Train train quotidien en Normandie

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[florestan]

Les "bas" Normands se mobilisent...

Sur les quais de la gare de Caen, des voyageurs impatients d'atteindre Paris en moins de deux heures, avec un train à l'heure. : Photos Jean-Yves Desfoux

Le 23 mars à Caen, premières assises ferroviaires. Objectif : moderniser les liaisons avec Paris. Vite.
À l'heure où l'on peut relier Paris à Lille en une heure de train, Nantes, Rennes ou Lyon en deux heures, Bordeaux ou Marseille en trois heures, à l'heure où il faut moins de temps pour rejoindre Strasbourg que Cherbourg, la Basse-Normandie restera t-elle l'oubliée du réseau grande vitesse ?

Le sale hiver qu'ont connu les usagers quotidiens - ils sont 4 000 Bas-Normands à emprunter chaque jour les trains régionaux - ; le coup de colère de Laurent Beauvais suspendant la convention durant deux mois avec la SNCF ; la fermeture de la gare Saint-Lazare le 13 janvier ; les retards successifs sur le Paris ¯ Cherbourg comme sur le Paris ¯ Granville ont fini par cristalliser la colère. Pétitions, élus en première ligne, assises ferroviaires lundi 23, la Région semble enfin sortir de sa léthargie ferroviaire. « Paris ¯ Caen ¯ Cherbourg et Paris ¯ Granville en 2 h 30 avec leur connexion au réseau européen afin d'offrir à la région les mêmes opportunités que les autres régions françaises », réclame les pétitionnaires.

Quand et comment ? Le problème numéro un du Paris ¯ Granville reste l'électrification entière de la ligne : elle l'est aujourd'hui seulement jusqu'à Dreux. Sans attendre, le conseil régional veut obtenir du matériel neuf dans les plus brefs délais. « On négocie avec la SNCF la commande de dix-huit rames neuves, à la fois en traction électrique et thermique. Un investissement de 150 millions d'euros », indique Laurent Beauvais, président socialiste de la Basse-Normandie.

Pas avant... 2030

Sur l'autre grande ligne, Paris ¯ Caen ¯ Cherbourg, un des enjeux majeurs est « la construction d'une nouvelle voie d'une cinquantaine de kilomètres entre Paris et Mantes. La voie actuelle saturée par les trains de banlieue ne permet plus d'assurer la fluidité du trafic indispensable aux trains en provenance de Normandie ». Pas avant 2030 pour un coût de 4 à 5 milliards d'euros, semble dire la SNCF. « Une date inimaginable, inexplicable ! » répond Laurent Beauvais. Un amendement parlementaire de Philippe Duron, député-maire PS de Caen, a permis d'inscrire cette modernisation dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

Autre sujet corollaire du précédent qui interpelle les deux conseils régionaux normands, celui d'Ile-de-France et l'État : quelle gare parisienne demain pour les Normands ? Saint-Lazare ou La Défense ? « Là, nous n'y voyons pas très clair » confie-t-on à la Région. Il reste beaucoup de pain sur la planche.



/Jean-Jacques LEROSIER. (of 17/03/09)