PORT du HAVRE: sauve qui peut !...
Un média numérique spécialisé, L'Antenne, nous informe avec assiduité de l'évolution de l'activité portuaire. C'est ainsi que votre serviteur exploite fréquemment les informations recueillies grâce à ce média pour alimenter ses articles relatifs, notamment, aux piètres performances des grands ports français comparés aux ports néerlandais, belges et allemands.
Courant octobre, plusieurs articles de L'Antenne ont évoqué le trafic des ports du Havre, de Zeebrugge, d'Anvers et de Rotterdam, inégalement affectés par les retombées de la crise " Covid-19 "...
Comme d'habitude, la gouvernance portuaire havraise continue à essayer de sauver les apparences : le 20 octobre dernier, c'est Baptiste Maurand qui " s'y est collé " :
Le Havre : "2020, l’année de tous les contrastes" pour Baptiste Maurand
L’Antenne Mardi 20 Octobre 2020
Les mouvements sociaux puis la pandémie ont fortement impacté le trafic maritime 2020 du Havre, qui affiche une baisse de 27 % à fin août, souligne Baptiste Maurand, le président du Directoire du Grand Port maritime du Havre. Mais 2020 est aussi l’année qui voit le début d’importants travaux et le maintien des programmes d'investissements prévus.
© Éric Houri
Comment analysez-vous la création d’un ministère chargé des questions maritimes ?
C’est un message de soutien et un signal encourageant pour l’ensemble des professions maritimes et portuaires : la mer fait partie intégrante de la relance économique. Car les questions économiques, industrielles, énergétiques, écologiques se retrouvent toutes dans un même carrefour que sont les ports.
De plus, le plan de relance annoncé début septembre comprend la transition écologique et énergétique. Or, les ports français sont les moteurs de la croissance verte au cœur de cette transition. Et au Havre, ce plan nous permettra d’assumer ce rôle de fer de lance que nous voulons tenir : nous accueillons l’usine d’éoliennes offshore et travaillons à développer la filière d’hydrogène vert, la décarbonation des transports maritimes, l’électrification des quais de nos terminaux et de l’axe Seine ou encore, bien sûr, le fret ferroviaire.
Après les grèves puis la crise sanitaire du coronavirus, quelle est la situation économique et financière du port du Havre ?
Le port a souffert des mouvements sociaux de décembre 2019 et janvier 2020, qui répondaient à des mots d'ordre nationaux mais ont eu un impact très local. L’année a donc commencé avec un réel handicap et une tendance baissière qui s’est poursuivie mi-mars avec la crise de la Covid-19 quand, territoire après territoire, les confinements se sont succédé. Or, un port comme Le Havre est extrêmement connecté à l’économie mondiale par le secteur du conteneur très lié à la demande. Moins de trafic signifie forcément moins de droits de port et nous prévoyons une perte d'environ 20 %, soit 40 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 190 millions.
"Nous avons traversé la crise sans rupture de continuité de service"
Baptiste Maurand, président du Directoire du GPMH © Éric Houri
Allez-vous poursuivre les mesures commerciales mises en place en début d’année ?
Toute la place portuaire s’est mobilisée. Dès février, nous avons proposé des mesures commerciales pour relancer l’activité, avec un premier dispositif de remises sur les droits de ports des armements maritimes dans le secteur du conteneur. Le 2 mars, un accord de place exceptionnel a été signé, avec la mobilisation de tous les acteurs économiques de la place, des services aux navires jusqu’à la manutention. De nouvelles mesures commerciales ont été proposées pour le conteneur et le roulier, comme la prise en charge de surcoûts de stationnement prolongé de conteneurs et des remises pour les services aux navires. Cet effort financier s’est élevé à une dizaine de millions d’euros.
Haropa a aussi été le précurseur de mesures comme le report des loyers et charges de nos clients : les échéances prévues avant le 31 mars ont été reportées à juillet, ce qui a permis à la place portuaire de passer le cap de la crise en comptant sur la trésorerie du port, soit plus de 25 millions d’euros ainsi mis à la disposition de nos clients. Et tout le monde a tenu bon, le port est resté opérationnel 24 heures sur 24, toute la chaîne d’approvisionnement a fonctionné et nous avons traversé la crise sans rupture de continuité de service, alors que la France était à l’arrêt.
Nous restons bien sûr à l’écoute de nos clients, poursuivons nos tournées commerciales, maintenons le dispositif de soutien Push, centre d’informations et d’expertises permettant d’accompagner les entreprises. Et en 2021, nous aurons un axe Seine unique, avec la fusion de ports complémentaires et de nouvelles conditions de compétitivité.
