Sauvetage du contournement autoroutier Est de Rouen par la Région Normandie et par la Seine-Maritime
Tandis que certains se pavanent sur les quais de Rouen en rêvant de péniches propulsées à l'hyrdogène, D'autres agissent, concrètement...
Pour reprendre une expression cauchoise reprise autrefois ad nauseam par celui qui fut le mentor de Nicolas Mayer-Rossignol, Alain Le Vern, de sinistre mémoire, on dira, une fois encore, qu'il y a "les diseux et les faiseux".
Manifestement, Hervé Morin président de la Normandie et Bertrand Bellanger président de la Seine-maritime ont choisi d'être des faiseux responsables face à un diseux diviseur qui, d'ailleurs, ne dit plus rien depuis le désastre politique presque total du conseil métropolitain de Rouen du 8 février dernier: les tensions de cette soirée furent telles que l'on peut craindre que le fonctionnement même de la métropole de Rouen n'en soit durablement altéré...
Face à la présence de deux présidentiables invités à l'hôtel-de-ville par notre Néron rouennais, Hervé Morin et Bertrand Bellanger ont choisi la tactique de la diversion ou du contre feu en annonçant avoir compensé intégralement le retrait financier de la métropole de Rouen, soit 66 millions: par ce geste de sauvetage, ce projet d'intérêt général reconnu d'utilité publique à plusieurs échelles territoriales et que l'on attend depuis près de 50 ans, pourrait enfin se faire:
Les deux élus Normands attendent désormais, la réponse définitive du préfet de Région.
Lire le communiqué de presse diffusé par la Région Normandie:
Les Présidents de la Région Normandie et du Département de la Seine-Maritime proposeront à leur Assemblée de se substituer à la Métropole Rouen Normandie
Hervé Morin, Président de la Région Normandie, et Bertrand Bellanger, Président du Département de la Seine Maritime, ont annoncé aujourd’hui, à Rouen, lors d’une conférence de presse, leur volonté de se substituer financièrement à la Métropole Rouen Normandie, pour le projet de contournement Est de Rouen. Lundi 8 février 2021, la Métropole Rouen Normandie a décidé de ne plus financer le projet de contournement, estimé à plus de 886 millions d’euros, dont une subvention publique de 490 millions d’euros financée pour moitié par l’État et par les collectivités locales.
Le projet de Contournement Est de Rouen - Liaison A 28-A 13, déclaré d’utilité publique en 2017, est un projet structurant et essentiel pour le territoire, attendu par une très large majorité des Rouennais, habitants de la Seine-Maritime, et des acteurs économiques de la Normandie. Il permettra entre autres de décongestionner le centre-ville de Rouen, et de renforcer l’attractivité de la Normandie en améliorant l’accessibilité et la desserte de l’ensemble du complexe industrialo-portuaire de Rouen et des pôles d’activités et d’emploi du territoire Métropolitain.
Pour mémoire, la Région Normandie a exprimé en 2017 son engagement financier, à hauteur de 157 millions d’euros, aux côtés de la Métropole Rouen Normandie (66 millions d’euros) et du Département de la Seine-Maritime (22 millions d’euros). Le Conseil départemental de la Seine-Maritime a par ailleurs réaffirmé ce soutien le 14 janvier 2021 en séance plénière. En effet, l’utilité publique étant aujourd’hui pleinement confirmée suite à la décision du Conseil d’État du 19 novembre 2020, c’est dans le contexte d’avancement du dossier, que l’État a sollicité la confirmation de l’engagement financier des trois collectivités pour activer sa propre contribution et pouvoir engager la procédure de consultation publique du concessionnaire.
« Nous sommes simplement deux collectivités, Région et Département de la Seine-Maritime, qui prenons nos responsabilités et considérons que la vie des rouennais, des habitants du département, le développement économique de la métropole rouennaise comptent plus que la tambouille politique qui a amené le Président de la Métropole, favorable à cet équipement il y 2 ans, à considérer que cet équipement faisait maintenant partie du passé. On ne peut sacrifier un tel investissement stratégique pour le développement économique de la métropole et plus largement de la région toute entière !
