La chambre d'agriculture n'aime pas que les citoyens Normands exercent leur vigilance pour protéger les haies de bocage...
"On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue..." Non! ce n'est pas le Loir-Cher cher à Michel Delpech mais la Manche, son Cotentin et ses haies de bocage qui font l'objet d'une vigilance citoyenne accrue: le monde rural n'appartient plus aux professionnels de la profession.
Les exploitants agricoles forment, désormais, une minorité parmi d'autres dans la vie locale rurale même si elle demeure très influente par la maîtrise du foncier. Et c'est là que les choses deviennent politiquement compliquées c'est que les néo-ruraux et les urbains qui profitent du cadre rural pendant leurs vacances s'opposent à la vision utilitariste et strictement instrumentale du paysage rural pratiquée par des exploitants agricoles encore majoritairement captifs d'un modèle économique agro-productiviste de plus en plus fragile.
Certes, les conversions des élevages laitiers vers le bio sont de plus en plus nombreuses mais il reste encore en activité une vieille garde dont les pratiques brutales à l'égard de l'environnement ne sont plus dans l'air du temps.
Des conflits d'usages naissent qui tournent à l'affrontement politique: il est urgent que les élus locaux et le préfet qui représente la légitimité de l'Etat de droit sur le territoire prennent enfin toutes leurs responsabilités légales lorsque du vandalisme contre le patrimoine végétal des haies de bocage est constaté par des citoyens qui jouent leur rôle de lanceurs d'alerte, que cela plaise ou non!
https://www.ouest-france.fr/normandie/manche/manche-le-ton-monte-dans-le-debat-sur-les-haies-7136876
L’association environnementale Manche nature répond au président de la Chambre d’agriculture. Pascal Ferey avait qualifié de plateforme de délation le site signalant les destructions de haies
Début janvier, Manche Nature s’offusquait, une fois de plus, de l’abattage de haies bocagères dans la Manche, alors que l’hiver est propice à faire du bois pour les agriculteurs ou les entreprises spécialisées. L’association environnementale a notamment mis en place une plateforme « de signalement de destruction de haies », avec l’endroit, le jour, des photos… « Une plateforme de délation », s’est offusqué Pascal Férey devant nos confrères de France Bleu Cotentin. Le président de la Chambre d’agriculture de la Manche a annoncé son intention de demander au préfet la fermeture de cette plateforme.
La réponse d’Yves Grall est sur le même ton. « À moins que vous et vos amis ne pensiez comme abominable de veiller à la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, vous ne pouvez en aucun cas dire que nous appelons à la délation, s’indigne le président de Manche nature. Par contre, les citoyens que nous sommes sont profondément indignés de vous voir, militant du parti des « pas vu, pas pris », voler à la défense de délinquants. »