LA MORINDIE (d'un côté...) ET (de l'autre...) L'AXE SEINE DES FELONS!
Après la réélection très confortable d'Hervé Morin pour un second mandat normand avec plus de 44% des voix mais avec 67% d'abstention des électeurs qui n'ont pas compris que la Normandie n'est pas qu'une carte postale datant du XIème siècle mais qu'elle est actuellement et concrètement le principal outil d'action publique pour préserver le quotidien et assurer l'avenir de nos concitoyens normands, il ne faudrait pas que nous ayons, d'un côté, la "MORINDIE" comme le suggère malicieusement Bertrand Tierce dans la dernière livraison de sa Chronique de Normandie (n°700, lundi 5 juillet 2021) et, de l'autre, un AXE SEINE DES FELONS piloté par Messieurs Edouard Philippe, Nicolas Mayer Rossignol et Madame Anne Hidalgo, ces baladins de la mise en Seine qui dansent sur une musique qui leur est propre (surtout pour la maire de Paris qui rêve d'un fandango sur le perron de l'Elysée) au risque d'une cacophonie totalement nuisible à une défense cohérente et une valorisation efficace de l'INTERET GENERAL normand et de l'INTERET NATIONAL de la Normandie!
Alors que nous étions au Havre (Carré des Docks) ce mardi 6 juillet 2021 pour rendre compte pour l'Etoile de Normandie des débats du premier colloque sur le développement portuaire, logistique et industriel de l'Axe Seine organisé par les acteurs de la réalité (entreprises, associations et syndicats de salariés) sur une initiative du logisticien normand Marc Ligot (Seine-Solutions), nous apprenions l'annonce suivante:
D'après le "Journal de l'Axe Seine", la métropole de Rouen et la communauté urbaine du Havre ont décidé d'investir avec l'Etat... 1,6 MILLIARD d'euros dans la décarbonation de l'Axe Seine et la promotion de la transition énergétique dans l'Axe Seine (plan hydrogène)... SANS ATTENDRE la signature du Contrat de Plan Interrégional entre l'Etat et les deux régions principalement et directement concernées tant par le territoire et les compétences: la Normandie et l'Ile-de-France.
On notera avec perplexité que cette information importante n'est, pour l'instant, annoncée que dans la publication relativement confidentielle du "Journal de l'Axe Seine": silence radio, pour le moment, du côté de la préfecture de région à Rouen.
A la veille des prochaines élections présidentielles qui s'annoncent plus qu'incertaines pour l'actuel locataire de l'Elysée, ce dernier, par cet arbitrage montre toute la défiance qu'il peut avoir pour l'idée régionale, politiquement fragilisée par l'abstention record aux dernières élections mais aussi par une réforme territoriale de 2015 désastreuse... sauf en Normandie justement!
Cette défiance d'Emmanuel Macron à l'égard des exécutifs régionaux est accentuée par le fait que certains chefs d'exécutifs régionaux envisagent de faire un tour de piste pour le premier tour des élections présidentielles de l'an prochain (Xavier Bertrand dans les "Hauts-de-France" et Valérie Pécresse en Ile-de-France) au risque de stériliser toute décision utile et importante pour nos territoires régionaux au delà de l'été 2022...
Au risque aussi de mettre au coeur même de notre Normandie enfin réunifiée depuis six ans, de nouveaux et dangereux ferments de DIVISION puisque nous aurions, d'un côté:
LA MORINDIE
(Source: Chronique de Normandie, Bertrand Tierce n°700, 5 juillet 2021)
Et de l'autre...
L'AXE SEINE DES FELONS
La métropole de Rouen s’associe avec son homologue havraise pour signer avec l’Etat un contrat de relance et de transition écologique (CRTE) qui porte sur la période 2021-2026. Au total, les deux EPCI s’engagent à investir près de 1,6 milliard d’euros pour financer des projets en lien avec le développement de la Vallée de la Seine.
Le président de la métropole de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol l’a confirmé en amont du dernier conseil métropolitain de la première année de mandature qui s’est tenu lundi 5 juillet 2021 : la Métropole Rouen Normandie et Le Havre Seine Métropole ont signé un contrat de relance et de transition écologique (CRTE) avec l’Etat. Un contrat commun unique en France, précise le maire de Rouen, qui concrétise le rapprochement des deux collectivités ces derniers mois – régulièrement associées à la ville de Paris et au Grand Paris – sur un certain nombre de sujets en lien avec l’axe Seine.
