Eure et Orne: si les Parisiens débarquent en Normandie c'est pour y rester et pas seulement le week-end...
Ce matin sur France Info, la journaliste en charge de suivre l'économie se satisfaisait de nous dire que le marché national de l'immobilier avait plutôt bien encaissé la crise sanitaire et économique exceptionnelle de l'année 2020, d'après les chiffres publiés par les études notariales.
La grande réalité qui se confirme et qui a été symboliquement rendue visible par le confinement sanitaire c'est la tendance à fuir la mégalopole parisienne: le solde migratoire reste encore positif pour l'Ile-de-France mais les départs augmentent de plus en plus. Cela démontre que l'on ne va vivre et travailler en région parisienne que par contrainte professionnelle ou pour sa formation. Mais dès qu'il s'agit d'envisager une vie familiale de qualité, le retour en province se fait, de plus en plus impérieux. Conséquence: pour la première fois depuis des années, en 2020, les prix de l'immobilier ont stagné voire baissé à Paris et dans la "petite couronne" (-5 à 6%).
Comme d'habitude, les métropoles régionales de l'arc Ouest, Sud-Ouest, Sud-Est demeurent aussi dynamiques: Nantes, Rennes et la Bretagne sont, bien évidemment, à la mode puisque le lobby médiatique des Bretons de Paris est tout puissant. Lyon se maintient mais Bordeaux et Marseille attirent beaucoup moins qu'auparavant: l'effet TGV a trouvé ses limites, les prix de l'immobilier ayant explosé sur place.
La journaliste a donc surtout noté l'essentiel: la constitution d'une quatrième couronne résidentielle autour de Paris (à 1heure de voiture) qui concerne "les départements limitrophes de l'Ile-de-France, notamment l'Yonne et l'Eure", et de préciser que ce nouveau flux migratoire profitait aussi "à la Normandie".
Le fait que la journaliste parisienne de France Info fasse le distingo entre l'Eure et la Normandie n'a pas eu l'heur de nous plaire car il serait inquiétant pour notre unité régionale à peine recouvrée que l'Eure ne soit pas à l'heure normande...
L'article à lire ci-après du... Parisien confirme cette nouvelle vague parisienne en Normandie: elle ne concerne donc pas seulement que la plage de Deauville: l'Eure mais aussi l'Orne attirent les Parisiens disposant de hauts revenus à la recherche de quelques paradis ruraux de province pour se mettre au vert.
Dans des chiffres présentés ce jeudi, les notaires ont révélé une augmentation de la part d’acquéreurs franciliens dans la plupart des départements proches de la région Île-de-France.
Ce sont des chiffres inédits que les notaires ont révélés, ce jeudi, lors d'une présentation à la presse du marché immobilier des derniers mois. Ils confirment une chose, que les agents immobiliers avaient constatée après le premier confinement : les Parisiens et Franciliens fuient la région pour davantage d'espace, de verdure, mais sans s'en éloigner trop loin.
Ainsi, la part d'acquéreurs franciliens a augmenté dans presque tous les départements limitrophes à l'Île-de-France. Dans l'Yonne, au troisième trimestre 2020, ils représentaient 27 % des acquéreurs, 9 points de plus qu'à la même période en 2019. En Normandie, la dynamique est la même : 21 % et 22 % des acquéreurs sont franciliens dans l'Eure et l'Orne, soit 6 points de plus qu'en 2019.
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La Seine-Maritime, le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher, l'Indre, la Creuse, la Haute-Vienne, le Lot, la Lozère, les Hautes-Alpes et la Haute-Corse voient aussi leur part d'acquéreurs franciliens augmenter sur un an. « Il y a eu un véritable vent de verdure, analyse Elodie Frémont, notaire à Paris. On a eu dans nos offices des Parisiens qui habitaient à Paris et qui voulaient effectivement plus d'espace, une maison avec un jardin… »
Les chiffres des notaires, présentés ce jeudi, ne détaillent pas les mouvements à l'intérieur de la région, dans laquelle les première et deuxième couronnes ont aussi profité d'un certain effet confinement. Des éventuels effets sur le deuxième confinement ne peuvent pas, non plus, être ici mesurés.
Les Franciliens délaissent le sud
Dans d'autres départements, la part d'acquéreurs franciliens diminue. Elle baisse de trois points en Charente-Maritime (10 % de tous les acquéreurs) et dans le Var (7 %) au troisième trimestre 2020 par rapport à 2019. Ça baisse aussi en Alpes-de-Haute-Provence, en Ardèche, en Aveyron, en Haute-Garonne, en Gironde et en Vendée. « Nombre de Franciliens se sont rendu compte, au premier confinement, qu'il était compliqué d'accéder à leur résidence secondaire, avec moins de trains et moins de vols, explique Elodie Frémont. Certains ont vendu pour acheter plus près de Paris. »
Des Franciliens d'un côté, des locaux de l'autre… Logiquement, la part des seconds diminue. En Normandie, la part de Normands acquéreurs (79 %) baisse de 3 points sur le troisième trimestre 2020 par rapport au même trimestre 2019. La part de locaux baisse de 2 points en Centre-Val-de-Loire (78 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (81 %). À l'inverse, elle augmente en Corse (+ 3 points), en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur (+ 2 points) et en Occitanie (+ 1 point) et Pays de la Loire (+ 1 point).