Pêche post-Brexit: Tout ça... pour ça! HARO MON DUC ON ME FAIT TORT!
Suite des aventures de la lamentable Armada de la Ministre de l'Amer:
Les autorités souveraines des Etats de Jersey n'ont pas cédé et il est à craindre que le passage des gros sabots d'Annick Girardin sur le parquet délicat de nos affaires normandes ne laisse quelques traces durables: ce sera au président de la région Normandie de ramasser les pots cassés et de recoller les morceaux!
La formule angélique "Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" n'a jamais paru aussi urgente! Car c'est avec son ennemi qu'il faudra faire la paix pour s'apercevoir, enfin, peut-être qu'il y a mille fois plus d'intérêt à s'entendre pour défendre, ensemble, le modèle menacé de la pêche artisanale qualitative qui protège les ressources naturelles que de continuer à se renifler et à se toiser comme des chiens de faïence!
D'autant plus que les Anglais ne consomment pas le poisson de leurs pêcheurs qui sont contraints de débarquer leur pêche dans les criées des ports français alors que les pêcheurs français sont contraints d'aller pêcher dans des eaux anglaises plus poissonneuses que les eaux françaises:
La réalité croise les intérêts des uns et des autres, belle définition d'un bien commun ou d'un intérêt général pour l'ensemble de la pêche artisanale en mer de Manche...
On a parlé des gros sabots d'Annick mais il ne faut pas oublier les souliers vernis de ces Messieurs du Foreign office de Londres qui salissent, de plus en plus, la jolie moquette des affaires intérieures d'une île qui ne dépend que de la Couronne britannique en la personne de la Reine d'Angleterre toujours "duc" de Normandie pour ses Etats et bailliages de Jersey, Guernesey et Aurigny.
Bref! que cela soit du côté de Saint Hélier ou de Granville, ce sont les pêcheurs "Normands" qui subissent.
Enfin, on notera en lisant ce qui suit que c'est à Jersey qu'il y a des problèmes alors qu'il n'y en a pas à Guernesey, une île où l'on s'est montré plus soucieux de son particularisme normand qu'à Jersey plus perméable donc aux ingérences de Londres...
Une fois encore, on aimerait bien savoir ce que pensent les baillis de Jersey et de Guernesey de ce désastre et s'ils ont encore la moindre marge de manoeuvre institutionnelle pour tenter de le limiter!
Ils étaient venus pour ça : pour pouvoir parler des difficultés rencontrées auprès de l'île de Jersey depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Mais au final, les pêcheurs manchois mobilisés ce jeudi autour d'un blocus du principal port de Saint-Hélier repartent frustrés de leur mobilisation. À la mi-journée, ils ont pourtant pu s'entretenir avec Ian Gorst, le ministre des Affaires étrangères locaux. Une entrevue de deux heures qui n'a rien donné de concret.
Jersey campe sur ses positions
Auprès des quatre pêcheurs retenus pour former une délégation, Ian Gorst a notamment défendu les arguments proposés depuis ce mercredi par Jersey : les licences de pêche ont été délivrées via des documents de l'administration française. Pour les Britanniques, l'accord post-Brexit est donc respecté, pas question de revenir en arrière.
"On est juste dégoûté", regrette Hugo Musard, pêcheur de Carteret mobilisé lors de cette action. À bord de son bateau, sur le chemin du retour, il ne voit plus qu'une option : s'en remettre au gouvernement français et attendre que les menaces soient mises à exécution. La ministre de la Mer Annick Girardin avait effectivement prévenu cette semaine : l'électricité sera coupée sur l'île si la situation ne s'améliore pas.
Voir aussi:
Quatre bateaux de Saint-Malo se sont joints à la mobilisation de ce jeudi 6 mai 2021 pour bloquer le port de Jersey. Inquiets pour leur avenir et la pérennité de leur activité, ils attendent un engagement fort de l’État.
