Ne boudons pas notre plaisir! 100 dessins inédits d'Eugène BOUDIN viennent d'être acquis par le musée de Honfleur!
Le ciel du littoral normand fut le creuset de la peinture moderne grâce à Eugène Boudin dont Baudelaire admirait les beautés météorologiques.
Aussi lorsqu'on nous annonce la découverte de cents dessins originaux inédits d'Eugène Boudin, c'est un véritable événement qui permettra de célébrer la fin du confinement de nos musées des lieux non-essentiels et très dangereux pour la santé humaine...
Le musée municipal de la cité des peintres rouvrira ses portes le 19 mai avec dans ses collections, 100 nouveaux dessins d’Eugène Boudin et un fonds de 564 pièces d’archives liées à l’artiste.
« L’arrivée d’un tel volume d’œuvres et de pièces manuscrites concernant Eugène Boudin ne s’était pas produite depuis le legs de l’artiste lui-même à sa ville natale, en 1899 », se réjouit Benjamin Findinier, directeur du pôle patrimoine et des musées d’Honfleur (Calvados).
« C’est une acquisition stratégique, remarquable par son importance et sa diversité », ajoute Caroline Thévenin, adjointe à la culture.
Au musée Eugène-Boudin, l’enthousiasme est de mise quand on évoque ces 100 lettres et 564 pièces d’archives du « Roi des ciels ». Tout a commencé il y a trois ans quand Jean-Michel Frétigny, arrière-petit-neveu du collectionneur honfleurais Désiré Louveau (1843-1913), est venu présenter un album de dessins :
« Nous nous sommes entendus sur la somme de 60 000 €, poursuit Benjamin Findinier. C’est un montant relativement faible par rapport à la qualité du lot. Aujourd’hui, un petit croquis d’Eugène Boudin se vend autour de 1 000 €. Pour un grand dessin, les prix peuvent grimper à 15 000 €. » Une bonne affaire, subventionnée par le Fonds régional d’acquisition des musées à hauteur de 20 000 €, et complétée par la générosité du vendeur qui a fait don des archives.
Journal, livre de comptes, lettres…
Exécutés entre 1850 et 1870, les dessins illustrent les premières années artistiques de Boudin : « On retrouve notamment des pardons bretons, des dessins d’animaux, des scènes de halage et l’étude du décor pour le château de Bourdainville en Seine-Maritime qui fut commandé au peintre. » Quant aux 564 pièces d’archives, leur diversité va permettre d’approfondir l’œuvre du maître :
« Son journal de 1847 qui correspond au début de sa carrière et celui de 1859, année de ses fameux pastels, sont des témoignages précieux. » S’ajoutent, entre autres, vingt lettres autographes, un livre de comptes et plus de 400 lettres évoquant ses interactions avec les milieux honfleurais, havrais et parisiens. Boudin y évoque ses doutes mais aussi les encouragements de ses pairs, comme ceux de Gustave Courbet : « Il m’a assuré que peu de gens peignent aussi bien que moi. »
Si la réouverture du musée est programmée, « avec soulagement » le 19 mai, il faudra un peu patienter avant de pouvoir découvrir ces nouveaux trésors de l’enfant du pays :
« De petites restaurations et de la conservation préventive sont à prévoir. Dessins et archives seront ensuite présentés par rotation. »
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