L'ORNE, banlieue lointaine de Paris (dixit France Info) menacée par le confinement...

La Normandie est proche de la région parisienne, première région urbaine d'Europe forte de sa vingtaine de millions d'habitants. Cette proximité est, à la fois, une chance et une malédiction: c'est, d'ailleurs, la raison pour laquelle notre Normandie fut divisée entre une "Haute" plus proche de Paris qu'une "Basse" plus éloignée.

Cette géographie néfaste qui met le territoire normand à disposition ou à la merci des besoins et des contraintes générées par les concentrations parisiennes réapparaît aujourd'hui sur ordre du gouvernement pour un 3ème confinement fêtant l'anniversaire du premier alors que nous espérions en cette fin d'hiver 2021 la fin du long hiver du Covid l'arrivée du printemps de la vaccination, vaccination qui est un fiasco made in Europe qui pousse Madame Merkel à envisager la solution du Spoutnik russe... Comme quoi tout arrive!

Pour revenir sur notre terre normande, on apprenait en écoutant la radio (France Info) ce samedi matin que:

Le ministère de l'Intérieur avait prévu une souplesse pour les déplacements autorisés depuis son domicile passant de 10 à 30km pour ceux qui habitent à proximité immédiate d'une frontière entre un département confiné et un département qui ne l'est pas: le cas normand a donc été pris en compte car quand on vit, par exemple, dans le Pays d'Ouche on ignore la frontière entre l'Orne et l'Eure...

Mais on apprenait aussi que les "gendarmes allaient renforcer leurs contrôles à la frontière" (sic!) entre l'Eure et l'Orne, dixit la préfète de l'Orne qui observe la montée brutale du "taux d'incidence" du Covid à l'Aigle et ses environs mais, aussi, dans le Perche: voilà qui ne surprendra personne!

‘‘Le confinement est envisageable’’ : face au virus à L’Aigle, les autorités appellent à la responsabilité (francebleu.fr)

Les taux d’incidence dépassent les 500 dans le secteur de L’Aigle dans l’Orne, en partie à cause de la proximité avec la région parisienne. Le sous-préfet appelle la population à se responsabiliser, surtout dans la sphère privée.

Les Parisiens se mettent au vert en Normandie et ce, de plus en plus: là encore, le Covid sert à la fois de révélateur et d'accélérateur des évolutions en cours.

Normandie. Les trains pris d'assaut : les Franciliens fuient le confinement (tendanceouest.com)

Normandie. Les trains pris d'assaut :

Les Franciliens fuient le confinement 

A la suite de l'annonce du reconfinement dans 16 départements, le nombre de réservations en train vers la province, et notamment l'ex Basse-Normandie, a bondi. 

Jeudi 18 mars, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le reconfinement de 16 départements, dont la Seine-Maritime et l'Eure. En conséquence, le vendredi 19 mars, le nombre de réservations de trains en direction de la province, notamment l'ex Basse-Normandie, a fortement augmenté. Tous les trains du matin en provenance de Paris étaient complets. Les billets partent très rapidement, les prix des réservations restantes flambent. Les trains partis en début d'après-midi vers Caen ou Deauville étaient tous complets. Comme nous l'indiquent nos confrères de LCI, de nouveau trains ont d'abord été rajoutés, puis des rames pour faire face à cette forte demande des Parisiens qui, au dernier moment, tentent de fuir un troisième confinement. 

D'autres villes en Bretagne et en Loire-Atlantique connaissent le même phénomène. Les trains en direction de Lyon étaient également complets ce matin. Des billets sont toujours en vente. Lors du premier confinement, cette fuite des Parisiens vers la province avait créé la polémique. Mais cet "exode urbain" n'avait pas été si fort que cela.

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Envisageons positivement les choses en considérant l'opportunité de ces transhumances sanitaires de la région parisienne vers sa province préférée qui n'est pas la Bretagne, comme on pourrait le croire en observant l'infographie suivante...

En effet, dans ces moments de confinement au vert et à la mer plus agréables que d'être confiné quatre semaines dans son appartement parisien ou de banlieue de 40 mètres carrés, il va en rester quelque chose dans l'esprit de ceux qui en ont plus les moyens: après deux précédents confinements de 2020, les projets de vie et de travail de Parisiens en Normandie ont explosé.

Reste à faire de ces Horsains parisiens des Normands qui pourraient aimer davantage la Normandie que certains Normands...

 (Le Point 18 mars 2021)

Comments

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effectivement je ne vois pourquoi la ville de Bernay est confinée et celle de L'Aigle libre !



"Reste à faire de ces Horsains parisiens des Normands qui pourraient aimer davantage la Normandie que certains Normands..."

On est bien d'accord. Le paradoxe d'avoir une telle métropole à ses portes. Tous les problèmes que ça amène et en même temps les avantages que cela procure.

C'est à mon sens le grand défi des dirigeants de la région Normandie dans les prochaines années: faire des parisiens, de vrais normands amoureux de leur territoire. Si ce pari n'est pas réussi, c'est la disparition de la région à terme.