Elections régionales normandes 2021: Un match Beauvais vs Morin pour un débat public normand de qualité?
Elections régionales normandes de juin 2021: la liste d'union de la gauche à l'échelle normande se précise avec comme tête de liste, un ticket qui serait constitué par Mélanie Boulanger, maire socialiste de Canteleu et Laurent Beauvais, l'ancien président socialiste de l'ex-Basse-Normandie.
Avec honnêteté intellectuelle et selon le principe qui prévaut ici qui consiste à défendre toutes celles et tous ceux qui croient que l'unité de la Normandie est un bon projet politique pour les Normands qui nous inscrit dans l'Histoire pour maîtriser notre avenir, nous saluerons lorsqu'il sera confirmé le fait politique important d'un retour de Laurent Beauvais sur la scène politique régionale normande car il partage avec Hervé Morin, le président normand sortant, le seul point commun qui compte:
Avoir défendu, non sans courage personnel, le principe de l'unité de la Normandie quand il fallait le défendre.
Exceptionnellement, les conditions pour avoir un débat politique régional normand de qualité aux prochaines élections régionales, se mettent en place à partir de la classe politique normande alors que nous avions pris l'habitude d'une déception normande inexorable avec des hommes et des femmes politiciens et politiciennes d'eux-mêmes qui se servent de la Normandie au lieu de la servir!
Saluons donc cette éclaircie:
le match Laurent Beauvais VS Hervé Morin, match entre deux authentiques réunificateurs et partisans de l'unité normande peut être un débat régional de qualité sur la Normandie: nous en avons besoin, de toute urgence, pour éviter l'aspiration, la disparition et l'escamotage des problématiques normandes et de tout débat public d'intérêt général normand par des préoccupations partisanes, idéologiques ou politiciennes parisiennes liées aux prochaines élections présidentielles nationales.
La gauche semble avoir trouvé sa candidate pour les élections régionales de juin 2021. La maire PS de Canteleu, Mélanie Boulanger, pourrait faire un binôme avec l’ex-président de Basse-Normandie Laurent Beauvais et conduire une liste de rassemblement, des Verts aux communistes.
« Sans un rassemblement au premier tour des régionales de juin, la gauche et les Verts pourraient être absents du second. Avec la fracture, on paie toujours la facture. » La crainte est clairement exprimée par Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole. « Il faudra 10 % des inscrits pour se maintenir. En admettant que le PS, les Verts passent la barre, on irait vers une quadrangulaire Morin, extrême-droite, En marche et PS ou Verts au second tour. Allez savoir ce qui peut alors arriver. À l’inverse, unis, on peut gagner. »
Rassembleuse
La gauche cherchait donc ce(tte) candidat(e) du rassemblement et semble l’avoir trouvé(e) avec la maire PS de Canteleu, près de Rouen : Mélanie Boulanger, 44 ans, 14e vice-présidente de la Métropole de Rouen chargée de la jeunesse, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le rassemblement, elle l’a réussi dans sa commune de 15 000 Cantiliens, confortablement réélue l’an dernier à la tête d’une liste PS-Verts-communistes.
David Cormand, ancien secrétaire national des Verts, aujourd’hui député européen, va redevenir conseiller municipal après la démission d’une élue. Il était le 34e sur la liste de la maire. « Le premier adjoint communiste est en charge des finances et du personnel, le deuxième adjoint Verts de l’urbanisme et du cadre de vie… Pas des petites délégations ici », appuie Mélanie Boulanger, qui confirme être candidate à la tête de liste en Seine-Maritime et régionale.
« Je parle beaucoup avec Laurent Beauvais »
Laurent Beauvais, président de la Basse-Normandie de 2008 à 2015, est aussi candidat à la tête de liste de la gauche ? « Je parle beaucoup avec Laurent Beauvais, assure la maire de Canteleu, comme j’ai au téléphone Laëtitia Sanchez », tête de liste des Verts. Mélanie Boulanger se voit bien constituer un binôme avec l’ex- président bas-normand.
