Gouverner c'est prévoir... Vers un second confinement! La situation de l'épidémie de Covid 19 en Normandie...
Billet de Florestan:
On s'en doutait depuis plusieurs jours déjà...
Nous allons devoir nous reconfiner pour une période qui risque de durer plus longtemps que celle qui nous a été annoncée la veille au soir par le président de la République.
D'emblée, le problème qui se pose est de savoir si nous pouvions faire autrement. Car visiblement, ce gouvernement ne sait faire qu'une seule chose:
confiner le pays et dépenser des sommes folles pour éviter une hécatombe générale dans la partie non protégée de l'économie nationale.
C'est donc partie pour un second confinement qu'on nous annonce, néanmoins, rude que le premier...
Faute d'avoir eu les moyens, ou la volonté ou encore la possibilité de faire autrement en anticipant les urgences à venir: par exemple, en juillet dernier, en équipant les lycées d'ordinateurs et de tablettes pour mettre les élèves à l'abri avec le télé-enseignement et anticipant l'organisation de la vie scolaire en conséquence (par ex: classes divisées, accès graduel à la cantine, modification des emplois du temps et des modalités d'évaluation pour certaines certifications car les stages en entreprises pour les lycéens du professionnel ne seront pas possible. Tous ces changements demandent du temps et de la concertation...)
En recrutant, cet été, des personnels de santé quitte à accélérer la formation des étudiants ou les promotions internes pour être en mesure d'ouvrir non pas un peu plus de 6000 lits de réanimation au niveau national mais deux ou trois fois plus pour que notre système hospitalier soit en mesure d'absorber le choc d'une seconde vague virale du Covid sans être lui-même être mis en péril avec le risque de générer un second choc sanitaire dans la population en raison de la déprogrammation des autres urgences médicales.
En mettant en oeuvre un plan spécifique de lutte contre le Covid avec le concours de la Santé militaire: une cellule logistique d'urgence sanitaire existait autrefois entre le ministère des Armées et celui de la Santé. Elle a été démantelée sous le mandat Hollande.
Ou encore: en imposant un moratoire sur les politiques d'économies budgétaires désormais inadmissibles consistant à fermer des lits dans les hôpitaux de proximité, voire en engageant la réforme et la refonte totale des Agences Régionales de la Santé, en supprimant la "T2A" (tarification à l'acte) qui a généré, ces quinze dernières années, une auto-destruction de l'hôpital public...
Mais aussi: un plan de prévention dans les EPHAD voire un projet de loi pour réformer et discipliner ce secteur dans un sens plus respectueux de l'éthique humaine.
Et par charité chrétienne, on n'évoquera pas ici les tests qui mettent plusieurs jours à vous dire ce qu'ils savent, le pataquès des masques au printemps dernier, le débat sur son efficacité réelle lorsqu'on le porte à l'extérieur dans une rue déserte.
Mais aussi: le manque de responsabilité et de discipline de certains (les étudiants, hélas!) qui ont trop souvent organisé des beuveries "pyjama" à plusieurs dizaines dans des appartements exigus. Etc, etc...
Comme le disait l'autre (Colbert?):
"Gouverner c'est aussi prévoir."
Sur sa page Facebook, Hervé Morin, le président de la Normandie a posté le message suivant (27/10/20):
Au mardi 27 octobre 2020, l'Agence régionale de santé comptabilise 884 décès dans la région Normandie et 794 personnes hospitalisées, soit le chiffre le plus élevé depuis le début de l’épidémie. 133 clusters ont été identifiés.
Nouveau bilan pour l'Agence régionale de santé (ARS), au mardi 27 octobre 2020, sur les chiffres du
en Normandie. 884 personnes sont décédées depuis le début de l'épidémie dans la région.
Le nombre des hospitalisations (conventionnelle et réanimation) atteint 794 et dépasse le niveau le plus haut observé lors de la 1ère vague (743 le 10 avril). Tous les départements affichent une hausse significative du nombre de nouvelles hospitalisations avec 133 entrées enregistrées en 24h. L’ARS Normandie maintient son action auprès des hôpitaux afin d’anticiper l’afflux de patients Covid. La déprogrammation de 30% de l’activité des hôpitaux publics et privés engagée la semaine passée se poursuit afin de préparer des lits supplémentaires de réanimation en matériel et personnel. Au regard de l’évolution de la situation, l’ARS pourra renforcer ces mesures.
Un niveau très élevé de circulation virale est observé dans tous les départements : tous affichent un taux d’incidence supérieur à 150, y compris la Manche et l’Orne.
Le taux d’incidence chez les + de 65 ans progresse rapidement en Normandie pour atteindre 235,3 (contre 168,4 le 23 octobre) : l’ensemble des départements est concerné par cette progression rapide de l’épidémie et en particulier le Calvados et la Seine-Maritime, supérieurs à 250.
Au 27 octobre 2020, 794 personnes sont hospitalisées en Normandie, dont 105 personnes en réanimation. 2 708 personnes sont retournées à leur domicile depuis le début de l'épidémie.
L'ARS précise que 133 clusters en cours d'investigation dont 55 en Seine-Maritime, 36 dans le Calvados, 15 dans l'Orne, 10 dans la Manche et 17 dans l’Eure.
INFOGRAPHIE. Coronavirus : suivez l'évolution de la situation en Normandie
- Ce qui change ou non après le 30 octobre 2020 au matin:
- Le docteur Knock décide de ce qui devra rester ouvert ou non...
- La réaction officielle du président du département de la Seine-maritime après les propos du président de la République: