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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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25 octobre 2020

Rappelons à Elisabeth de Fontenay que la vraie Normandie va de la Bresle au Couesnon!

Billet de Florestan:

Samedi 24 octobre 2020, nous étions à l'écoute d'une nouvelle diffusion de "Répliques" assurément la plus belle et la plus stimulante conversation hebdomadaire de toute la radio française...

https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-revolution-francaise-et-la-vendee

Ce samedi, le sujet de la discusion était subtil sinon délicat puisqu'il s'agissait de relire la mémoire blessée de la révolte de la Vendée pendant la Terreur révolutionnaire, un sujet qui n'a pas manqué d'intéresser les lecteurs de l'Etoile de Normandie et tous ceux qui se passionnent pour la question essentielle de l'enracinement dans un territoire qu'il soit national ou régional, question sensible en France puisque l'héritage révolutionnaire et républicain a fait de la France une Nation "une et indivisible" et universelle au risque d'une totale... abstraction donc, d'un certain déracinement: cette question remplissait d'inquiétude Simone Weil, la philosophe de la résistance à l'oppression nazie pendant la Seconde guerre mondiale.

Mais durant l'émission, il s'agissait d'écouter les réflexions d'une autre philosophe de la résistance, Elisabeth de Fontenay venue nous proposer sa vision de la tragédie vendéenne...

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Mais au détour de la conversation avec Alain Finkielkraut, il fut question aussi d'identité normande par l'intermédiaire des souvenirs d'enfance d'Elisabeth de Fontenay qui témoignait ainsi d'un espace vécu normand, pour reprendre la formule chère au géographe et écrivain Armand Frémont.

Comme tous les amateurs d'histoire normande devraient le savoir, Elisabeth de Fontenay est la fille de Henri Bourdeau de Fontenay qui s'engagea dans la Résistance pendant l'occupation nazie et à qui le Général de Gaulle confia la délicate mission d'organiser administrativement la libération des... cinq départements normands à partir de Rouen dans le but d'épargner à la France libérée sa mise sous tutelle administrative par les Alliés.

Après le débarquement du 6 juin 1944, Henry Bourdeau de Fontenay fut nommé commissaire régional de la République pour la Normandie mais, les bombardements et la violence des combats l'empêchèrent de se rendre dans la partie de la Normandie qui fut libérée à la suite du Jour-J.  Cette situation fut pour Bourdeau de Fontenay la cause d'une grande frustration doublée de la peine d'assister à la tragédie d'une Libération terrifiante pour les Normands et la Normandie...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Bourdeau_de_Fontenay

L'espace vécu normand dont témoigne la fille d'Henry Bourdeau de Fontenay est quelque peu amputé comme nous allons pouvoir le constater: est-ce la conséquence de ce traumatisme vécu par son père?

Voici donc les propos tenus par Elisabeth de Fontenay pendant cette émission, au sujet de la Normandie, d'abord par l'intermédiaire du souvenir du chef de l'armée de l'Anjou, Charles de Bonchamps:

"....Parce que d'abord c'est un homme de l'Ouest et que je suis très je ne veux pas dire enracinée parce que je suis juive d'Odessa par ma mère mais je suis très attachée à l'Ouest, à ses provinces, j'ai de la famille en Mayenne par exemple, ...j'ai vécu à Rouen, hélas, c'est pas très reluisant  (surprise d'Alain Finkielkraut)non parce que ce n'est pas vraiment la Normandie, pour moi ce n'est pas vraiment la Normandie, la vraie Normandie c'est la Manche, c'est l'Eure et le Calvados" (et réplique d'Alain Finkielkraut : Enfin! c'est la ville de Flaubert quand même!)