Ils sont partis à 2 h du matin, direction Jersey. Mais cette fois-ci pas pour charger les cales de bulots, d’araignées ou de coquilles mais pour bloquer le port de Saint-Hélier avec une cinquantaine d’autres bateaux français. « Arrivés à 6 h sur zone, nous nous sommes tous alignés. Il n’y a pas eu de grabuge et nous avons même eu la surprise de croiser des petits bateaux jersiais arborant des pavillons normands et bretons en guise de soutien », témoigne Victor Massu.
Une marée sacrifiée
Le capitaine et l’équipage du Sirocco ont « sacrifié une marée pour sauver celles à venir ». Avec trois autres bateaux malouins, ils sont allés défendre leur droit de pêcher dans les eaux des îles anglo-normandes, menacé depuis la délivrance, vendredi 30 avril, de licences de pêche contenant des conditions inattendues et jugées fantaisistes. L’armement Escoffier, auquel appartient le Sirocco, a eu la surprise de découvrir qu’un de ses bateaux n’avait pas obtenu la licence. Il est le seul à Saint-Malo sur les onze dossiers déposés. « Nous tenions à être présents aujourd’hui mais tous les pêcheurs, y compris leurs enfants, sont concernés. Nous devons nous défendre car à long terme, ils ne veulent plus de nous », déplore Loïc Escoffier, patron de quatre bateaux et trente pêcheurs.
Historiquement, les eaux de Jersey étaient régies par le traité de Granville, rendu caduc par le Brexit. Désormais, c’est Jersey qui délivre les licences, selon un principe d’antériorité, après une longue chaîne administrative passant par Paris, Bruxelles et Londres. « Depuis quatre mois, je travaille sur ces listes, témoigne Violaine Merrien, secrétaire générale du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine. Jamais il ne nous a été demandé de transmettre des informations sur les produits pêchés, le matériel utilisé, le nombre de marées demandées… »
« On navigue à vue »
Et pourtant les licences accordées ont été assorties de ces mesures restrictives qui mettent tant en colère les pêcheurs. « Elles sont sorties du chapeau. À quel moment cela a-t-il bloqué ? », questionne la coordinatrice, qui craint un déséquilibre des zones de pêches si les 70 bateaux qui pêchaient au large de Jersey se rabattent vers la France. D’autant que la navigation vers Saint-Brieuc va également être compromise par le parc éolien en mer. « On navigue à vue », résume-t-elle.
Dans un conflit diplomatique dont ils estiment être les otages, les pêcheurs demandent un engagement des autorités françaises. « Si la direction des pêches estime que les mesures restrictives sont nulles et non avenues, qu’elle nous fasse un papier pour le prouver et garantir la sécurité de nos pêcheurs. On attend qu’ils se mouillent », demande Pascal Lecler, le président du comité des pêches. Des pêcheurs malouins n’excluent pas d’aller bloquer le débarquement de la marchandise britannique à la descente des ferries. « Cette guerre diplomatique nous pénalise tous, Français et Jersiais », déplore le capitaine Victor Massu.
En attendant une évolution de la situation et des nouvelles rapides, le Franck-Annie va rester à quai, dès vendredi, en attendant sa licence. Tout comme ses neuf membres d’équipages. « Je ne demande pas d’aide ou de chômage partiel. Je souhaite juste que la situation se débloque et qu’on continue à travailler en bonne entente entre pêcheurs normands, bretons et jersiais, comme nous le faisons depuis quarante ans », plaide Loïc Escoffier.
Commentaire de Florestan:
On ne peut que partager le désarroi mais aussi le bon sens de ces pêcheurs effectivement pris en otage par la tension diplomatique qui perdure entre Londres, Paris et Bruxelles.
Pour mémoire, rappel de la position de la ministre de la Mer avec cette menace, totalement irresponsable, de couper l'électricité à Jersey:
La ministre de la Mer Annick Girardin dénonce les conditions de pêche imposées aux marins français dans les eaux de Jersey. Et menace de couper le courant sur l'île anglo-normande si l'accord conclu dans le cadre du Brexit n'était pas respecté.
