GRANDS TRAVAUX D'INFRASTRUCTURES: La Normandie victime du jacobinisme parisien et du localisme... normand !
Jeudi 18 mai 2017, la Fédération Nationale des Travaux Publics organisait dans le cadre d'une grande consultation nationale, une réunion publique à Mondeville près de Caen pour attirer l'attention, en ce début de nouveau quinquennat Macron, sur les grands enjeux et les grandes urgences de réinvestir dans l'aménagement du territoire français. Une réunion était organisée dans chaque région: pour la Normandie, c'était donc à Mondeville...
Voir sous les liens suivants, la présentation de l'événement:
http://www.essnormandie.org/wp-content/uploads/2017/05/2P-FLYER-REGION-NORMANDIE.pdf
L’aménagement de la France est un sujet décisif pour l’avenir de notre pays. Les enjeux de compétitivité économique, de transition écologique, d’emploi et de lien social sont donc au cœur de la question des infrastructures, de ce qu’elles sont aujourd’hui et de ce qu’elles deviendront demain.
C’est pourquoi, à l’occasion des élections présidentielles, la FNTP organise un temps d’échange pour que chacun donne son avis sur ces questions.
Un tour de France, « Réinvestissons la France ! », lancé à Paris le 23 février, s’organise dans les régions. C’est une démarche unique de dialogue, qui met au cœur du débat public la parole et la vision des citoyens sur la question des infrastructures et de l’aménagement de la France.
Une enquête qualitative audiovisuelle a été réalisée auprès de Françaises et de Français et sera diffusée lors des rencontres.
11 réunions dans différentes régions permettront d’avoir un débat approfondi entre tous les acteurs concernés : élus, habitants, acteurs économiques, salariés et partenaires des travaux publics.
Cette démarche doit permettre de construire une vision partagée des attentes et des besoins des Françaises et des Français en matière d’infrastructures afin de proposer une vision d’avenir de la France et de réelles solutions.
La réunion normande était programmée à Mondeville le 18 mai 2017. Michel DUVAL qui défend avec ardeur depuis des années le projet essentiel pour l'avenir normand d'un franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine pour le désenclavement du port du Havre et pour construire le réseau de transports nécessaire au fonctionnament d'une métropole régionale normande en réseau de villes (la tripolitaine normande Caen / Rouen / Le Havre) était présent à cette grande messe qui a montré, comme d'autres grandes messes, sa parfaite... inutilité!
Il n'y a pas que le catholicisme romain qui soit en crise dans ce pays... Le jacobinisme technocratique parisien et ses relais en "région" l'est tout autant.
Car la société civile régionale est aussi "en marche" sans pour autant chausser la paire de godillots que les puissances qui ont pris l'habitude d'accaparer la parole dans les débats publiques lui proposent de chausser avec inconfort.
S'il y a un sujet qui nécessite un véritable exercice authentique de démocratie préalable pour inventer ce qui n'existe pas encore, c'est bien celui des grands travaux publics nécessaires à l'aménagement d'un territoire qui ne doit plus être déménagé au mépris des citoyens-habitants, des acteurs locaux ou de la préservation de l'environnement.
La Normandie, ne sera ce laboratoire girondin pour une démocratie régionale authentique que nous appelons de nos voeux seulement lorsque les expériences, les réflexions et donc les solutions émanant de la société civile régionale seront enfin prises au sérieux dans le cadre d'une véritable maîtrise d'usage démocratique des grands projets d'infrastructures pour nous éviter que nous allions partout en pélerinage à Notre Dames des Landes... dans les cinq prochaines années !
Grand'Messe inutile donc au regard du message que le grand témoin normand (et impertinent) nous a laissé. Lire ci-dessous la lettre qu'il a envoyé aux organisateurs de cette belle opération médiatique:
M. Michel Duval
23 rue Auguste Comte
76600 Le Havre
Courriel : michel.duval2@club-internet.fr
à Monsieur le Président de la
Fédération Régionale
des Travaux Publics
Avenue des Canadiens
76650 Petit-Couronne
Objet : « Réinvestissons la France » et problématique portuaire… et ferroviaire de l'estuaire de la Seine
Monsieur le Président,
Je suis venu hier jeudi 18 mai du Havre à Mondeville pour participer au « temps d’échange » proposé par la FNTP aux habitants de Normandie dans le cadre de la campagne « Réinvestissons la France ».
Je dois d’abord vous faire part de mon étonnement quant à la carence de communication à propos de cette opération dans la presse havraise, que j’ai la possibilité de lire quotidiennement ; si je n’avais pas été prévenu par une connaissance caennaise, j’aurais manqué ce rendez-vous citoyen. J’ignore si cette carence de communication suffit à expliquer mon impression de solitude en tant que Havrais, en tout cas j’ai pu déplorer l’absence de prise de parole de représentant institutionnel de cette ville-port si importante pour la Normandie et si menacée par le projet de canal Seine-Nord Europe.
Après avoir attendu que la population « locale » se soit exprimée, à différents niveaux de pertinence, j’ai obtenu la parole pour évoquer l’absence, injustifiable selon moi, d’un franchissement ferroviaire de l’estuaire de la Seine, alors qu’il existe un procédé de construction peu invasif, a fortiori maintenant que la Normandie est réunifiée et que le Canal Seine-Nord Europe menace l’avenir du Grand Port Maritime du Havre.
J’ai ressenti alors, par le temps de parole qui m’a été consenti et l’empressement apparent de l’animateur à l’abréger, l’impression que ma question était dérangeante…
Depuis bientôt vingt ans que je m’intéresse à cette question, j’ai fini par comprendre pourquoi ce qui est pour moi un besoin évident est inadmissible pour une certaine communauté politico-industrialo-portuaire pourvue d’une influence considérable, qui ne trouve en face d’elle que des acteurs institutionnels havrais manifestant une étrange inertie, comme je l’ai décrit dans un document diffusé auprès d’un certain nombre d’interlocuteurs (élus, journalistes, etc…) courant 2016. (*)
Par allusion à des propos de M. Jacques Attali exprimés il y a quelques années, serez-vous l’un de ceux qui planteront un clou dans le cercueil du port du Havre ?
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.