Avec en toile de fond le contexte électoral des derniers mois qui a amené les régions Normandie, Ile-de-France et l’Etat à temporiser sur la question du nouveau contrat de plan interrégional Etat-Régions (CPIER) Vallée de Seine, Nicolas Mayer-Rossignol et Edouard Philippe ont saisi l’occasion de reprendre la main sur le terrain du développement de l’axe Seine. « On veut du concret, explique l’élu rouennais, et on ne veut pas attendre ! Si on peut avancer, on avance », résume-t-il.
Plus de 1,6 milliard d’euros mobilisés sur 2021-2026
Sur des problématiques « très métropolitaines » telles que la décarbonation des flottes de transport en commun, la réhabilitation thermique des bâtiments ou encore le développement de la circulation fluviale ou l’incitation au développement de la filière hydrogène, la métropole de Rouen prévoit une participation de plus d’un milliard d’euros d’ici à 2026 cumulée aux quelque 600 000 euros abondés par l’agglomération du Havre. Un engagement qui vient « compléter les contrats de plan » en cours ou à venir en instaurant « une dynamique vallée de Seine normande ». D’ailleurs, rappelle Nicolas Mayer-Rossignol, « le dernier CPIER je l’avais signé comme président de la région Haute-Normandie ».
(Commentaire de Florestan: ce "dernier CPIER" était une coquille financièrement vide!)
Désormais, les partenaires prévoient de se revoir à échéances régulières pour détailler les actions à mener et préciser le soutien financier de l’Etat qui intervient cette année dans le cadre du plan de relance. A ce titre, l’Etat s’engage en 2021 à hauteur de 11,7 millions d’euros sur le territoire de la métropole de Rouen pour des projets inscrits au CRTE, précise la métropole.
Commentaire de Florestan:
Hervé Morin tout à la défense de l'intérêt général de la Normandie avait engagé un bras de fer avec l'Etat central pour améliorer sensiblement le contenu financier du futur CPIER notamment sur la question essentielle du rattrapage normand en matière d'enseignement supérieur et de recherche...
Nicolas Mayer-Rossignol et Edouard Philippe, ce dernier jouant de ses relations au coeur de l'Etat central parisien en tant qu'ancien Premier ministre ont décidé de passer outre pour investir un domaine de compétences qui n'est pas directement le leur au service d'une vision territoriale et politique qui s'oppose au projet d'une Normandie réunifiée qui est pourtant, de fait, le premier partenaire financier public du tout nouveau port fusionné de l'Axe Seine dont le premier conseil de surveillance se réunira ce vendredi 9 juillet 2021 au Havre...
AMBIANCE!
Lire aussi, pour mémoire, ce qui suit car c'est inquiétant sur ce que le "Nouveau Maître de Rouen" a dans la tête: une vision corridorienne de l'Axe Seine qui ignore TOTALEMENT les réalités normandes d'une vallée de la Seine, colonne vertébrale de la Normandie dont les rives se déploient en profondeur territoriale jusqu'à Caen, Cherbourg ou Alençon vers l'Ouest et jusqu'à Dieppe, le Pays de Bray et le Vexin vers l'Est.
La vision corridorienne localiste de Monsieur Mayer-Rossignol est la meilleure façon de condamner l'avenir des grands ports maritimes du Havre et de Rouen dont l'hinterland logistique trop lié à un terminus parisien est menacé par la concurrence accrue d'Anvers et Rotterdam alors qu'il faudrait penser l'Axe Seine dans un "grand angle" normand pour développer les alternatives logistiques Ouest-Sud-Ouest (axe Plantagenêt vers l'Espagne, axe Irlande-Espagne avec Cherbourg) et Grand-Est (contournement ferroviaire de la région parisienne vers Tergnier-Metz pour atteindre l'Allemagne et l'Europe centrale) à l'axe principal de pénétration sur le marché français des grands ports de la Rangée Nord européenne.
Nicolas Mayer-Rossignol n'a toujours pas compris qu'il présidait aux destinées d'une métropole régionale normande en devenir: il préfère faire de Rouen une seconde Mantes-la-Jolie dans un corridor dominé par l'amont grand-parisien.
C'est plus simple mais c'est aussi plus... con!
