L'épidémie du COVID révèle cruellement le fait de ne toujours pas clairement choisir la décentralisation régionale.
Pour le lancement de la première campagne de vaccination contre le ou la Covid sur le territoire national, nous sommes en plein milieu d'un "et en même temps" totalement... inefficace!
Centralisation "en même temps" que décentralisation?
Visiblement, ça ne marche pas et cela semble pourtant évident et l'impatience des élus locaux s'aiguise. Par exemple, en Normandie...
A Evreux (Guy Lefrand)
Mais aussi à Rouen (Nicolas Mayer- Rossignol)
... Au point de faire sortir le Maire de Caen de sa réserve habituelle (Joël Bruneau)
La sortie de Bruneau le taciturne sur BFMTV n'est pas passée inaperçue...
Enfin, Hervé Morin, le président de la Normandie a fermement réagi dans les médias nationaux, notamment sur l'antenne de France Info:
Les régions proposent au gouvernement de se doter elles-mêmes des vaccins. "L'idée est de donner un coup de main, d'accélérer, parce que derrière ça, il y a un enjeu de santé, mais aussi un enjeu sociétal et économique", plaide Hervé Morin...
Voir aussi:
La question se pose:
L'Agence Régionale de la Santé qui est d'abord une agence de gestion comptable de l'hôpital public a-t-elle vraiment la culture et la compétence de la médecine d'urgence? Poser la question c'est y répondre...
En effet, la lenteur de la mise en oeuvre de la vaccination officiellement expliquée par le Premier ministre par un souci d'humanité à l'égard des publics prioritaires ciblés, à savoir, les personnes âgées, peut aussi s'expliquer par la difficulté de tenir efficacement la logistique de la chaîne du froid exigée par un vaccin conservé à -70°C...
https://infodujour.fr/societe/44857-la-france-a-perdu-30-de-doses-de-vaccin
Les élections régionales de juin prochain s'approchant, le débat sur les bons ou les mauvais choix gouvernementaux d'un plan de vaccination pensé, avant tout, comme un plan national depuis la tête parisienne aiguise le débat public: Laurent Beauvais s'en prend aux positions d'Hervé Morin sur cette question...
Hervé Morin, le président les Centristes de la Région Normandie, veut acheter des vaccins contre le Covid. « Démagogique », estime le socialiste Laurent Beauvais, ancien président de la Basse-Normandie.
« On n’achète pas des vaccins comme on achète des masques ! » Le socialiste Laurent Beauvais, ancien président de Basse-Normandie a été « outré » par les propos du président de Région, Hervé Morin, qui dit être en contact avec un laboratoire pour pouvoir acheter des doses de vaccin contre le Covid.
Pour Laurent Beauvais, les Régions ont « eu raison de protester contre le mauvais démarrage de la vaccination car la stratégie du gouvernement n’était pas bonne mais ils sont en train d’accélérer ». L’idée de son successeur lui « pose problème. Ça va trop loin : les collectivités peuvent être utiles pour organiser la vaccination mais ce n’est pas à elles d’acheter les vaccins. Il y a une procédure au niveau européen ».
Lire aussi : Hervé Morin peut-il acheter des vaccins ?
Alors que les élections régionales doivent avoir lieu dans six mois, il s’agit pour Laurent Beauvais de « démagogie. D’un côté, Hervé Morin passe son temps à taper sur le gouvernement, de l’autre, il en appelle à sa générosité quand l’État lui attribue moins d’argent, comme pour les futurs contrats de plan. Il faut avoir une position plus pragmatique ».
« Pas le rôle des Régions » pour l’UDI
Candidate de l’UDI, la sénatrice Nathalie Goulet rappelle que l’achat de vaccins « est une prérogative de l’État soutenue par les collectivités locales, sûrement pas le rôle des Régions ».
En lisant les précisions juridiques apportées par l'article de Ouest-France, ci-après, on en déduit qu'il nous manque une véritable collaboration/ coopération entre l'Etat central qui donne le cadre et fixe les objectifs et les régions qui mettent en oeuvre de façon concrète et pratique.
