Cloches normandes: la passion hors-norme d'un jeune campaniste de 17 ans du bocage de Flers dans l'Orne
COUP DE COEUR DE L'ETOILE DE NORMANDIE...
A l'occasion d'une revue de presse normande sur Internet, nous sommes tombés sur cet article qui démontre le lien qui peut être essentiel entre un héritage culturel patrimonial que l'on croit en voie de disparition et une certaine jeunesse.
La réalité est toujours plus surprenante et complexe qu'on ne le croit et réserve de bien belles surprises!
Pour le dire simplement: tout n'est pas perdu!
Installé à Landisacq, près de Flers (Orne), Rémi a une passion atypique. Celle des cloches, ou plutôt des notes qu’elles produisent. Il partage ses vidéos sur YouTube.
La passion de Rémi Delaunay, 17 ans, est remarquable. Habitant de Landisacq (Orne), il est passionné des cloches, et plus particulièrement des différents sons qu’elles émettent.
Une activité à laquelle il dédie quasiment tout son temps libre, mais le jeune homme reste modeste lorsqu’il se livre à ce sujet, en ce mois d’août 2020. « Nous sommes plusieurs en France à faire ça, et certains sont encore plus jeunes que moi ! »
À 12 ans, il entretient l’église de Landisacq
Installé à Landisacq depuis sept ans aux côtés de sa famille, Rémi n’a pas mis longtemps à passer la porte de l’église Saint-Etienne de son village.
Petit à petit, je me suis intégré aux personnes qui s’en occupent, maintenant on est trois. Lors des offices ou des enterrements par exemple, c’est moi qui vient sonner.
Cette expérience lui a donné l’envie d’aller plus loin, et « de monter aux cloches pour les faire sonner de l’intérieur ». Une fois les accords obtenus, Rémi a pu se rendre sur le plancher et découvrir les trois cloches que cache l’église.
La première fois, c’est vraiment impressionnant, raconte t-il.
Marteau et horloge remis à l’heure
En 2015, Rémi créé même un compte YouTube intitulé « Les Cloches normandes » afin de partager la sonnerie envolée des cloches.
Tout le monde peut découvrir les différents sons : l’angélus qui sonne matin, midi et soir, le glas lors des enterrements et la sonnerie pour les offices.
Maintenant, le jeune ornais ne se limite plus à l’église de Landisacq. « Petit à petit, j’ai eu l’autorisation pour voir les cloches des autres églises du coin. »
Parmi elles, les clochers Saint-Germain et Saint-Jean à Flers, ceux de Montsecret-Clairefougère, Saint-Paul et la dernière en date, Saint-Quentin-les-Chardonnets où Rémi s’est rendu le 2 août 2020.
Un passage dont se souvient Esteban Damas, qui fait partie du conseil de village de Saint-Cornier :
On n’entendait plus sonner les cloches depuis un moment, et il m’a montré. Maintenant, elles fonctionnent à nouveau, et le marteau et l’horloge ont été remis à l’heure, raconte t-il encore impressionné.
Jusqu’à 6 000 vues
Lorsqu’il se déplace dans un clocher, le passionné emporte avec lui deux téléphones et un enregistreur Zoom H4n Pro.
Je n’ai pas encore pu investir dans une caméra, alors je filme l’ensemble avec un téléphone, et je zoome sur l’une des cloches avec l’autre pendant que j’enregistre le son.
Avant de procéder au montage où il faut synchroniser les trois éléments, Rémi collecte toutes les informations liées aux cloches. Année de la fonte, fondeur, parrain, marraine, diamètre… et bien évidemment la note qu’elle émet ! « Maintenant, c’est facile pour moi, j’ai l’oreille musicale », sourit-il.
Sur son compte YouTube, la vidéo qui a cumulé le plus de vues est celle qui présentait le glas dans l’église de Landisacq, avec près de 6 000 vues.
Un avenir de campaniste ?
Sa passion, le Landisacquois souhaite en faire son métier, celui de campaniste qui consiste à entretenir les cloches.
Alors qu’il va rentrer en classe de Terminale à la rentrée prochaine, Rémi a effectué son stage de 3e auprès de Cornille Havard, la fonderie de cloches de Villedieu-les-Poëles (Manche). Une expérience qu’il renouvelle régulièrement grâce au lien qu’il a fondé avec l’équipe.
Aucun cursus scolaire ne correspond précisément au projet de Rémi. Il s’est donc orienté vers un Bac Professionnel en électricité, en espérant saisir une opportunité à l’issue de sa formation.
En attendant, le jeune homme aimerait découvrir de nouveaux clochers.
Je pense à Yvrandes, Beauchêne, Domfront, Tinchebray ou encore Vire…
Un joli programme pour assouvir une passion, tout en sauvegardant le patrimoine.
Pour découvrir la page Youtube de Remi Delaunay, les "cloches normandes" c'est par ici:
https://www.youtube.com/channel/UCm0E2PN3XCz2s6FYBYSEkYw/featured
Les Cloches normandes : 33 vidéos à découvrir sur sa chaîne YouTube
Une cloche habillée d’un blason de Normandie sur fond bleu et jaune. Telle est l’image qui illustre « Les Cloches normandes », la chaîne YouTube créée il y a quatre ans par Rémi. Les 33 vidéos assurent une véritable immersion au sommet des clochers du bocage flérien, d’une minute jusqu’à près d’un quart d’heure pour les productions les plus longues. Postée dernièrement, le 4 août 2020, la vidéo des cloches de l’église Saint-Martin à Rully. Au total, le compte aux 93 abonnés comptabilise près de 25 700 vues. « Je pense qu’il y en a eu plus, mais suite à un problème technique, j’ai dû refaire ma chaîne il y a quelques temps », explique t-il.
Cet été, et alors qu’il a dû mettre sa passion entre parenthèses durant le confinement, Rémi compte poursuivre ses découvertes. « Pour la prochaine mise en ligne, j’aimerai retourner à l’église Saint-Germain de Flers pour tout faire sonner en même temps, car cela n’était pas possible la dernière fois. »