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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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14 septembre 2011

LE 11 SEPTEMBRE DES NORMANDS...

C'est l'autre traumatisme qui a frappé la Normandie ce 11-septembre 2001.

 

Ce jour-là, à l’heure où les tours jumelles de New York s’effondrent, les usines Moulinex ferment leurs portes en Normandie laissant 3 000 salariés sonnés sur le carreau.
La sinistre et douteuse fin d’une grande aventure industrielle.


Pourtant, le symbole industriel des Trente glorieuses qui avait libéré la femme avec toute sa panoplie d'ustensiles de cuisines et d'appareils électroménagers fut un temps le premier employeur privé de Basse-Normandie.

 BASSE- NORMANDIE = BAS SALAIRES !

La recette de Jean Mantelet, fondateur de Moulinex : "produire en masse, casser les prix, s’implanter dans une région rurale pauvre où les salaires sont bas". Plus des idées novatrices, un bon bureau d'études et un vieux fond de paternalisme.


Au début des années 80, nouveau miracle industriel, Moulinex devient le premier producteur européen de fours à micro-ondes et ouvre une nouvelle usine près de Caen. Mais c'est aussi le temps où les banques s'inquiètent à propos de la gestion du groupe.

Un premier plan social concerne 500 personnes. En 1988, Jean Mantelet imagine le rachat de son entreprise par les salariés, ce qui marche un temps. Moulinex achète l’allemand Krups, mais le montage juridique complexe et la guerre de succession qui déchire les dirigeants du groupe plongent de nouveau Moulinex dans la crise.

NAOURI : le grand prédateur…


C’est l’arrivée de Jean-Charles Naouri. 1 100 emplois, sont supprimés. On ferme les usines de Granville dansla Manche et Domfront dans l'Orne.

Début 1996, Pierre Blayau fait son entrée dans le groupe et constate de nombreuses difficultés chroniques. 2 600 emplois, dont 1 800 en France sont supprimés, les usines de Mamers dansla Sartheet d'Argentan dans l'Orne ferment à leur tour. Mais Pierre Blayau échoue à redresser la barre et quitte le groupe en 2000.


Moulinex et Brandt fusionnent alors. L’Italien El Fi prend le contrôle du nouveau groupe et nomme Patrick Puy à sa tête, mais il ne parviendra jamais lui non plus à sortir l'entreprise de ses difficultés et d'un endettement massif.

DEMANTELONS Mantelet !

Le 7 septembre 2001, l'entreprise dépose le bilan, le 11, les usines normandes se retrouvent en chômage partiel, et le 22 octobre, le tribunal de commerce de Nanterre annonce la liquidation de Moulinex-Brandt : 4 500 salariés licenciés en France, dont 2 898 en Basse-Normandie.

A la suite de soupçons de malversations financières, émanant notamment des syndicats du groupe, une information judiciaire a été ouverte en novembre 2003, pour "banqueroute par détournements d'actifs, banqueroute par emploi de moyens ruineux, abus de confiance, présentation de faux bilans et abus de biens sociaux", confiée au juge Richard Pallain qui a mis  les deux derniers PDG du groupe, Pierre Blayau et Patrick Puy en examen ainsi que leur état-major de l'époque et deux commissaires aux comptes de Moulinex en fonction au moment de la faillite.

 



Le 11 septembre 2007, la justice donne raison à 595 ex-salariés, jugeant leur licenciement "sans cause réelle et sérieuse". Depuis, les ex-Moulinex se battent pour obtenir réparation. Après de dix ans de galère ils ont reçu leurs chèques. 


Ils attendent maintenant que justice soit faite. Pour eux, c'est sûr, la faillite de Moulinex est plus que douteuse :

Le parquet de Nanterre a demandé en janvier dernier,  de nouvelles mises en examen au juge d'instruction David Benichou.

Les personnes visées par ce réquisitoire supplétif dans l’enquête sur la faillite du groupe Moulinex en 2001 sont les responsables pénaux de la Société Générale et du Crédit Lyonnais ainsi que de la société italienne EL.FI SA, qui avait fusionné avec Moulinex en 2000.

A charge pour le juge d'instruction de rechercher ces personnes et de procéder à leur mise en examen pour "des faits de complicité de banqueroute par emploi de moyens ruineux par l’octroi de crédits bancaires excessifs".

Considérant, après l'étude de la situation financière de Moulinex SA, que la situation économique de la société était "irrémédiablement compromise" dès le mois de janvier 1999 et fixant la date de cessation des paiements au 31 mars 1999, le parquet de Nanterre reproche aux deux banques d'avoir continué à accorder des crédits financiers à Moulinex SA alors qu'elles avaient une "parfaite connaissance" de la situation financière de l'entreprise, les deux banques figurant dans le conseil d'administration du groupe.

La Société Générale, qui avait reçu mandat de "banque-conseil" de Moulinex en novembre 1998, était par ailleurs entrée dans le capital de Moulinex début 1999 à hauteur de 2%.

Le parquet a également requis la mise en examen de Mauro Grifi, directeur financier d'EL.FI. SA, société italienne qui avait procédé à une fusion avec Moulinex en 2000, pour "complicité d'abus de biens sociaux, complicité d'abus de confiance commis au préjudice des banques, délit de bilan inexact, faux et usage de faux".

Le parquet demande aussi au juge d'instruction de procéder à l'audition de Gianfranco Nocivelli, administrateur d'EL.FI. SA et frère du défunt PDG de la société italienne, Luigi Nocivelli, et "s'il y a lieu", de procéder à sa mise en examen.


Ancien fleuron français du petit électroménager, Moulinex a  donc déposé le bilan en septembre 2001.


En octobre 2001, son concurrent Seb l'avait partiellement repris, mais 3 300 personnes s'étaient retrouvées sans emploi sur 5 600 salariés en France.

A la suite de soupçons de malversations financières, émanant notamment des syndicats du groupe, une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2003, pour "banqueroute par détournements d'actifs, banqueroute par emploi de moyens ruineux, abus de confiance, présentation de faux bilans et abus de biens sociaux", confiée au juge Richard Pallain.

Ce dernier avait mis en examen les deux derniers PDG du groupe, Pierre Blayau et Patrick Puy, leur état-major de l'époque et deux commissaires aux comptes de Moulinex en fonction au moment de la faillite.

 

Moulinex Falaise, 10 ans après

Crée en 1960, l'usine de Falaise fabriquait des aspirateurs. Au moment de la fermeture, 304 personnes ont perdu leur emploi.

Pour beaucoup d'entre eux, ce fut le début de la précarité, des petits boulots, de l'intérim, des CDD...
Aujourd'hui, la plupart sont à la retraite.

(source : France 3 BASSE-NORMANDIE, 15/01/2011 et 11/09/2011)

 

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