Le problème est que chacun prend des initiatives de son côté!
Du côté de l'Etat, trop confiants dans leur culture jacobine centralisée, les haut-fonctionnaires du ministère de la Santé sollicitent une armature de l'Etat déconcentrée sur les territoires qui n'est, visiblement plus à la hauteur...
Du côté des conseils régionaux, la connaissance fine des territoires et de leurs besoins urgents donne de la réactivité pour prendre des initiatives car l'intérêt général est mieux perçu (principe de subsidiarité) mais ces initiatives mal coordonnées au niveau national ou atypiques peuvent prendre le risque, hélas, d'être inefficaces.
Bref! l'Etat central déconcentré sur les territoires (en privilégiant les départements et les communes pour mieux contourner le bloc régional) et les conseils régionaux de la décentralisation s'ignorent avec pour conséquence de créer des difficultés en pleine urgence sanitaire!
La question se pose de savoir qui est politiquement responsable de cette situation consternante et pourquoi...
La question se pose depuis l’annonce faite par Hervé Morin, ce mercredi 6 janvier 2021, de vouloir acheter des vaccins au nom de la Région Normandie. Mais un flou semble entourer la réponse.
Je suis en discussion avec un laboratoire pour que, lorsqu’il y aura plus de vaccins produits dans le monde, nous puissions, nous, Région, acheter des vaccins. » Après les débuts timides de la campagne de vaccination, l’annonce d’Hervé Morin, rejoint par les Régions de France, ce mercredi chez nos confrères de LCI , n’est pas passée inaperçue. Le président de la Normandie veut accélérer pour vacciner « le plus massivement possible ».
Mais une Région peut-elle acheter des vaccins pour ses habitants ? La réponse n’est pas si évidente. À ce jour, l’achat des vaccins Covid est centralisé par la Commission européenne, pour permettre « un accès équitable » à tous ses États membres. C’est elle qui a négocié les prix avec l’industrie pharmaceutique et qui redistribue les doses à chaque pays. Selon nos informations, face aux voix discordantes qui s’élèvent, des discussions seraient en cours sur la stratégie et le meilleur canal à adopter pour l’achat de doses complémentaires.
« Des appels d’offres respectueux des normes européennes »
En France, le cadre législatif donne aux collectivités locales le droit d’exercer des activités en matière de vaccination mais « dans le cadre d’une convention conclue avec l’État », indique le Code de la santé publique (article L3111-11 modifié par ordonnance en juin 2018). Cette convention doit préciser « les objectifs poursuivis, les catégories de bénéficiaires, les moyens mis en œuvre, le montant de la subvention accordée par l’État, les données dont la transmission à l’État est obligatoire, les modalités d’évaluation des actions entreprises ainsi que, le cas échéant, les relations avec les autres organismes intervenant dans le même domaine ».
Après avoir acheté des trains et des masques par millions, Hervé Morin pourra-t-il valider son achat ? Sollicité ce mercredi, il n’a pas souhaité nous répondre. « Nous avons légalement la capacité de faire des appels d’offres respectueux des normes européennes et de la loi française », a annoncé, de son côté sur BFM TV, Renaud Muselier, président des Régions de France.
Pour illustrer davantage notre propos, on réécoutera avec intérêt cette émission proposée par France Culture:
Malgré la volonté affichée de décentraliser l'État, notamment au profit des régions, la pandémie a mis en lumière les éternelles difficultés rencontrées par ces collectivités territoriales : manque de moyens, de compétences, mais aussi de confiance... Comment coordonner les échelles du pouvoir ?
Partout dans le monde, la lutte contre la pandémie a permis de mettre l’Etat à nu dans son fonctionnement et ses relations avec les collectivités territoriales.
Dans un pays dont le jacobinisme est souvent critiqué, le gouvernement a été souvent attaqué par des présidents de départements, de régions ou de grandes métropoles pour la verticalité des décisions prises malgré la volonté affichée de travailler, comme il le dit, avec les territoires.