Langue et culture régionales: mais où sont les Normands?
Les Normands muchis, ça suffit!
On lira, interloqué, l'article qui suit paru dans l'édition Le Havre-Fécamp de Paris Normandie (8 octobre 2020, p.6) non sans demander quelques explications à nos amis de la fédération régionale de la langue normande (FALE) pour un droit de réponse qu'ils peuvent nous communiquer au plus vite pour publication sur l'Etoile de Normandie.
Merci!
Suite à la publication de cet article de Paris-Normandie et sa reprise ici, Nicolas Abraham, président de la FALE, la fédération régionale des associations culturelles normandes qui défendent vaillamment notre langue régionale a envoyé la réponse suivante au cabinet du président de région:
Bonjour,
J'ai en effet eu connaissance ce jour de cet article. Et je regrette que la journaliste n'ai pas contacté la Fale pour avoir notre position. Peut-être ignore-t-elle notre existence ?
La Fale n'a pas rejoint cet événement pour la simple raison que nous ignorions son existence. Actuellement, nous travaillons malheureusement de façon assez isolée, faute d'informations et de personnes relais auprès d'autres régions et des organismes de défense des langues régionales.
La Fale est encore toute jeune et reste assez méconnue des autres régions. Nous avons rejoint l'année dernière DPLO (défense et promotion des langues d'oïl) en devenant le représentant officiel du normand dans ce collectif. Vis-à-vis des autres régions, nous avons encore un gros travail à faire pour nous faire connaître. Au moment de sa création en octobre 2019, le collectif "pour que vivent les langues" n'a absolument pas pris contact avec nous pour nous proposer de les rejoindre.
Je doute qu'il soit possible de mobiliser des Normands pour samedi. Et même en s'y prenant en amont, le nombre de personnes qui auraient pu être mobilisées aurait été ridicule et n'aurait été que très symbolique...
Ce sont des choses que nous devons travailler, à condition d'avoir des membres motivés et impliqués (pas toujours simple).
Cordialement,
Nicolas ABRAHAM
Commentaire de Florestan:
Cette réponse est claire voire honnête. Elle illustre la difficulté contre laquelle tous les amoureux de la Normandie doivent se battre avec abnégation pour maintenir, transmettre ou sauver notre héritage millénaire normand notamment dans une époque dont l'idéologie encore dominante nous veut sans racines, "qui m'emporte deçà, delà, pareil à la feuille morte." (Paul Verlaine).
Lire aussi cette remarque de Rémi Pézeril de l'association Magène (adhérente de la Fale) qui expose le contexte difficile dans lequel se trouve les défenseurs des langues régionales d'oïl:
Chaque année, l'association des langues de France (qui n'inclut pas les langues d'oïl représentées par DPLO, Défense et promotion des langues d'Oïl, président le poitevin Michel Gautier... que j'ajoute à ce mail pour info) organise un rassemblement à Paris. DPLO y est parfois avec 2 représentants et une bannière... Se déplacer à Paris vaut-il la peine ?
Rémi Pézeril