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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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4 novembre 2020

PATRIMOINE NORMAND EN PERIL/14: Sauvons le "Grand château" de Serquigny et créons une agence régionale du patrimoine normand!

Voici une nouvelle preuve de l'urgence d'avoir une politique publique régionale spécifique, stratégique, efficace et active du patrimoine normand notamment quand des propriétaires, des collectivités territoriales (communes et intercommunalités) ou des associations et des entreprises ont des projets utiles, cohérents et viables pour SAUVER notre patrimoine architectural et artistique régional qui est exceptionnel par sa densité et sa qualité:

On le constate, une fois de plus, l'Etat central, via la DRAC et son directeur régional qui est aux abonnés absents (il somnole en attendant sa mise à la retraite...) ne fait plus rien, ne contrôle plus rien et ne prend quasiment plus aucune initiative: c'est donc à la Région de prendre le relais en proposant l'expertise et les financements nécessaires au portage et à la réussite des projets respectueux et viables qui ont le but de faire vivre au quotidien notre patrimoine qui souffre d'un manque chronique d'entretien mais aussi d'une certaine désaffection tant pour des raisons d'incompétence et d'inculture que pour des raisons idéologiques (haine de l'Histoire dans certains milieux intellectuels):

Le patrimoine normand, répétons-le, c'est le PETROLE DE LA NORMANDIE, une ressource territoriale majeure, une source de création d'emplois non délocalisables qu'il faut cesser de négliger de toute urgence!

https://actu.fr/normandie/serquigny_27622/serquigny-l-avenir-incertain-du-grand-chateau-au-coeur-d-un-imbroglio-juridique_37225436.html

Serquigny. L'avenir incertain du Grand château, au coeur d'un imbroglio juridique

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La sous-préfète de Bernay est venue à la rencontre des élus de Serquigny. Son attention a été attirée vers le Grand château, un patrimoine au cœur d'un imbroglio juridique.

Nommée sous-préfète de Bernay (Eure) au mois de septembre dernier, Corinne Blanchot-Prosper découvre l’arrondissement au fil des semaines. Lundi 19 octobre, elle était de passage à Serquigny.

Pendant plus de deux heures, à pied et sous un soleil automnal, elle a parcouru les rues en compagnie du maire et de plusieurs élus et responsables des services municipaux. « C’est l’occasion de présenter la commune, de remettre au bon souvenir de la sous-préfète des dossiers pour lesquels on aurait besoin de l’aide de l’État », sourit le maire, Frédéric Delamare, en pensant par exemple à un accompagnement administratif pour l’aménagement du Parc Maubuisson. Ce vaste espace arboré au cœur de la ville a été cédé par Arkema il y a deux ans et la municipalité compte l’urbaniser de manière raisonnée.

Un appui serait bienvenu aussi sur la question des gens du voyage, qui viennent régulièrement s’installer aux abords de la salle des fêtes, pour laquelle une restructuration est envisagée, un projet phare du mandat. La sous-préfète a visité aussi l’église, la maison médicale, la médiathèque, les écoles…

Le maire lui a montré le vaste pôle social de Serquigny, riche en emplois, avec la présence de l’ITEP (institut thérapeutique éducatif et pédagogique), l’ATMPE (association tutélaire des majeurs protégés de l’Eure) et la maison relais gérée par l’association Ysos qui accueille des gens en grande difficulté sociale sur de courtes durées.

Une quarantaine de propriétaires

La déambulation s’est conclue par le Grand Château et ce n’est pas l’enjeu le moins complexe. Un ouvrage historique bâti à la fin du XVIIe siècle, élevé sur les fondations d’une précédente construction datant du XIe siècle. Auparavant occupé par l’Adapt (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées), il a été vendu il y a plus de 15 ans à une société qui entendait y créer des appartements et les revendre à des particuliers.

L’entreprise a été placée en liquidation judiciaire et le projet n’a jamais vu le jour. Si le colombier a été restauré (une activité de gîte a existé, avant d’être abandonnée), le bâtiment principal et les pavillons auraient besoin d’une rénovation, avec des problèmes de vandalisme. La végétation est en train d’envahir la façade de briques et de silex, et donne une impression d’abandon…

La bâtisse est divisée en une quarantaine de propriétaires différents, habitants aux quatre coins de la France, voire à l’étranger, et floués financièrement après avoir investi dans ce projet immobilier tombé à l’eau. Des joueurs de football en font notamment partie.

Un pavillon a été mis en vente l’année dernière sur internet pour ce château qui compte de multiples propriétaires. 

En 2018, un promoteur s’est intéressé au site, il voulait racheter le bâtiment et construire des pavillons dans les prairies naturelles qui bordent l’édifice. Mais en zone inondable, ce n’était pas réaliste… L’année dernière, sur Leboncoin.fr, un des deux pavillons avait été mis en vente pour 67 000 €.

« Cela fait mal au cœur », confie Claudine Deriot, conseillère municipale, qui connaît bien l’endroit pour avoir travaillé à l’Adapt. 