La crise va-t-elle remettre en cause les grands chantiers prévus et leurs investissements ?
2020 a été l’année d’une conjonction d’événements jamais connue : les mouvements sociaux, l'épidémie du coronavirus comme l’arrêt technique de la raffinerie Total de Normandie ont pour conséquence une mauvaise année en termes de trafic. Mais 2020 est aussi l’année de tous les contrastes, avec le démarrage du chantier de l’éolien offshore, la signature du contrat de concession pour les 700 mètres de quai supplémentaires à Port 2000, le démarrage de sites logistiques importants, la signature d’un contrat de concession de service public pour l'exploitation du terminal multimodal qui affermit notre capacité à développer des trains et des barges pour l’avenir.
Nous sommes en capacité de maintenir nos programmes d’investissements grâce à une saine gestion des finances du port et une perspective de reprise en 2021 dans le secteur du conteneur mais aussi du pétrole brut qui devrait redémarrer.
"Nous achèverons mi-2022 les travaux d’aménagement des postes 11 et 12"
Port 2000, la chatière, l’éolien, le roulier… Comment ces chantiers vont-ils s'échelonner ?
Nous achèverons mi-2022 les travaux d’aménagement des postes 11 et 12, avec 700 mètres de linéaires de quai supplémentaires sur 42 hectares de terre-plein, ainsi que les travaux de dragage, soit 154,5 millions d’euros d’investissement. Le terminal devrait être mis en service par GMP fin 2023. Quant à l'accès fluvial direct à Port 2000, les études environnementales se termineront fin 2020. L’enquête publique devrait se dérouler en 2021 et les travaux débuter en 2022 pour une mise en service fin 2023.
Concernant l’éolien, l’emprise de 36 hectares de la future usine a été libérée et livrée à Siemens Gamesa. Nos travaux se poursuivront d’ici fin 2022, avec la création d’une rampe ro-ro quai Hermann du Pasquier et le renforcement du quai Johannes Couvert. Depuis un an, nous optimisons l’espace du terminal roulier avec 2000 places supplémentaires et nous travaillons pour son extension sur 40 hectares d’ici 2024. Un autre projet qui avance est le nouvel échangeur de l’A29-route industrielle, sous la maîtrise d’ouvrage de SAPN, qui vise à fluidifier le trafic sur la zone industrialo-portuaire.
Quelles sont aujourd’hui vos priorités ?
Nous devons approfondir l’hinterland par le ferroviaire, élément de compétitivité indispensable, via la demande de sillons, la recherche de marchés, la mobilisation de crédits ; développer la décarbonation du transport avec notamment l’hydrogène. Et dans le mouvement d’intégration des ports de l’axe Seine, faire vivre cette boîte à outils de solutions qu'offrent ces trois ports complémentaires, pour une meilleure qualité de services.
Natallie Castez
Mardi 20 Octobre 2020
Commentaires :
Dans L'Antenne du 14 octobre dernier, figure le trafic des trois premiers trimestres 2020 du port d'Anvers (Belgique), donc à fin septembre : 171,1 MT, soit 8,6 douzièmes du trafic 2019 qui était de 238,18 MT ;
Dans L'Antenne du 16 octobre dernier, figure le trafic des trois premiers trimestres 2020 du port de Zeebrugge (Belgique), donc à fin septembre : 35,2 MT, soit 9,2 douzièmes du trafic 2019 qui était de 45,801 MT ;
Dans L'Antenne du 22 octobre dernier, figure le trafic des trois premiers trimestres 2020 du port de Rotterdam (Pays-Bas, premier port européen), donc à fin septembre : 322,3 MT, soit 8,2 douzièmes du trafic 2019 qui était de 469,402 MT ;
Dans l'article de L'Antenne du 20 octobre dernier repris ci-dessus, nous chercherons vainement une mention du trafic des trois premiers trimestres 2020 du port du Havre... Nous ne disposons que d'une allusion à une baisse de 27 % à fin... août... Il faudra se référer à un article de L'Antenne en date du 9 octobre dernier pour apprendre que le trafic des 8 premiers mois de l'année 2020 du port du Havre, donc à fin août, s'élevait à 34,1 MT, soit 6,2 douzièmes du trafic 2019 qui était de 65,83 MT...
Résumons :
Zeebrugge : croissance du trafic ;
Anvers : baisse du trafic inférieure à l'équivalent de 15 jours ;
Rotterdam : baisse de trafic inférieure à l'équivalent d'un mois ;
Le Havre : baisse de trafic proche de l'équivalent de 2 mois, mais sur des données statistiques en retard d'un mois par rapport aux trois autres ports évoqués...