L'Amiante toujours en Normandie
Ouest-France titre : L'amiante, question sensible au CHU
Le CHU de Caen est truffé d'amiante (lire « Ouest-France » du 4 avril dernier). La direction du grand hôpital, qui vient de recenser les zones à risques, estime maîtriser la situation. Les syndicats restent vigilants. Un agent de sécurité incendie pense, lui, que les employés sont mal protégés.
Plus de dix ans que nous connaissons les dangers de l'amiante mais au CHU de Caen on apprend qu'il n'y a pas urgence (?) Qu'un seul étage est vraiment touché (?) La mission première d'un Hôpital est de soigner les malades, pas de rendre le personnel et les visiteurs malades. A quand le désamiantage ? Je n'ose penser que ce retard soit à impliquer à un souci de rentabiliser le CHU, il faut des malades pour rentabiliser un hôpital. Dans d'autres régions, dans d'autres pays le désamiantage des bâtiments publiques est terminé depuis deux ans, en Normandie nous semblons encore en être restés au temps de la réflexion. Je voudrai savoir quels sont les élus calvadosiens qui siègent au CA du CHU de Caen. On verrait qui s'inquiète du bonheur et de la santé des Normands. Mme Lebrethon aurait pu demander la construction d'un nouvel hôpital mais pour sa défense cela n'attire pas les touristes autrement c'est sûr elle aurait réclamé qu'un nouvel hôpital soit érigé, plus beau et plus accueillant.
Ce qui suit n'est pas une farce de Molière mais un épisode juridique de la vie des Normands.
Tribunaux : Caen se désiste, Coutances s'interroge
Depuis 1997 et 1998, des victimes de l'amiante ont saisi deux tribunaux de la région. Ce qui a entraîné l'ouverture d'informations judiciaires. Quel avenir pénal pour ces deux dossiers au long cours ?Depuis 1996, les tribunaux bas-normands se penchent sur le sort des victimes de l'amiante. Les tribunaux des affaires de sécurité sociale (Tass) et la chambre sociale de la cour d'appel ont condamné différentes entreprises (bâtiment, équipementier automobile, arsenal de Cherbourg) pour « faute inexcusable » : avoir continué à utiliser l'amiante, matériau dangereux, pour fabriquer des produits ou comme moyen de protection.
Plusieurs centaines de victimes, ou leurs familles en cas de décès, ont été indemnisées (leur nombre grandira grâce au CHU de Caen. MHAP) Parallèlement, des plaintes pénales sont déposées. Une instruction concernant l'usine de plaquettes de frein de Condé-sur-Noireau, qui concentre 500 dossiers d'amiante, dont 80 décès, est en cours depuis 1998 à Caen pour homicides et blessures involontaires.
Expertises et contre expertises se succèdent. À l'automne 2002, l'affaire s'oriente vers un non-lieu mais le parquet requiert la poursuite des investigations. Conformément à une circulaire du ministère de la Justice, le juge de Caen, le quatrième en charge du dossier, vient de se dessaisir au profit du pôle santé du tribunal de Paris (le pauvre, il pourrait bien avoir à traiter le dossier des victimes reconnues du CHU de Caen).
En sera-t-il de même au tribunal de Coutances, saisi depuis 1997 d'une affaire similaire concernant une entreprise fabriquant, entre autres, des portes coupe-feu ? À la suite d'un non-lieu partiel prononcé par la cour d'appel, le nombre de plaignants est passé d'une dizaine à quatre. La difficulté provient, selon le parquet de Coutances, de l'incapacité de travail liée à la manipulation de l'amiante : si elle est inférieure à trois mois, l'infraction ne serait pas ou peu constituée. De nouvelles expertises sont attendues.
Enfin, à Cherbourg, quatorze plaintes ont été déposées fin juin contre l'arsenal (DCN) afin de « connaître les responsables de cette catastrophe sanitaire ».
Et que faisait-on au CHU de Caen pendant tout ce temps ? Ignorait-on l'instruction judiciaire contre les pollueurs à l'amiante ? MHAP
MHAP