« On a entrepris des recherches pour retrouver des propriétaires, certains sont prêts à céder leurs parts, voire à les donner. Mais si sur les 40 propriétaires, 39 acceptent, mais qu'il y en a un qui dit non, on ne peut rien faire. »

Frédéric Delamare
maire de Serquigny

« Il y a un potentiel »

« C’est un patrimoine d’une richesse incroyable au cœur de la commune, il y a un potentiel », ajoute-t-il en regardant ce château qui vaut le coup d’œil. Comment arriver à sortir de ce bourbier ? « Il ne faut pas laisser ce dossier en friche, nous sommes ouverts à toutes les bonnes volontés pour trouver une solution », indique Frédéric Delamare, avec la volonté de régler le problème juridique posé par la multiplicité des propriétaires pour faire émerger un nouveau projet.

« Tout est possible pour ce château, une vocation touristique, un lieu de séminaires, le siège d’une entreprise… », imagine l’élu.

Alors que l’ancien maire, Lionel Prévost, avait déjà interpellé les services de l’État, la sous-préfète de Bernay a promis à nouveau de se pencher sur le sujet.


 

Commentaire de Florestan:

Ce n'est pas les services de l'Etat qu'il faut interpeller... Ils n'en plus rien à foutre!

C'est, au contraire, le conseil régional de Normandie qui devrait prendre le relais de l'Etat central défaillant car il dispose déjà en matière de patrimoine un service ad hoc ainsi que la direction régionale de l'inventaire (depuis la réforme de 2004).

Mais il manque encore à la Région la création d'une agence spécifique comme celle qui existe pour les entreprises (l'ADN), le tourisme et l'attractivité ou, plus récemment, pour l'environnement (ARBDD): le patrimoine ne doit plus être l'impensé du tourisme, de la culture et de l'attractivité régionale, il mérite une attention spécifique et son état général actuel mérite même qu'on s'y intéresse de façon très urgente!

Dans la perspective des élections régionales et la définition d'un projet normand pour les prochaines années, nous suggérons la création d'une agence spécialisée pour la valorisation, la sauvegarde et l'entretien du patrimoine matériel et immatériel de la Normandie qui pourrait regrouper les divers services et outils qui existent déjà (service régional du patrimoine, service de l'inventaire, fabrique des patrimoines, "cluster" Normandie médiévale, partenariat avec l'association sites et cités remarquables...)

L'une des actions possibles de cette agence serait d'assurer le portage d'expertise archéologique, historique, culturelle, technique, juridique et financière des projets de la société civile normande et des collectivités territoriales locales pour faire vivre notre patrimoine normand et, dans de trop nombreux cas, d'assurer sa... survie!

Voir aussi, les dernières nouvelles du pont Colbert de Dieppe:

https://www.tendanceouest.com/actualite-373016-dieppe-c-est-officiel-le-pont-colbert-est-classe-aux-monuments-historiques.html

373016

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Commentaires
C
la même chose pour l'hôtel de la Gabelle du 18ieme siècle à Bernay laissé a l'abandon par la municipalité tout comme le cloitre de l'abbaye Notre -Dame abbaye du 11ieme siècle construite vers 1010 par Judith épouse du duc de Normandie Richard 2 eh bien ils ont rasé le cloître pour y construire la salle des fêtes et obstrué les fenêtres du 1er étage avec des briquettes rouges , l'ancienne municipalité dans un sursaut de lucidité avait décidé de réparer les outrages , projet abandonné par la nouvelle qui préfère construire un parc pour skate-borde a la place , je rappelle que Bernay est détentrice du titre de "ville d'art et d'histoire " si si vous ne rêvez pas
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J
Je suis tout à fait d'accord avec votre commentaire. Il faut que la région Normande mette sur pied une structure qui sera plus à même d'inciter des mécènes d'investir dans la rénovation de notre patrimoine et de susciter des partenariats pour monter des projets autour d'un site à valoriser.<br /> <br /> J'aimerais que les acteurs locaux jouent le jeu également et se bougent un peu plus. L'exemple est le suivant: je suis allé à Chateau-Gaillard le lundi 20 Juillet dernier pour une visite. Malheureusement c'était fermé et le 22 juillet également ! Autant vous dire que je n'étais pas le seul sur site à trouver porte close. <br /> <br /> Je suis aller m'émouvoir de cette situation à l'office du tourisme des Andelys, d'autant d'une part que Chateau Gaillard-comme vous le savez si bien sur le site de l'Etoile de Normandie-est un des deux sites emblématiques avec Domfront que la région veut promouvoir et d'autre part le secteur du tourisme dit à juste titre qu'il souffre beaucoup cette année à cause de la Covid et du confinement.<br /> <br /> Selon la personne que j'ai vu qui était toute désolée de cette situation, cela est du à des restrictions budgétaires de la part du maire ou du président de l'intercommunalité.<br /> <br /> J'entends les problèmes de budget, mais ne croyez-vous pas qu'avec un peu de volonté et plus de flexibilité quant à la gestion de l'ensemble des employés communaux et/ou agents territoriaux, il ne soit pas possible d'avoir 7j/7 en période estivale une personne pour accueillir les touristes sur de tels sites emblématiques ?
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