Enseignement de la langue normande, état des lieux (revue de presse)
Nous avons évoqué ici, suite à un billet d'humeur de Michel Feltin-Palas, la situation de blocage sinon de crispation idéologique de l'Education Nationale qui, à la suite des déclarations de son ministre, se montre, plus que jamais, frileuse sur la question d'enseigner les langues régionales de France dans le cadre des horaires scolaires officiels et des moyens pédagogiques et éducatifs mis à disposition:
On sait que Monsieur Blanquer se montre très réticent sur ce sujet au point de s'en prendre aux acquis déjà en place et reconnus depuis de nombreuses années pour les langues régionales de France les plus visibles: le breton, le corse, l'alsacien, le flamand, le basque ou le catalan qui sont toutes, de fait, des langues régionales étrangères au groupe central des langues d'oc et d'oïl qui sont aux racines du français moderne. Le paradoxe (qui démontre avec quel manque de sérieux et avec quel mépris ce sujet est abordé et suivi par l'Education Nationale) c'est que ces langues régionales d'oïl et d'oc fondatrices du français et dont la connaissance serait bien utile à l'étude d'une langue française qui est actuellement fragilisée en profondeur par un raz-de-marée d'anglicismes, ne sont pas ou peu reconnues en tant que langue régionale par l'Education Nationale sous prétexte de n'être que des patois mourrants à l'heure où, désormais, 99% de la population française parle le français sauf en région parisienne où le... frangliche se développe à vive allure dans les beaux quartiers parisiens tandis qu'un créole franco-arabe se développe dans les quartiers populaires de l'Ile-de-France.
Alors qu'Emmanuel Macron souhaite ouvrir dans le château royal de Villers-Cotterêts un grand centre culturel dédié à la francophonie, alors que la France n'applique toujours pas la charte européenne des langues régionales, alors que la généralisation de l'enseignement de l'arabe est envisagée au nom de la lutte contre le séparatisme, alors que l'on supprime le CAPES d'alsacien car celui d'allemand suffit, alors que l'on remet en cause les écoles diwan et que les langues d'oïl, dont fait partie le normand, sont toujours considérées comme des patois parlés par des ploucs proche du cimetière, alors que le normand est classée par l'UNESCO comme langue menacée de disparition, que le français standard oral et bientôt écrit s'appauvrit et s'avachit, de jour en jour, dans le frangliche, des enseignants d'école primaire et de collège ont le courage de proposer, ici ou là dans nos campagnes, des cours optionnels de langue régionale sur la base du volontariat sans aucune reconnaissance, ou presque, de l'Education Nationale...
En Normandie, malgré une toute nouvelle politique spécifique menée par le conseil régional pour sauver (car il s'agit désormais de cela) le patrimoine immatériel de la langue normande, notamment son trésor lexical qui permet de comprendre de l'intérieur... l'anglais moderne, le rectorat, aux dernières nouvelles, se refuse toujours d'alouer officiellement à l'enseignement de la langue normande les moyens nécessaires sous prétexte que le normand ne figure pas sur la liste des langues régionales reconnues par l'Education Nationale...
Néanmoins, cet enseignement scolaire de la langue normande existe bel et bien dans quelques écoles de notre région, notamment au collège de Bricquebec dans le département de la Manche.
Voir ci-après, avec cette revue de presse, quelques autres exemples en Normandie: