Quand le maire de Bayeux brode dans le... Times, les Anglais font des propositions audacieuses et généreuses...
Le débat qui semblait clos d'un voyage exceptionnel de la tapisserie de Bayeux en Angleterre là où elle fut probablement brodée à la demande d'Odon de Bayeux il y a près de mille ans vient de s'ouvrir à nouveau brusquement après les déclarations dans le Times, le prestigieux quotidien britannique, de Patrick Gomont, le maire de Bayeux vice-président en charge de la Culture à la région Normandie:
Ce qui est à lire ci-après dans l'article de Ouest-France (signé Eric Marie qui connaît fort bien son affaire) est extrêment décevant. C'est même médiocre. Une médiocrité à l'image de notre époque!
D'un côté, les ronds-de-cuir d'une bureaucratie des affaires culturelles françaises aussi cuistre qu'incompétente et qui n'a pas le sou: quand on voit dans quel état, plutôt lamentable, se trouvent les monuments du patrimoine normand, même protégés, il n'y a plus lieu d'accorder le moindre crédit à la DRAC!
De l'autre, un esprit de boutique du côté de la mairie de Bayeux car, là aussi, un sou est un sou: pas de Brexit qui ne tienne si les Britanniques ramènent l'oseille nécessaire pour contribuer à la restauration du trésor brodé du Conquérant normand!
Mais ne serait-il pas plus intelligent d'envisager toutes les opportunités créées par la proposition anglaise de financer la restauration de la tapisserie de Bayeux au prix d'un transport exceptionnel outre-Manche?
PAR EXEMPLE:
Relancer une coopération culturelle post-Brexit entre la Normandie et le Royaume-Uni sur le magnifique thème de la civilisation anglo-normande afin de démontrer qu'il n'y a, effectivement pas de Brexit qui ne tienne.
Jusque dans les années 2010, existait un programme européen INTERREG nommé "Norman connections" devenu aujourd'hui fantômatique parce qu'en son temps il fut saboté par un certain... Alain Le Vern!
Le site Internet existe encore...
http://www.normanconnections.com/fr/
Tout comme Ken Follett, Nous pensons que c'est une excellente idée de présenter la tapisserie de Bayeux à Londres à l'occasion d'une exposition exceptionnelle sur la fondation normande de l'Angleterre moderne avec une grande exposition sur la Normandie à la Tour de Londres qui pourrait se joindre à celle de la tapisserie:
L'intérêt scientifique et la portée culturelle d'une telle manifestation pourrait justifier que l'on puisse prendre le risque et, donc, toutes les précautions nécessaires pour le transport de cette insigne relique sur la terre qui l'a vue naître...
Cette grandiose affaire devrait être parrainée par le prince héritier Guillaume d'Angleterre duc de Cambridge, le fils de l'actuel du Prince Charles et, de ce côté-ci de la Manche, par Hervé Morin le président de la Normandie avec le soutien de l'ambassade de France à Londres puisque la tapisserie de Bayeux appartient à l'Etat français.
Quelques mots attribués au maire de Bayeux (Calvados) dans des médias britanniques, vendredi 19 mars 2021, ont déclenché une véritable tempête outre-Manche. Des propos qui ont laissé à penser qu’un musée de Grande-Bretagne pourrait accueillir la restauration de la célèbre Tapisserie du XIe siècle, en la finançant.
Depuis plusieurs jours, Bayeux est évoquée dans des dizaines de médias nationaux et internationaux, pour parler de l’avenir de la Tapisserie, se réjouissait Patrick Gomont, vendredi 19 mars 2021. Avant-hier, j’ai donné une interview au Times. » Le maire de Bayeux ne se doutait pas encore que ces propos, publiés dans le prestigieux quotidien britannique, auraient un écho retentissant dans toute la Grande-Bretagne.
Dans les colonnes du journal, le maire de Bayeux estime que la « Tapisserie pourrait traverser la Manche » , pour y faire l’objet d’une restauration. Selon le Daily express , autre quotidien britannique à qui le maire a donné un entretien, « M. Gomont a déclaré que la Tapisserie pourrait être conservée (en Angleterre) lors de la fermeture du musée, pendant sa rénovation en 2024, mais qu’elle devrait être restituée pour sa réouverture deux ans plus tard ».
Ken Follett favorable à cette proposition
Au cours du week-end, le très célèbre romancier et historien Ken Follett, aux 150 millions de livres vendus, s’est lui aussi mobilisé sur Twitter, et a pris position pour que la Tapisserie soit restaurée et exposée de l’autre côté de la Manche.
Le Victoria & Albert Museum candidat pour accueillir la Tapisserie
Dès vendredi, le directeur du Victoria & Albert Museum de Londres, Tristram Hunt, « a proposé d’accueillir la Tapisserie, en présentant un plan pour que les Britanniques supportent le coût estimé à 1,8 million de livres sterling », toujours selon le Daily express.
On imagine la réaction des responsables de la Direction régionale des affaires culturelles qui affirmaient en début d’année 2021 que la broderie du XIe siècle – relatant la conquête de l’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie – n’était pas transportable, fermant la porte par la même occasion à l’annonce faite par Emmanuel Macron en 2018 de la prêter aux Britanniques.
Dans l’entourage du maire de Bayeux, par ailleurs vice-président de Région en charge de la culture et du patrimoine, on affirme que Patrick Gomont n’a jamais évoqué une telle proposition. « Le journaliste a fait un raccourci, explique-t-on. Le maire n’a jamais demandé que la restauration de l’œuvre soit financée par les Anglais. »
Bayeux attend des royalties
Évoquée en janvier 2018, par le président Emmanuel Macron, la possibilité de ce prêt avait été formalisée par écrit dès juillet 2018. Un arrangement administratif avait été signé par les ministres de la Culture français et britannique. « Depuis, rien ne s’est réalisé, reconnaît Loïc Jamin, maire-adjoint chargé des musées à Bayeux. Ce n’est pas à la Ville de décider, d’autant que l’État, propriétaire de l’œuvre, finance les travaux de restauration destinés à stabiliser les dégradations. »
Alors, cette promesse faite par le chef de l’État français à la Première ministre britannique de l’époque, Theresa May, se réalisera-t-elle ? « Il existe trois portes pour que la Tapisserie sorte du territoire : avant, pendant ou après la restauration, insiste Loïc Jamin. Avant, c’est impossible parce qu’elle n’est pas transportable. Après, ce sera difficile d’ouvrir un musée conçu pour accueillir la tapisserie, sans la présenter. » Mais la broderie ne pourrait quitter Bayeux qu’entre l’automne 2024 et le printemps 2026. « Si elle venait à être restaurée dans un musée britannique, nous pourrions demander des royalties, indique Loïc Jamin. Cette tapisserie, c’est le poumon économique de Bayeux. »