"Inadmissible": la ministre de la Mer Annick Girardin a dénoncé mardi 4 mai les conditions de pêche imposées aux marins français dans les eaux de Jersey, allant jusqu'à menacer implicitement de couper le courant sur l'île anglo-normande si l'accord conclu dans le cadre du Brexit n'était pas respecté. La France est prête à recourir à des "mesures de rétorsion" si les autorités britanniques continuent à restreindre l'accès des pêcheurs français à ces eaux, a affirmé la ministre.
Ces mesures de rétorsion, inscrites dans l'accord, "nous sommes prêts à les utiliser", a-t-elle déclaré lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, faisant allusion à des répercussions éventuelles sur le "transport d'électricité par câble sous-marin" qui alimente l'île depuis la France."Je regrette si on devait en arriver" là, mais "on y sera s'il faut le faire", a ajouté la ministre. Elle s'est dite "révoltée, c'est le mot" en découvrant, au soir du 30 avril, que de nouvelles conditions d'accès avaient été décidées "unilatéralement" côté britannique.
Appel à la Commission européenne
"Mesures de rétorsion"
Pour aller plus loin:
- Le point de vue (raisonnable) des pêcheurs normands dans le Livre Blanc publié par le comité régional des pêches:
- Sur le cas particulier de la relation avec Jersey, lire le compte-rendu de la réunion du comité régional des pêches de Normandie (Saint-Malo-de-la-Lande, 11 juillet 2020):
Certains ont noté symboliquement que cette tentative de petit Trafalgar dans nos eaux normandes a eu lieu le lendemain du bicentenaire de la mort de... Napoléon Bonaparte:
Annick Girardin persiste et signe!
Et si la ministre récidive ce soir (06/05/21) c'est qu'elle a le feu vert de l'Elysée!
Alors que les pêcheurs français revenaient déçus de Jersey, jeudi 6 mai, la ministre de la Mer, Annick Girardin, a évoqué à nouveau des mesures de rétorsion à l’encontre de l’île alimentée en électricité depuis la France.
La ministre de la Mer, Annick Girardin, a appelé, ce jeudi 6 mai, les autorités britanniques à revenir sur les restrictions d’accès aux eaux de Jersey imposées aux pêcheurs français. Dans son message, elle persiste : « L’accord du Brexit prévoit des mesures de rétorsion en cas de non-respect par l’une des parties. Parmi celles-ci, il existe une mesure liée à notre accord sur l’énergie. »
Une fermeté que soutient le député européen François-Xavier Bellamy. Rapporteur sur le Brexit pour la commission de la pêche du Parlement européen, il estime que « délivrer les licences que les pêcheurs attendent n’est pas une option. Le Royaume-Uni a signé un accord : s’il ne le respecte pas immédiatement, la réponse de la France doit enfin être ferme et concrète. »
Les pêcheurs, eux, s’en remettent aux autorités. À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), où onze licences ont été demandées et dix accordées, quatre bateaux ont rejoint la mobilisation à Saint-Hélier. Coincés entre une zone de pêche qui accueillera un parc éolien au large de Saint-Brieuc et les îles anglo-normandes, les pêcheurs malouins craignent pour la pérennité de leur activité.
« Puisque la direction des pêches estime que les mesures restrictives imposées par Jersey sont nulles et non avenues, nous attendons un papier en signe d’engagement auprès de nos pêcheurs », plaide Pascal Lecler, le président du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine.
Mais son homologue jersiais, Don Thompson, ne voit pas du tout les choses de cette façon. Le président de l’association des pêcheurs estime que « Jersey a été plutôt généreuse » dans l’octroi de licences et que les Français « surréagissent ». Invoquant la nécessaire protection de la ressource, il rappelle qu’aucun bateau de Jersey n’est autorisé à pêcher dans les eaux françaises…
Voir aussi cet article qui vaut surtout pour l'image symbolique de ce bateau de pêche arborant les drapeaux français et normand devant le château d'Elizabeth qui garde l'entrée du port de Saint-Hélier, mais qui montre aussi clairement qu'à Paris nos affaires normandes paraissent bien exotiques sinon folkloriques...
Si Emmanuel Macron veut que la situation se rétablisse qu'il reprenne en mains sa ministre de la mer et qu'il laisse les Normands agir pour élaborer une solution convenable pour tout le monde.
