Enseigner la langue normande: puisque les jacobins du Rectorat s'y refusent, ouvrons une école alternative!
La transmission séculaire familiale de la langue normande n'est plus assurée et seul un enseignement spécialisé auprès des jeunes qui l'entendent encore un peu parler chez eux pourrait prendre le relais. Pour lors, l'Education Nationale dans toute l'académie de Caen-Normandie ne reconnaît qu'un collège où le normand est enseigné en cours optionnel après l'emploi du temps des élèves. C'est le collège des Pieux dans le Nord-Cotentin, aux confins de la Hague...
Il y a trois ans, la région Normandie, à la demande de son président Hervé Morin espérait pouvoir ouvrir un cours de langue normande dans au moins un collège dans chaque département normand: on est bien loin du compte!
C'est pourquoi, l'essentiel du travail essentiel de transmission de la langue normande dans ses deux variantes dialectales essentielles (le Cotentinais à l'Ouest le Cauchois à l'Est) se fait par le truchement des associations culturelles: sans ces courageux bénévoles militants et passionnés dont les initiatives et les activités maillent la quasi totalité du territoire normand, le patrimoine immatériel de la langue normande serait définitivement un objet de musée ethnographique!
Le rôle des associations culturelles est donc vital pour l'avenir de la langue normande, raison de plus de les reconnaître puis de les aider financièrement dans leurs projets. C'est ce que la région Normandie a su faire avec intelligence en conventionnant avec la FALE, la fédération régionale des associations culturelles normandes. C'était donc une première étape et elle était importante. Mais il faut aller plus loin en affrontant le problème de la scolarisation tout en contournant l'obstacle jusqu'à présent opposé par quelques ronds-de-cuir jacobins du côté du Rectorat de l'académie de Caen-Normandie...
Qu'à cela ne tienne!
Puisqu'on ne peut pas proposer un cours de langue normande dans une école de l'Education Nationale demandons à cette dernière les autorisations pour qu'une école associative alternative soit créée: le Rectorat, peut-être sous la pression de la Région, a finalement accordé cette autorisation.
Une initiation à la langue normande va donc pouvoir être proposée dans une ancienne école au Vrétot près de Bricquebec par l'association "les Cricouis" qui construit des projets éducatifs alternatifs inspirés de l'observation de la nature avec le soutien de la majorité municipale à condition d'avoir encore les autorisations d'autres ronds-de-cuir de notre très aimable République jacobine du côté de la Préfecture et du Parquet: là, encore, nous espérons que la région Normandie fera passer aux intéressés les bons messages nécessaires!
Si cette initiative, une première en Normandie qui s'inspire de l'exemple des écoles "Montesori", était confirmée, nous pourrions espérer l'ouverture d'autres classes d'initiation à la langue normande dans le cadre de pédagogies alternatives sous statut associatif ailleurs dans la région...
Pour en savoir plus, lire cet article paru récemment dans La presse de la Manche:
Voir aussi dans le même journal (édition du 1er février 2021): dans la nature, la langue normande!