Dynamisme du marché de l'immobilier à Rouen et au Havre: on vous explique pourquoi...
Dans la dernière livraison de la Lettre Eco Normandie (n°1687 en date du 21 novembre 2020) éditée par Nathalie Jourdan, l'article à lire ci-après a retenu notre attention: en effet, on parle de nos villes normandes, Le Havre et Rouen en l'occurrence, à la tête d'un classement national.
Il s'agit de cibler pour les professionnels quelles sont les villes les plus attractives pour investir dans l'immobilier locatif ce qui revient à se poser la question concrète suivante:
Quelles sont les villes de France qui proposent le meilleur rapport qualité/prix pour vivre et travailler au quotidien?
Nous ne sommes pas surpris de voir confirmer par ce nouveau sondage la bonne place de Rouen et du Havre au niveau national avec quatre éléments suivants:
1) Des prix du marché local de l'immobilier qui restent raisonnables (dans la moyenne des villes françaises ou en dessous)
2) Un marché local de l'emploi qui reste dynamique avec une population active socialement diversifiée (des services mais avec une base industrielle qui reste forte)
3) Un coût de la vie au quotidien qui reste attractif (tarifs raisonnables et gratuité dans les services publics, prix raisonnables dans le commerce local).
4) Un cadre de vie agréable avec des espaces patrimoniaux préservés (la mer, la forêt, la campagne, la montagne, un centre ville historique) avec de la culture et du sport.
La plupart des villes normandes remplissent ces critères de bon sens, notamment Caen, Rouen et Le Havre où il est possible de mener une vie plutôt agréable en habitant à proximité de son lieu de travail.
On est donc sur le plancher des vaches, tout à l'opposé de ce qui flambe ordinairement dans les palmarès lorsqu'il s'agit de classer les principales villes et métropoles de France: à Nantes, à Bordeaux, Rennes, Montpellier, Toulouse ou Lyon, là où on commence d'ailleurs à s'inquiéter car ce qui flambe c'est précisémment les prix de l'immobilier dans ces "petits Paris de province" reliés en quelques heures par le TGV à la région parisienne et qui tendent de plus en plus à lui ressembler pour le meilleur mais aussi pour le pire.
Les études récentes confirment la tendance à une déconcentration de la région urbaine capitale de la France qui concentre jusqu'à présent près de 20% de la population de notre pays: certaines études prévoient même que 20% de la population de la région parisienne pourrait la quitter dans les prochaines années.
Il est donc évident que cette déconcentration va se faire, d'abord, au bénéfice des territoires et des villes situés à la périphérie immédiate de la région parisienne prolongeant ainsi à l'extérieur des frontières de l'Ile-de-France ce qu'on y observe depuis des années à savoir:
1) une application brutale du rapport km/prix du mètre carré: plus c'est loin de Paris, moins c'est cher pour trouver à se loger.
2) une ségrégation sociale et culturelle de plus en plus marquée sur le territoire: dis-moi où tu habites et je te dirai qui tu es/ hais.
En clair, la Normandie de la vallée de la Seine (Vernon, Gisors, Pacy, Evreux, Louviers- Val-de-Reuil, Rouen voire Le Havre) va se trouver de plus en plus intégrée à une 5ème voire une 6ème couronne résidentielle autour de Paris avec la montée en force du phénomène des "navetteurs" d'un trajet quotidien domicile en Normandie, travail en région parisienne ou à Paris centre. Mais aussi: une montée du télétravail pour tenter d'échapper à la galère des transports avec, déjà des semaines hybrides: à Paris, du lundi matin au jeudi. En Normandie, du jeudi au dimanche soir. Dans le Perche ornais ou dans le Pays-de-Bray c'est déjà le quotidien de nos villages et de nos campagnes normandes qui vivent à l'heure "grand-parisienne".
Pour l'instant, nos élus et nos décideurs se réjouissent d'un certain effet d'aubaine en terme d'attractivité résidentielle: le département de l'Eure est, d'ailleurs, le seul département normand à avoir pu gagner ainsi des habitants. L'Orne communique, éperdue, sur l'accueil par tous les moyens des néo-ruraux franciliens et il est probable que l'on ne va pas tarder à en faire de même à Rouen, au Havre ainsi qu'à Caen...
Mais attention au feu de paille! Le marché de l'immobilier des villes concernées se réveille, les prix commencent à grimper!
Attention aussi aux démarches localistes mal ciblées et mal concertées entre collectivités territoriales normandes!
Attention, enfin, à ne pas importer en Normandie les raisons qui donnent tant aux Parisiens et aux Franciliens l'envie de fuir en masse la région parisienne (c'est une révélation de l'actuelle crise sanitaire du Covid).
On le rappelle, ces trois raisons évidentes sont les suivantes:
1) La flambée des prix de l'immobilier.
2) La flambée de l'insécurité sociale et culturelle dans certains quartiers et sur certains territoires.
3) La galère quotidienne des transports entre son domicile et son travail.
Pour anticiper le phénomène dans le but d'éviter ces trois maux, il faudrait mettre en oeuvre, dès à présent, une politique régionale ambitieuse de planification urbaine à l'échelle des territoires normands concernés, à savoir la tripolitaine Rouen, Le Havre, Caen qui correspond, grosso modo, à la Normandie urbaine de la vallée de la Seine connectée avec la région parisienne avec ses prolongements sur l'estuaire et sur le littoral sans oublier ce maillage exceptionnel par sa régularité sur tout le territoire normand de nos petites villes (une ville de moins de 10000 habitants tous les 25 à 30km) qui est, peut-être, le meilleur moyen de nous éviter le pire tout en gardant ce meilleur qui justifie le regain d'intérêt actuel pour la Normandie...
Archive de l'Etoile de Normandie: paraissait en 2008 "Plouc-story" un roman de Claire Charman qui narrait les mésaventure d'une bobo parisienne qui s'exile dans la campagne du Vexin normand...
http://normandie.canalblog.com/archives/2008/12/09/11679224.html