Désenclavement ferroviaire de la Normandie : une perspective constructive...
L'un des commentateurs d'articles de l'Etoile de Normandie vient de signaler un article qui mérite d'être porté en première page de notre Webzine :
Une nouvelle ligne de train pourrait bientôt relier Le Mans à Rouen
France bleu Le Mans Lundi 24 mai 2021 à 17:22 - Par Laurine Benjebria, France Bleu Maine
L'État veut améliorer les dessertes ferroviaires entre les Hauts-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire. Dans un rapport publié vendredi, il propose une nouvelle ligne de train Lille-Nantes, qui passerait à Amiens, Rouen et Le Mans et éviterait la capitale.
Dans un rapport, l'État préconise la création d'une ligne de train Nantes-Le Mans-Rouen-Lille © Radio France - Clémentine Sabrié
Aller en train de Rouen (Seine-Maritime) au Mans (Sarthe), sans passer par Paris, ce pourrait être bientôt possible. C'est en tout cas ce que propose la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, dans un rapport sur la mobilité publié vendredi 21 mai. Les services de la DGITM préconisent la création de trois nouvelles lignes subventionnées par l'État dont Nantes-Lille en 6h30, en passant notamment par Arras, Amiens, Rouen et Le Mans. L'État veut ainsi relancer les trains d'équilibre du territoire, ceux qu'on appelait autrefois les Corail Intercité, pour relier de grandes villes où l'offre de TGV et de TER est jugée insuffisante. Ces trains d'équilibre du territoire seront exploités par la SNCF, mais gérés et financés par l'État.
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S'il existe déjà une ligne de TGV direct entre Le Mans et Lille, avec un temps de parcours de moins de trois heures, tout l'intérêt de ce TET serait de desservir les villes intermédiaires telles qu'Alençon, Lisieux, Rouen, Amiens ou Arras. Pour l'instant, ces villes sont accessibles depuis Le Mans en train avec une ou plusieurs correspondances. C'est le cas notamment entre Rouen et Le Mans. En voiture, le trajet dure environ deux heures, mais en train il faut compter entre trois et quatre heures, avec un changement de gare à Paris. Pour aller du Mans à Amiens, les usagers du ferroviaire rencontrent les mêmes difficultés : le trajet prend jusqu'à 4h40 et il faut passer de la gare Montparnasse à la gare du Nord à Paris, avec même sur certains parcours une autre correspondance à Arras.
Concurrencer la voiture
Ces temps de trajets et ces changements poussent bon nombre de voyageurs à privilégier la route, or "l'autoroute est concurrentielle du train", estime Jean-François Hogu, membre du bureau de la Fédération nationale des associations des usagers des transports (Fnaut). "Tous les changements qui s'accumulent font que les voyageurs choisissent un moyen de transport plus rapide", en l'occurrence entre Le Mans et Rouen, la voiture.
Avec cette nouvelle ligne de train d'équilibre du territoire entre Nantes et Lille, le trajet Le Mans-Rouen ne ferait plus que 2h20. Il faudrait en revanche compter 6h30 pour relier les deux extrémités de la ligne, avec deux rebroussements à Rouen et au Mans, ce qui "coûterait à peu près dix minutes". L'État préconise donc deux aller-retour par jour.
Désenclaver les territoires
Cette ligne proposée par l'État permettrait un désenclavement des territoires et une meilleure desserte inter-régionale, selon la Fnaut. "C'est une combinaison de liaisons qui aujourd'hui ne peuvent se faire d'un bout à l'autre qu'avec le TGV. Il existe ainsi des TGV Nantes-Le Mans-Lille, mais il n'existe pas de liaison pour aller à Rouen ou à Amiens", explique Jean-François Hogu, délégué de la Fnaut dans la Sarthe. Cela permettrait de "redévelopper les inter-villes, sans passer par Paris", salue-t-il.
Selon la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer, 40% des flux inter-régionaux ne se font pas en lien avec l'Île-de-France. Et un tiers de ces déplacements est effectué entre des régions qui ne sont pas voisines. Cette ligne TET Lille-Nantes traverserait ainsi trois régions : les Hauts-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire. Elle permettrait de desservir quatre grandes métropoles dont les aires urbaines comptent plus de 500 000 habitants (Lille, Douai-Lens, Rouen, Nantes) et trois aires urbaines moyenne de 200 à 500 000 habitants (Amiens, Le Mans, Angers).
Pour l'instant, aucune date n'est avancée. Des études complémentaires doivent d'abord être menées, pour définir la faisabilité technico-économique et les tarifs à appliquer. Si cette ligne est retenue, elle ne verrait pas le jour avant 2025 d'après la Fnaut. Le montant de cette nouvelle desserte est estimé à 70 millions d'euros.
Deux autres lignes potentielles ont été identifiées par les services de l'État : Metz-Lyon-Grenoble et Toulouse-Lyon.
Annexe :