Après une escalade des tensions entre Londres et Paris sur la pêche autour de l'île de Jersey, l'Élysée a indiqué souhaiter que "la situation se rétablisse".
BREXIT - Le ton est monté brutalement entre le Royaume-Uni et la France. Ce mercredi, Londres a montré ses muscles en déployant deux navires de guerre de la Royal Navy autour de l’île anglo-normande de Jersey, en riposte à la manifestation de plus d’une cinquantaine de bateaux de pêche français, protestant contre les restrictions d’accès qui leur sont imposées à la suite du Brexit.
Si le Royaume-Uni a revendiqué “une mesure strictement préventive” tout en appelant à une “désescalade des tensions”, la France a répliqué en dépêchant ce jeudi à son tour deux patrouilleurs à proximité de l’île de Jersey. Un geste qui a pu laisser craindre le pire.
Mais Paris a bien insisté sur le fait que ces bateaux, a priori désarmés, étaient uniquement prépositionnés pour assurer “la sécurité de la navigation et la sauvegarde de la vie humaine en mer”. En début d’après-midi, les pêcheurs français ont annoncé qu’ils quittaient les eaux territoriales de l’île anglo-normande. En réaction, Londres a annoncé rappeler ses deux patrouilleurs.
Comment interpréter ces démonstrations de force, qui peuvent faire écho aux guerres des morues, de violents affrontements entre navires britanniques et pêcheurs islandais dans les années 1970? Le Royaume-Uni et la France ont-ils vraiment été au bord de la guerre autour du sort de Jersey?
Appels au calme
Jointe par Le HuffPost, Catherine Matthieu, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et spécialiste des questions européennes, reconnaît que “la France et le Royaume-Uni sont allés très vite dans la montée des tensions”. Avant de nuancer: “Côté français, on a été très surpris et on a réagi rapidement. Mais il y a une volonté que la situation se rétablisse”.
C’est bien la position défendue par l’exécutif français. “La décision britannique (sur l’encadrement de la pêche) crée chez nos pêcheurs de la surprise, de l’inquiétude et de la frustration. On souhaite que la situation soit rétablie”, expliquait dans la matinée une source gouvernementale, l’espoir étant que “tout le monde reprenne ses esprits et qu’on puisse se parler sur le fond du dossier et l’attribution des licences de pêche dans les eaux de Jersey”.
Le président du comité régional des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff, allait également dans ce sens mercredi: “Il n’est pas question de passer à l’assaut. (…) Le but du jeu, c’est de se montrer, de faire voir que les pêcheurs sont déterminés, d’appuyer ce qui a été réclamé”, avait-il déclaré à l’AFP.
L’angle mort des droits de pêche
Pas de menace de guerre militaire donc, mais bien un conflit économique qui n’est toujours pas soldé.
Le sujet de discorde qui a mené à cette escalade concerne les conditions de pêche imposées après le Brexit, point qui avait déjà été explosif au cours des négociations autour de l’accord de retrait trouvé entre Londres et Bruxelles en vigueur depuis le 1er janvier dernier. Le Royaume-Uni a publié vendredi dernier une courte liste de 41 navires français autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey (sur 344 demandes) mais avec des conditions “qui n’ont pas été concertées, discutées, ni notifiées avant”, selon Paris.
Pour rappel, les îles anglo-normandes sont plus proches de la France que de la Grande-Bretagne, situées à environ 22 km au large de la pointe du Cotentin (Normandie) et 130 km au sud de l’Angleterre. Elles n’appartiennent ni au Royaume-Uni ni aux territoires britanniques d’outre-mer mais dépendent de Londres pour leurs relations diplomatiques.
... car, ce que ne sait pas cette journaliste parisienne, les îles dites "anglo-normandes" sont en union personnelle avec le Royaume-Uni en tant que dépendances de la Couronne britannique: Elizabeth II est duc de Normandie.
C'est le moment d'instruire une clameur de haro... Du côté des pêcheurs de la Normandie continentale française!