Port de Rouen: un nouveau record de navigation pour le port céréalier normand dont la position dominante reste fragile.
On se réjouira que le grand port maritime de Rouen puisse maintenir avec des hauts et des bas sa position de premier port européen exportateur de céréales en tant que dernier grand port maritime de fond d'estuaire d'Europe avec le port de Hambourg au prix d'un effort considérable d'adaptation du chenal naturel de la Seine pour accueillir des vraquiers de plus en plus gros.
Mais cette position éminente du grand port maritime rouennais et normand dans le trafic des céréales est une position fragile tant pour des raisons structurelles que conjoncturelles:
Si la logistique du fret terrestre (montée du fret ferroviaire) et fluvial n'est pas mieux organisée qu'elle ne l'est aujourd'hui à partir de la place portuaire rouennaise, il est à craindre qu'à l'ouverture du futur canal Seine-Nord-Europe cette position dominante rouennaise dans les céréales ne soit ruinée au profit du port de Dunkerque voire d'Anvers.
L'abandon possible du contournement autoroutier Est de Rouen, l'incertitude qui ne cesse de planer sur l'amélioration des accès au pont Flaubert, l'absence d'un plan de réorganisation ferroviaire à l'échelle régionale normande pour désenclaver réellement la vallée de la Seine, l'absence d'un barreau routier et ferroviaire Rouen-Chartres- Orléans pour moderniser la "route du blé" sont clairement, des handicaps pour l'avenir du maintien d'un grand port céréalier à Rouen.
L'intégration du GPM de Rouen dans un grand machin portuaire unique sur la vallée de la Seine devrait, en principe, dégager des marges de manoeuvres financières pour investir dans les modernisations compétitives nécessaires, notamment, la montée en puissance du report modal vers le trafic fluvial sachant que le premier partenaire public financier de l'avenir du port céréalier rouennais n'est pas l'Etat central ni même le futur port unique mais, là encore, la région Normandie qui vient d'accorder 8 millions d'euros pour la construction de portiques de chargement de céréales dégageant moins de poussières dans l'environnement...
Le céréalier Andros est parti du port de Rouen (Seine-Maritime) ce vendredi 29 janvier 2021 pour rejoindre la Chine avec près de 57 000 tonnes d'orge à son bord.
Vendredi 29 janvier, 2021 le céréalier Andros a quitté le port de Rouen (Seine-Maritime) pour rejoindre la Chine avec un chargement de près de 57 000 tonnes d’orge fourragère et surtout avec un tirant d’eau de plus de 11 mètres. Un record.
Ce Panamax long de 229 mètres et large de 32 mètres remporte le 3e prix de chargement et le nouveau record de tirant d’eau le plus important pour le port de Rouen.
Un nouveau record
« Nouveau record de chargement et de tirant d’eau pour le port de Rouen ! Ce matin, le céréalier Andros a quitté le port avec un tirant d’eau de 11 mètres 40. Ce Panamax a chargé près de 57 000 t d’orge fourragère depuis les silos Beuzelin et Senalia », s’est félicité sur Twitter Gabet Pascal, directeur général d’Haropa.
« Ce tirant d’eau important a été rendu possible, en premier lieu, par l’approfondissement du chenal de navigation de la Seine », un vaste chantier engagé en 2012 et achevé fin 2019, précise Haropa – Port de Rouen.