on se permettra de rappeler ici...

https://www.pasteurweb.org/fc/FemmesDeLaBible/RuthEtBoaz.htm

Ruth et Boaz

Voici donc Naomi et sa belle-fille Ruth, arrivées à Bethléhem au commencement de la moisson des orges (1:22). C'est pour Naomi un retour difficile, puisqu'elle n'a plus rien (1.21) et qu'elle devra subvenir à ses besoins et à ceux de Ruth, une étrangère dans le pays. Ne nous arrive-t-il pas de nous trouver dans une situation semblable ?

Nous nous engageons vers une direction, et ce n’est pas la bonne. Avons-nous l’énergie de tout remettre en question ? De nous placer devant Dieu pour Lui confier à nouveau tous nos projets ?

En arrivant, Ruth a remarqué la difficulté, mais aussi une possibilité de s'en sortir. C'était un moment propice : la moisson des orges. Alors elle dit à Naomi :

"Laisse-moi je te prie aller glaner dans le champ de celui aux yeux duquel je trouverai grâce." Ruth 2:3

Naomi répondit: Va ma fille.

Ruth lui avait dit « là où tu iras j’irais, je t’obéirais ». Logique et, tout simplement, fidèle, une fois arrivée, avant d’entreprendre quelque chose, elle demande la permission. Elle est vraiment soumise à sa belle-mère. Si il y a un métier difficile, c’est bien celui de glaneuse, toujours baissée à ramasser les épis : ça vous casse les reins. ! Ce n’est même pas un métier! C'est tout juste si ce n’est pas de la mendicité. Aller glaner....Certainement que Ruth la Maobite ignorait tout de ce travail. Mais elle ne demande pas seulement la permission de Naomi, elle considère cela comme une grâce, et elle n'ira que là où on l'acceptera.

Qu’elle femme humble ! Elle ne s’attend pas seulement au gain qu’elle va en tirer, elle s’attend à la Grâce.Tant de chrétiens s’imaginent, que parce qu’ils sont convertis, que c’est eux qui ont fait une grâce à Dieu, et croient que Dieu ne peut rien leur refuser. Ruth n’est pas comme ça. Elle demande la permission d’aller glaner dans le champ, elle est entrée sur un chemin nouveau.

L’obéissance et l'humilité, le chemin de la Grâce....

Ruth 2:1 : Naomi ne lui dit pas où aller, elle lui dit simplement « va ». Alors elle commence par hasard dans le champ qui appartenait à Boaz, qui était de la famille d’Elimélec. Tout à fait "par hasard". Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle voulait, c’était de glaner, peu importe où, du moment qu’on la laisse faire. Elle savait que c’était le champ d’un homme riche et puissant, mais elle, qu’est-ce qu’elle était ? Une veuve pauvre et sans appui dans le monde. Son souci c’est de s’attendre à Dieu afin qu’il dispose le cœur du propriétaire du champ. Seulement, voilà c’est chez Boaz qu’elle commence, "par hasard", bien sûr!

Dieu avait vu son cœur droit. Elle avait choisi de le suivre, IL n’est pas resté insensible, Il lui à fait Grâce! Ruth 2:4. Et voici, Boaz vint de Bethléhem et dit aux moissonneurs : « Que l’Éternel soit avec vous! ». Ils lui répondirent : «Que l’Éternel te bénisse »(2:4). Et Boaz dit à son serviteur chargé de surveiller les moissonneurs, j’ai aperçu derrière les ouvriers quelqu’un de nouveau. Ce n’est qu’une malheureuse petite bonne femme en train de glaner, elle ne travaille même pas pour lui, mais elle est là, et il l’a vue. N’a-t-elle personne au monde, est-elle veuve ? ou orpheline ? Il se renseigne auprès du responsable. Quelle détresse l’a amenée là ? Toutes ses questions prouvent qu’il se préoccupe d’elle, réellement.

Ruth avait déclaré solennellement à Naomi, «Ton Dieu sera mon Dieu.». L'Éternel a vu son engagement et Il ne l’à pas laissée dans sa misère, Il a pourvu à ses besoins. Il dispose toute chose de manière à rendre effectif ce qui a été décidé.

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Commentaires
L
Cet article est un scandale !!! Je n'ai pas peur de le dire haut et fort !!! Tout de même, faire l'apologie du glandage... Non, mais, quelle honte, alors que tant de personnes triment autour de nous : députés, sénateurs, fonctionnaires dans les administrations, les ministères, des hommes politiques, pour nous arracher au méchant coronavirus (qui tombe à pic) !
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