Pêche: faire durer le provisoire dans les eaux anglo-normandes
Puisqu'on évoque la pêche, on espère que l'information suivante n'est pas un... poisson d'avril!
Les autorisations pour les pêcheurs français d'accéder aux îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey ont été prolongées jusqu'au 30 juin, sous conditions, a annoncé mercredi soir le ministère français de la Mer.
À la suite de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne le 1er janvier 2021, «la Commission européenne a poursuivi les négociations afin de prolonger l'autorisation pour les pêcheurs de poursuivre leurs activités à Jersey et Guernesey», a rappelé le ministère dans un communiqué. Les conditions de cette prolongation sont différentes pour chacune des deux îles, qui font face aux côtes françaises. Pour l'île de Guernesey, la prolongation est valable pour tous les navires «mais la demande devra être renouvelée tous les mois».
Limite de 12 mètres
En revanche, sur l'île de Jersey, seuls les navires de moins de 12 mètres sont concernés par cette prolongation. Pour les navires de plus de 12 mètres, soumis à un système de surveillance des navires par satellite (VMS), «les preuves d'antériorité sont déjà disponibles et Jersey considère qu'elle est en mesure de délivrer des autorisations définitives», selon le communiqué. Et contrairement à ce qui sera mis en place à Guernesey, il ne sera pas nécessaire de renouveler tous les mois l'autorisation, a précisé le ministère.
Le 15 janvier, les pêcheurs normands avaient déploré ne plus avoir accès aux eaux de Jersey, alors qu'il était prévu que les titulaires d'un permis de pêche dans ces eaux dans le cadre du traité de Granville, caduc avec le Brexit, pourraient continuer à y accéder jusqu'au 30 avril. «La ministre de la mer continue de se mobiliser aux côtés de la Commission pour mettre en place, avec le Royaume-Uni, un cadre de gestion durable des pêches dans les îles anglo-normandes», a assuré le ministère.
Commentaire de Florestan:
La seule solution, on le sait que trop bien ici, est d'en revenir au principe de ce qui avait été négocié et mis en oeuvre dans le cadre des accords de la Baie de Granville en 2000. Voire d'étendre les bénéfices de cet accord à toute la zone maritime concernée (Guernesey et Aurigny). Nous avions appelé ici cette ambition le "plan Hugo"...
http://normandie.canalblog.com/archives/2020/12/07/38694573.html
Cette affaire ne pourra être menée efficacement que dans le cadre de négociations bilatérales entre la France et le Royaume-uni avec les régions françaises directement concernées dans le rôle de poisson pilote... Une réalité qu'un Savoyard perdu à Bruxelles (Michel Barnier) a eu du mal à percevoir lors des négociations du Brexit avec les résultats que l'on sait!