Pendant et après la crise: créer un "consortium bancaire normand".

Autour de la dynamique normande d'intelligence économique territoriale impulsée par la région Normandie depuis la réunification (2016), l'éco-système financier passablement complexe et feutré soi-disant au service des entreprises de la région s'est trouvé heureusement bousculé parfois dans le coeur de son métier:

Après quelques pleurs et quelques grincements de dents, on constate l'émergence d'une authentique culture financière normande au service des entreprises régionales, voire, l'émergence d'un patriotisme régional financier au service des entreprises normandes adossé à l'action publique de la région via son agence spécialisée.

A cela s'est ajouté l'action de l'Etat, via la Banque Publique d'Investissement (BPI) présente en Normandie qui s'est associé à la Région pour mettre en oeuvre les outils techniques efficaces qui viennent en aide aux entreprises normandes dans les moments critiques de leur existence ou de leur développement:

C'est ainsi qu'à la veille de la crise du Covid en 2019, la Normandie était la dernière région de France pour l'activité des tribunaux de commerce...

Avec la crise du Covid, le système financier mis en place en Normandie démontre plus que jamais son efficacité pour aider les entreprises normandes dans la tempête actuelle et pour faciliter et amplifier le rebond que tous espère après la crise...

Bref, avec l'action de la Région conjointe avec celle de la BPI mais aussi avec celle des deux grandes banques qui ont compris l'intérêt de jouer la carte normande (la Caisse d'Epargne de Normandie et les deux Crédits Agricole présents en Normandie) nous avons, de fait, la mise en place des fondations d'une souveraineté bancaire et financière normandes qui n'avait jamais véritablement existé auparavant.

Cette souveraineté naissante ne demande qu'à être renforcée...

Par exemple, en créant un "consortium bancaire normand" comprenant les banques "régionalistes" (Caisse d'Epargne et  Crédit Agricole) mais aussi les banques nationales présentes en Normandie ainsi que BPI-France.

Le principal intérêt d'un consortium? Diluer le risque qui reste l'horreur absolue du banquier et donc, d'aller plus loin dans les dossiers délicats et d'augmenter la force d'intervention régionale en terme capitalistique.

Dans ce consortium pourrait également figurer la Région Normandie (appui par les capitaux d'une agence de développement et/ou soutien par un cautionnement). Sans oublier l'Etat dans le tour de table avec la Banque de France et le préfet de région pour garantir d'éventuels appels de fonds nationaux et européens.

En outre, il serait extrêmement judicieux d'associer les Normands eux-mêmes à cette politique en proposant à l'épargne locale et régionale d'investir dans une sicav régionale normande à l'instar de ce qui est pratiqué dans les régions allemandes...

Enfin, un tel projet permettrait à la métropole de Rouen d'asseoir enfin de façon sérieuse et crédible son rôle de place financière régionale, une fonction territoriale qui a manqué cruellement au développement économique de notre Normandie ces dernières années.

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Voir la chronique de Normandie de Bertrand Tierce (n°676):