Plus loin dans l'émission, il sera question, bien entendu, d'Alexis de Tocqueville quelque peu égratigné par Elisabeth de Fontenay qui lui reproche sa grille de lecture de la Révolution française mais défendu par Alain Finkielkraut et par nous aussi ici -même car le grand politiste normand avait compris avant tout le monde que la Révolution française avait aboli le meilleur de l'Ancien régime (par ex: les libertés provinciales) et gardé le pire en le renforçant à savoir: l'hyper-centralisation parisienne...

Elisabeth de Fontenay, citation:

.... d'abord j'ai beaucoup de tendresse pour Tocqueville, c'est un pays comme on dit en argot et c'est un homme de Valognes, il était député de Valognes, c'était la ville de Barbey d'Aurevilly, voyez j'ai beaucoup d'accointance avec tout ça......".

Sur le plan littéraire, artistique, mais aussi sur le terrain de la sociologie politique et religieuse, il serait idiot de nier l'existence d'au moins deux Normandie, celles qu'André Siegfried avait identifiées selon une typologie devenue célèbre mais qui est, aujourd'hui, périmée, à savoir:

Une Normandie de l'Ouest, correspondant, effectivement, grosso modo à l'ex-Basse-Normandie et une Normandie séquanienne reliée naturellement à Paris: on voit, hélas, quelles conséquences politiques sinon politiciennes ont été tirées de ce constat pour le plus grand malheur de l'intérêt général normand. N'insistons pas!

Mais nous devons dire que la réalité sociologique, culturelle et politique de cette division normande est, aujourd'hui, en train de s'effacer sous nos yeux car le susbtrat de cette différence entre l'Ouest et l'Est normand est en train de disparaître:

En effet, si Elisabeth de Fontenay pouvait croire à une Normandie de l'Ouest n'ayant pas grand chose à avoir avec Rouen (où semble-t-il elle n'a pas gardé de bons souvenirs...) c'est qu'à l'Ouest de la France, le catholicisime offrait encore une belle résistance à la sécularisation générale qui avait débuté dès le règne de Louis XV à Paris et dans le bassin parisien: dans les départements bas-normands et plus particulièrement dans celui de la Manche, le catholicisme se maintenait encore comme fait social important jusque dans les années 1990.

Ce n'est plus guère le cas aujourd'hui même si les "messalisants" (ceux qui vont au moins une fois par mois à la messe) restent encore plus nombreux que la moyenne nationale dans l'Ouest de la France (mais aussi en Alsace et Lorraine ou dans le Velay).

En conséquence, on rappelera à Elisabeth de Fontenay, que la Normandie est aujourd'hui unifiée dans une certaine forme de sécularisation générale et que si l'on devait, hélas, diviser à nouveau notre belle province enfin réunifiée depuis 2015 ce ne serait plus entre la Haute et la Basse mais plutôt entre un littoral urbanisé et une vallée de la Seine métropolisée et branchée sur la région parisienne et des arrières-pays ruraux du Sud et de l'Est qui se sentent largués, à commencer par le département de l'Orne qui n'est même pas cité par Elisabeth de Fontenay pour faire partie de sa "vraie" Normandie!

Et ce n'est hélas plus Tocqueville, Barbey, Siegfried ou Flaubert qu'il faudrait lire mais plutôt... Christophe Guilluy!

 

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Commentaires
H
Non ! Guérin n'est pas Marommix ,c'est le diminutif de son frère jumeau Guérinommix . En effet , même style d'écriture dans la critique systématique , même esprit provocateur plus ou moins acéré . C'est troublant, non? Peut être émet- t- il quelques fois de justes observations , comme son frère , mais rien de sentimental et de constructif pour la Normandie qui semble n'être pour lui qu'un simple territoire administratif.
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S
@Ben. Avant de faire ce que vous promettez, renseignez-vous pour savoir s'il ne fait pas partie des espèces protégées, auquel cas, vous auriez de graves ennuis, mon z'ami !
Répondre
G
On ne peut pas exclure non plus que Mme de Fontenay soit une fidèle de l'étoile de Normandie et suive la politique de m Morin... 😋
Répondre
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