Etudes Normandes et Patrimoine Normand: deux revues régionales de qualité indispensables aux amoureux de la Normandie!
UNE ODE A LA NORMANDIE SUR LE GRAND ECRAN.
Pour sa dernière livraison trimestrielle (décembre 2020-février 2021, n°16) "Etudes normandes", désormais éditée par la maison d'éditions OREP et qui demeure la doyenne de nos revues régionales consacrées à l'actualité et à l'analyse des réalités normandes, nous propose un superbe dossier consacré à la Normandie en tant que terre privilégiée pour le cinéma:
La proximité de la Normandie avec la région parisienne, un patrimoine historique et naturel exceptionnel, notamment sur un littoral très photogénique (dans la suite de la renommée normande pour la peinture impressionniste) mais aussi le pittoresque de la matière humaine et sociale du port du Havre, l'une des villes de France les plus portées à l'écran depuis les années 1930, font de notre région une grande terre de cinéma.
La plus intellectuelle de nos revues normandes essaye aussi d'expliquer les liens complexes entre l'identité d'un territoire, l'image que peuvent en avoir ses habitants et l'image portée à l'écran, au cinéma ou à la télévision de ce territoire: une politique régionale ambitieuse et réfléchie d'attractivité cinématographique peut contribuer puissamment à forger une image territoriale positive voire à la transformer dans l'esprit du public, à commencer par les préjugés trop souvent négatifs que peuvent avoir les habitants pour leur territoire.
Au-delà des figures totémiques populaires (Bourvil), romantiques (Lelouch à Deauville, Deneuve à Cherbourg) ou beaucoup plus intellectuelles (Rohmer filmant Julloville) qui ont fait la gloire de la Normandie au cinéma dans les années 1960-1980, la Normandie est devenue, depuis peu, un terrain d'exploration privilégié pour le cinéma politique et social ou pour les documentaires tant notre région semble être la région française par excellence...
Dans le cas Normand où souvent, les Horsains sont plus positifs que les Normands eux-mêmes sur la Normandie et le potentiel régional, le cinéma peut jouer un rôle certain et pourrait jouer un plus grand rôle qu'il ne joue actuellement dans la diffusion culturelle régionale, notamment dans ces nombreuses petites villes qui maillent la ruralité normande car la Normandie a encore trop tendance à faire son cinéma sur la côte pour les "Parisiens" à l'initiative des Parisiens.
Fort heureusement, par ses articles précis et rigoureux, ce numéro d'Etudes normandes nous permettra d'aller beaucoup plus loin que ce simple constat...
Pour acheter en ligne ou pour vous abonner à la revue de référence sur la Normandie depuis 1951, voir le lien suivant:
https://www.etudesnormandes.fr/
Les très riches archives de la revue "Etudes normandes" sont aussi disponibles sur la page d'accueil de l'Etoile de Normandie sous le lien suivant:
https://www.persee.fr/collection/etnor
Signalons aussi la parution du dernier numéro de Patrimoine Normand, la revue historique de référence sur le patrimoine normand:
https://www.patrimoine-normand.com/
Son dernier numéro publié (1er trimestre 2021, n°116) offrira aux amateurs du patrimoine de notre région une lecture complémentaire de la balade cinématographique proposée par la revue "Etudes normandes" puisque la revue dirigée par William Gondoin nous propose un dossier consacré à Guy de Maupassant, l'un de nos plus grands écrivains normands et qui démontre, à l'envi, que la Normandie avant de devenir une terre privilégiée pour le cinéma au XXe siècle était, déjà, au siècle précédent une terre privilégiée pour la littérature...
Pour l'édition, la culture en général et la presse spécialisée en particulier, la situation présente est très difficile: on lira donc l'éditorial proposé par la rédaction de "Patrimoine normand".
« TO BE OR »… NE PLUS ÊTRE...
Le premier drame de cette annus horribilis 2020, ce sont bien sûr les centaines de milliers de vies foudroyées par la pandémie, avec autant de familles endeuillées par la perte d’un, voire de plusieurs proches. Par-delà cette réalité cruelle, la maladie frappe également de plein fouet des pans entiers de notre économie. Parmi ceux-ci, les secteurs de la culture et du patrimoine figurent au rang des plus impactés.
Les victimes indirectes de ce fléau, ce sont d’abord nos restaurateurs d’excellence, héritiers d’un savoir-faire multiséculaire reconnu par l’UNESCO, ainsi que tous ceux qui les approvisionnent en produits de qualité, éleveurs, maraîchers, pêcheurs, ostréiculteurs, fabricants de cidre ou de calvados…
À genoux aussi ceux dont le métier consiste à nous divertir : nous songeons aux acteurs du spectacle vivant qui, tout au long de l’année, ont vu leurs prestations au mieux réduites, au pire annulées. Libraires, éditeurs régionaux, bouquinistes, kiosques, aucun maillon de la chaîne du livre ou de la presse n’est épargné, à l’image de nos confrères de My Normandie obligés de mettre la clef sous la porte au printemps dernier. Propriétaires privés ou exploitants de monuments, petits ou grands musées ont connu une diminution considérable de leur fréquentation, notamment à cause des restrictions imposées pour l’accueil du public. Autant de ressources en moins pour l’entretien et la restauration, avec en ligne de mire une baisse drastique des investissements dans le futur. Être ou ne plus être, telle est effectivement pour beaucoup la question.
Tous les acteurs du patrimoine ont besoin de nous et tous nous pouvons faire quelque chose pour les aider. Venise est certes une ville merveilleuse et le Taj Mahal possède sans doute un charme incomparable. Mais la contemplation des paysages infinis de la Suisse normande ou des parois vertigineuses du mont Saint-Michel, l’ascension des falaises blanches d’Étretat ou l’observation minutieuse des verrières de la cathédrale d’Évreux, peuvent aussi nous emporter loin des contingences de ce temps. On va parfois chercher au bout du monde ce dépaysement qui se trouve au coin de notre rue…
Envie de territoires authentiques et de grands espaces ? Direction la presqu’île de la Hague ou les jolis campagnes du Perche, la merveilleuse île Tatihou ou les profondeurs de la forêt d’Eawy. Besoin d’une immersion dans le monde de l’art ou des traditions ? Poussez la porte des musées Baron-Gérard de Bayeux, Thomas-Henry de Cherbourg, André-Malraux du Havre, ou de la maison du Lin, à Routot ; vous y serez bien accueilli en toute sécurité. Pour un week-end ou une après-midi, une semaine ou une journée, il y a forcément quelque chose à voir non loin de chez vous. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas d’emporter un exemplaire de Patrimoine Normand sous votre bras !
Un mot encore. Outre le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, cette année 2021 marquera surtout, en Normandie, les deux cents ans de la naissance de Gustave Flaubert. Dans chacun de nos numéros, nous rendrons donc hommage au père d’Emma Bovary, de Bouvard et de Frédéric Moreau. Nous inaugurons cette série en nous intéressant à la jeunesse normande et à la formation littéraire de Guy de Maupassant, dans lesquelles Flaubert joua un rôle considérable.
Que 2021 vous apporte lumière et chaleur.
Belle année à tous.