(source: Journal de l'Axe Seine, 23 mars 2021)
En invitant Anne Hidalgo et Edouard Philippe – ses homologues de Paris et du Havre – à Rouen, en février dernier, Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie, a souhaité lancer une coopération entre les trois métropoles de l’Axe Seine autour des projets.
Pourquoi avoir invité Anne Hidalgo et Edouard Philippe pour évoquer les projets à porter sur la Vallée de la Seine ?
Nous avons la Seine en commun, c’est notre fleuve, c’est notre lieu, c’est notre lien. Au delà de l’histoire, des flux de marchandises et de voyageurs, on voit qu’il y a tant à faire ensemble. Ce n’est pas un sujet local, c’est un enjeu d’intérêt national et même européen. Toutes les métropoles du monde ont un accès naturel à la mer. Pour Paris, le débouché naturel est l’axe Haropa Paris-Rouen-Le Havre. C’est dans cet axe que se joue une grande part du développement durable de la France et de la place de la France dans l’Union européenne.
Mais ce qu’on constate, c’est que le premier port de Paris n’est pas en France, c’est Anvers, Rotterdam, en raison de l’histoire économique de ces 30 dernières années. L’enjeu est donc de redynamiser l’axe Seine, car ce qui est bon pour Rouen et Le Havre, est aussi bon pour la France et l’Europe, car cet axe permet de relier Paris à la mer.
Comment pourrait-il être redynamisé ?
Historiquement, c’est la Vallée de la Seine qui a le plus contribué à la reconstruction de la France après la guerre avec les industries qui s’y trouvaient. Puis le secteur a été confronté à des difficultés économiques. Nous sommes désormais à la croisée des chemins pour ce territoire. Ici, se concentrent les enjeux de fin du monde et de fin du mois : comment fait-on pour transformer notre appareil productif pour qu’il se tourne vers les secteurs de notre siècle, les secteurs d’avenir ? La Vallée de la Seine c’est la vallée de la pétrochimie notamment, mais demain de la mobilité décarbonée. Il existe d’ailleurs déjà des péniches ou des bus à hydrogène.
Ces secteurs sont porteurs d’avenir. 750 emplois sont prévus pour l’usine de pâle éolienne maritime au Havre, c’est une opportunité pour tout le territoire, avec des recherches à ce sujet sur le campus du Madrillet à Rouen et de la qualification, des innovations sur toute la Vallée de la Seine.
L’idée est-elle de créer une nouvelle gouvernance pour ce territoire ?
En France, on a parfois tendance à trop réfléchir en termes d’administration. Ce qui nous intéresse, ce sont les projets, l’action, c’est être pragmatique, concret. Par exemple, pour développer des projets sur les énergies renouvelables. De nombreux sites sur les emprises portuaires peuvent accueillir des ombrières. Il faut de l’argent pour réaliser ces projets, donc nous pourrions créer une société d’économie mixte avec les collectivités locales, la Banque des territoires et les citoyens pour investir ensemble dans la production. Rouen va investir dans la production d’hydrogène vert, Le Havre et Paris ont des projets similaires. La gouvernance n’est pas prioritaire, c’est l’action qui l’est. Nous nous entendons bien avec Anne Hidalgo et Edouard Philippe. Je peux faire jonction, car Rouen est l’épicentre de la Vallée de la Seine. Le but n’est pas de créer une nouvelle structure qui viendrait s’ajouter.
Sur quels autres thèmes pourriez-vous coopérer ?
Sur la manière d’améliorer le report modal vers le train et le fleuve. Aujourd’hui, il y a trop de camions. Alors que le port de Hambourg vient de dépasser les 50 % de trafic conteneurs par le train, nous sommes à 10 %. 75 % du trafic de marchandises passe par la route sur l’axe Seine, c’est beaucoup trop. Les ports du range nord ont compris depuis longtemps l’intérêt écologique de massifier le transport vers l’hinterland.
En France, il y a un manque d’investissement, il n’y a toujours pas la Ligne nouvelle Paris-Normandie. Il y a un intérêt à investir pour le fleuve pour des raisons positives mais aussi défensives car le Canal Seine-Nord est en cours de construction. Si la compétitivité n’est pas chez nous, les marchandises iront ailleurs.
PAS UN MOT SUR LA NORMANDIE ET SON TERRITOIRE...
+
=
POUR
LA