C’est pourquoi nous allons proposer à l’Etat de prendre en charge la part qui devait être financée par la Métropole, pour que cet équipement voit le jour : les élus régionaux délibéreront lundi 15 février, la majorité régionale a décidé d’augmenter notre contribution de 48 millions d’euros. » a déclaré Hervé Morin, Président de la Région Normandie
« Ce qui a été présenté, lundi soir, aux élus métropolitains, pour justifier le renoncement du financement du projet de Contournement Est, n'est pas acceptable. Pour la première fois de son histoire, Rouen tourne le dos à son département. Ainsi, je prends la responsabilité de soumettre au vote de l’Assemblée départementale, le 8 avril prochain, l'augmentation de la contribution du Département de la Seine-Maritime pour la porter de 22 millions d’euros à 40 millions d’euros. L'abandon du projet de Contournement Est serait vecteur de décroissance, alors qu’il est essentiel de créer de la valeur sur notre territoire ! A l’heure où nous assistons à la naissance d'HaRoPa, nous devons plus que jamais accompagner le monde économique. Ce projet d’intérêt départemental, régional et national est également très attendu par nos concitoyens prisonniers, chaque jour, des embouteillages. La santé et la qualité de vie sont au cœur de nos préoccupations. » a déclaré Bertrand Bellanger, Président du Département de la Seine-Maritime
Les Présidents de la Région Normandie et le Département de la Seine-Maritime ont donc décidé, pour l’aboutissement du projet de contournement Est de Rouen, de proposer à leur assemblée de se substituer à la Métropole Rouen Normandie défaillante. L’idée serait de porter l’effort de la Région à 205 millions d’euros (+ 48 millions d’euros), et celui du Département de la Seine-Maritime à 40 millions d’euros (+ 18 millions).
Par cette importante proposition, les Présidents de la Région et du Département prennent pleinement leur responsabilité à l’égard d’un projet participant concrètement à l’indispensable relance économique du territoire et au bien-être et à la santé de ses habitants.
Voir aussi l'article proposé par Xavier Oriot pour Ouest-France:
La Région et la Seine-Maritime apportent respectivement 48 et 18 millions d’euros de plus que prévu pour la réalisation du contournement Est de Rouen. Trois jours après le désengagement financier de 66 millions d’euros de la Métropole de Rouen.
48 millions de plus d’un côté, 18 de l’autre : les 66 millions d’euros que refuse d’engager la Métropole sont largement compensés. « L’intérêt général dépasse les tambouilles politiques », a critiqué Hervé Morin, président de la Normandie, faisant allusion à la volte-face du président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, qui, « conseiller régional, a voté à deux reprises pour ce contournement ».
« Pas que rouenno-rouennais »
Hervé Morin et Bertrand Bellanger, président de la Seine-Maritime, veulent ainsi montrer que ce projet de barreau autoroutier de 41,5 km, à l’est de l’agglomération rouennaise, « n’était pas seulement un projet rouenno-rouennais mais départemental et régional, voire national ». L’État apporte 245 millions d’euros sur les 890 millions que coûtera le contournement. La moitié sera financée par le concessionnaire du barrage.
Les deux présidents ont rejeté les alternatives proposées par la Métropole. « Elles se chiffreraient à 200 millions d’euros et verraient les camions traverser des villages et déboucher du pont Flaubert au cœur du futur écoquartier Flaubert, et faire du boulevard industriel une autoroute qui déboucherait au pied de la cathédrale. »
Quelle position de l’État ?
Hervé Morin rappelle que « ce projet est l’un des quatre retenus par l’État dans la loi d’organisation des mobilités (LOM) et qu’il est crucial pour le désengorgement du cœur de Rouen et des quais et pour ceux qui viennent tous les jours du pays de Caux et du pays de Bray travailler à Rouen ».
Quant à l’idée d’installer un péage sur l’A28, le président a ironisé : « Ça ne s’est jamais vu. On place un péage pour payer une infrastructure pas sur une route qui existe déjà. » Hervé Morin et Bertrand Bellanger contestent les chiffres et les arguments de la Métropole pour justifier son retrait. « Elle n’est pas plus chère que d’autres autoroutes et la réduction du trafic en ville serait de 83 % sous le tunnel de la Grand-Mare, de 66 % sur le boulevard industriel et de 35 % sur les quais rive droite. »
La Région soumettra au vote une délibération augmentant sa participation, à la plénière de lundi à Rouen ; le Département à sa plénière du 8 avril. Reste à savoir quelle sera la position de l’État qui indiquait qu’il ne ferait pas cette route s’il n’y avait pas un consensus des collectivités locales. « Lorsque le Département de l’Eure et la Communauté d’agglomération Seine Eure se sont retirés, la Région, le Département et la Métropole avaient compensé. C’est donc la deuxième fois pour nos deux collectivités que nous pallions le retrait d’autres collectivités. »