Quant aux communistes, Mélanie Boulanger a travaillé avec Sébastien Jumel, député PC et ancien maire de Dieppe sur la mise aux normes des établissements de nuit après le drame du Cuba libre. Elle était alors proche collaboratrice d’Yvon Robert à la mairie de Rouen. Marie Le Vern, ancienne députée de Dieppe et conseillère départementale d’Eu, a lancé il y a trois semaines son « Printemps normand » pour rassembler gauches et Verts en vue des régionales recueillant plus de 150 signatures. Pas celle de Mélanie Boulanger. « Je n’ai pas été sollicitée », tranche-t-elle sans en dire plus.
Le bon profil
Sa candidature pourrait-elle rassembler plus largement que celles de Laurent Beauvais et Marie Le Vern, dans le camp socialiste ? Pour Nicolas Mayer-Rossignol, la maire de Canteleu coche toutes les cases ou peu s’en faut : « Bien réélue, l’expérience d’un exécutif dans une ville de 15 000 habitants où elle a su rassembler. » On pourrait ajouter qu’elle est une femme, jeune. Après des études de sociologie et de politique, la native de Neufchâtel-en-Bray est élue la première fois à 18 ans en 1995 dans l’opposition du conseil municipal de Longueville-sur-Scie, près de Dieppe. Elle devient la collaboratrice d’Yvon Robert à Rouen, d’Alain Le Vern, président de la Haute-Normandie, de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et conseiller régional et de Christophe Bouillon, maire de Canteleu, auquel elle succède. La Haut-Normande connaît l’ouest de la Normandie : « J’ai des amis à Avranches, mon mari a de la famille à Bayeux. »
Actif dans la relance
Si elle est désignée par la gauche, Mélanie Boulanger veut porter « avec un collectif un projet ambitieux dans une région très belle que j’aime et qui a tant d’atouts ». Elle estime « qu’ il ne faut pas opposer les territoires et tenir compte de leurs spécificités : ruralité et villes, villes centres et cités périphériques ». Elle reproche à Hervé Morin, président sortant, « un clientélisme où Il vaut mieux être du bon côté du manche ».
Après cette crise sanitaire doublée d’une crise économique, « il faudra être actif dans la relance, assurer l’accès aux soins partout sur le territoire, travailler sur l’attractivité, l’investissement, la transition écologique, le changement climatique et ses effets sur le littoral, améliorer la mobilité du quotidien… Avoir les plus beaux trains du monde, c’est bien, encore faut-il qu’ils arrivent à l’heure. » Déjà un programme.
Voir aussi cet article de Paris-Normandie paru le 8 janvier 2021: on notera la différence de traitement de l'information entre Ouest-France et Paris-Normandie dont le journaliste nous apprend que le Nouveau Maire de Rouen sera actif dans la campagne. On dira aussi à la journaliste que "le duché de la grande Normandie" n'existe pas et n'a jamais existé: l'emploi de l'expression médiatique "grande Normandie" par certains journalistes témoignent du peu d'intérêt de ces derniers pour les réalités de l'évidence de l'unité normande qui est ni grande ni petite!
Mais l'information importante à savoir est la suivante:
selon un sondage réalisé dans l'opinion normande publié le 20 octobre dernier, le Rassemblement National arriverait en tête du premier tour des élections régionales normandes avec 25% des sondés, suivi de près par Hervé Morin avec 22% des intentions de vote. La majorité présidentielle ne ferait que 15% et la gauche normande serait encore... derrière avec seul 12% pour l'alliance PS-PCF et 11% pour les Ecologistes: voilà ce qui s'appelle revenir brutalement sur le plancher des vaches... normandes!
Commentaire de Florestan:
La gauche normande rassemblée ne pourra l'emporter qu'à deux conditions:
1) Qu'elle nous parle enfin un peu de Normandie: c'est triste à dire, mais voir réapparaître médiatiquement le patronyme "LeVern" pour préparer une élection régionale de la Normandie réunifiée, n'a aucune légitimité politique ou... morale d'un point de vue "normand"!
2) Qu'elle nous parle de la réalité au lieu de faire de l'idéologie: priorité aux urgences sociales et économiques qui préoccupent tant nos concitoyens Normands! Avant d'envisager des coopérations interrégionales qui, certes, sont nécessaires, la priorité est à la construction d'une unité normande réelle qui évite la division entre une Normandie urbaine métropolitaine branchée sur Paris et une Normandie plus rurale.