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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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20 janvier 2021

L'Elysée aimerait pouvoir reporter les prochaines élections régionales après les présidentielles...

Le jacobinisme de l'actuel président de la République s'exprime de nouveau et ce pour les pires raisons politiciennes au moment où l'éxécutif français devrait former une unité d'action nationale efficace entre l'Etat central et les conseils régionaux pour lutter contre les ravages d'une crise sanitaire et sociale à l'ampleur inédite.

Emmanuel Macron se méfie du bloc régional dont il juge les présidents trop puissants: il est vrai que ces présidents de région issus de la réforme de 2015 sont dotés de compétences élargies notamment dans le domaine stratégique du développement économique et que, pour la plupart d'entre-eux, ils sont dans l'opposition à l'actuelle majorité gouvernementale au point que l'un d'entre-eux, Xavier Bertrand, le président de la région "Hauts-de-France", a déclaré se présenter contre Emmanuel Macron aux prochaines élections présidentielles: cette situation provoque un brouillage médiatique et politicien désastreux pour l'idée régionale avec des élections régionales perçues comme étant une primaire politicienne pour les prochaines élections présidentielles et, on vient de le voir, Hervé Morin, président normand qui aspire à le rester après les prochaines élections (lesquelles au fait?) vient d'être la victime médiatique de cette confusion (première "morinade" de la saison, l'autre matin sur Europe1).

Par ailleurs, les élus de la majorité présidentielle poussent à ce report des régionales car le parti LREM a décidé de marcher en crabe pour sauter par desssus une échéance électorale pour laquelle il a déjà anticipé sa défaite au point de ne toujours pas présenter ses têtes de liste dans certaines régions en ce début d'année 2021: c'est le cas en Normandie pour laquelle Elizabeth Borne a déclaré forfait...

C'est à se demander si au sein de la République En Marche certains n'en viennent pas à espérer un petit coup de pouce du... Covid pour provoquer la bascule du destin électoral!

Cette manipulation politicienne comme tout ce qui ressort de l'action des "politichiens" dont se méfiait à juste titre le fondateur de la 5ème République, maintient l'éloignement entre les citoyens et la vie politique de notre pays...

On lira ci-après, non sans intérêt, les analyses de Jean-Louis Debré, ancien président du conseil constitutionnel et ancien député-maire d'Evreux...


 

Élections régionales: Jean-Louis Debré accuse l'exécutif de l'avoir incité à les reporter "après la présidentielle"

Jean-Louis-Debre-Emmanuel-Macron-881433

Jean-Louis Debré et Emmanuel Macron, le 4 octobre 2018 - AFP / Vincent Kessler

https://www.bfmtv.com/politique/elections-regionales-jean-louis-debre-accuse-l-executif-de-l-avoir-incite-a-les-reporter-apres-la-presidentielle_AN-202101190328.html

Récemment auditionné au Sénat, l'ex-ministre, chargé de rédiger un rapport sur la tenue des élections départementales et régionales en temps de Covid, dit avoir rapidement "deviné" les intentions du gouvernement.

Depuis qu'il a quitté la présidence du Conseil constitutionnel en 2016, Jean-Louis Debré s'est rarement retenu de critiquer tel ou tel lorsqu'il l'a jugé nécessaire. Lors d'une audition au Sénat le 13 janvier, l'ancien chiraquien s'est montré particulièrement sévère vis-à-vis de l'actuel exécutif, qui l'avait chargé de rédiger un rapport sur l'adaptation des élections départementales et régionales à l'épidémie de Covid-19.

La séquence, isolée par le site de la chaîne Public Sénat, montre Jean-Louis Debré exprimer avec franchise ses soupçons sur les intentions premières de l'Élysée et de Matignon.

"Lorsqu’on m’a demandé de réfléchir à la tenue des élections départementales et régionales, qui devaient avoir lieu en mars 2021, je me suis assez rapidement rendu compte qu’il y avait beaucoup d’arrières-pensées chez les uns et les autres", entame-t-il face aux sénateurs.

Enjamber des régionales difficiles

Et l'ex-ministre de l'Intérieur de développer en disant les choses on ne peut plus clairement:

"Ceux qui étaient à l’origine de cette réflexion avaient un souhait, que j’ai deviné, qui était de reporter ces élections départementales et régionales à beaucoup plus tard, après l’élection présidentielle."

Dans son propos, Jean-Louis Debré indique de manière à peine voilée qu'autour du chef de l'État, après la défaite cuisante des candidats La République en marche aux municipales, certains auraient préféré enjamber des régionales qui s'annoncent tout aussi difficiles pour la majorité. Un scrutin qui pourrait, de surcroît, servir de tremplin à des adversaires zélés d'Emmanuel Macron, notamment Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez.

"D’autres souhaitaient les reporter à une date autour de la rentrée de septembre prochain. Un troisième groupe de personnes était pour le maintien à la date prévue", a continué l'ancien président du Conseil constitutionnel.

Opposé à un report du report

Jean-Louis Debré a "tout de suite exclu" l'option du report en 2022. Il demeure d'ailleurs farouchement opposé au moindre nouveau report des départementales et régionales. Une hypothèse qui n'est désormais plus exclue étant donné l'évolution plus qu'incertaine de l'épidémie. "On ne peut pas confiner ainsi l’expression de la démocratie sans créer des problèmes politiques insurmontables", estime celui qui fut député-maire d'Évreux, dans l'Eure.

"On dégage tout!"

En fin de séance, on voit Jean-Louis Debré affirmer qu'au cours des auditions que lui-même a pu mener dans le cadre de son rapport, "certains ne cachaient pas les conclusions auxquelles ils souhaitaient (qu'il arrive), c’est-à-dire le report".

"C’était maquillé par des arguments juridiques ou politiques. Mais c’était très clair: on a eu les élections municipales, maintenant, on file sur l’élection présidentielle et on dégage tout! J’étais stupéfait quand on m’a demandé ça", s'est-il agacé.

Selon lui, cette demande aurait dû lui être faite "au lendemain même des élections municipales".

"Pourquoi avoir attendu? En fait, on voulait que j’arrive à la conclusion qu’il fallait que l’on reporte tout après les présidentielles. Et dès le départ, j’ai dit non. C’est pour cela qu’on ne me confiera pas de deuxième rapport", a-t-il soupiré.
Jules Pecnard
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Commentaires
B
Quand bien même que monsieur Morin insiste (et vous aussi !) sur le fait que qu'il veut rester à la tête de sa région et ne pas se présenter à la future présidentielle, il n’empêche qu'il s'occupe un peu trop de politique nationale. On lui demande de travailler pour sa région (ce qu'il fait), d'avoir des appuis et des relais politiques nationaux pour défendre l’intérêt de sa région et de ses habitants mais pas de se pointer sur les plateaux des médias nationaux pour donner ses avis de politiques politichienne nationale. Son problème, c'est celui d'avoir double casquette, celle de Président de région et celle de responsable d'une formation politique, le nouveau Centre. C'est peut être cette double position, qui fait qu'il ne mobilise pas l'ensemble des élus normands.
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