QUAND les COCUS du SUD-MANCHE PLEURENT...
Les défenseurs baaaaah ! Normands de la liaison ferroviaire Caen-Rennes (car du Rennes-Caen, les Bretons s'en foutent!) voient leurs espoirs de TGV jusqu'à Avranches via la Bretagne douchés! "La Bretagne n'est pas fair-play" pleurent-ils!
Jamais un Breton qui sait défendre mieux que quiconque ses intérêts ne voudrait ainsi pleurer: ils n'ont pas l'habitude d'être cocufiés!
Nous avions envoyé il y a quelques mois, à l'occasion du débat public sur la Ligne Nouvelle Paris Normandie une longue lettre à l'association de défense et de promotion du Caen-Rennes sur l'idée de promouvoir au niveau ferroviaire un "Pays du Mont St Michel" porte de la Normandie à partir des opportunités en terme de "rabattement vitesse" ou de correspondances que devrait offrir la LNPN à l'ensemble du réseau ferroviaire normand.
Nous proposions ainsi la création d'un train touristique du Mont St Michel au départ de la gare St Lazare via Caen et Granville
Plutôt que de négocier une rustine dans la cinquième roue du carrosse breton qui ne roule que pour lui-même, les cocus du Sud-Manche devraient plutôt chauffer la machine normande!
Ci-après, le compte rendu proposé par la Manche Libre:
Le rapport de Claude Lieberman, ingénieur Ponts et Chaussée, préconisait la poursuite de la ligne TGV de Dol jusqu’à Avranches qui serait devenue une gare de maintenance pour le train à grande vitesse
L’axe Avranches-Dol sera rénové “a minima”. Le TGV restera en Bretagne.
Le TGV ne franchira pas le Couesnon. Selon l’ADPCR, association de défense et de promotion de la ligne Caen-Rennes, “Réseau ferré de France (RFF) modernisera l’axe Avranches-Dol a minima”. En cause, des Bretons moins disant. Au lieu de mettre les dix millions d’euros prévus sur la table, ils n’en mettront que trois. “Avranches-Dol sera modernisée avec moins de traverses, une voie unique et une signalisation réduite”, explique Xavier Jacquet, président de l’ADPCR. L’électrification de la ligne, réclamée par l’association et les élus du sud- Manche, tombe à l’eau, condamnant de facto l’arrivée du TGV chez nous. Mais ce n’est pas tout. “La ligne ne pourra pas accueillir de fret.” Un coup dur pour Avranches qui a une corde à jouer sur l’Arc Atlantique. Le projet ferroviaire sera beaucoup moins ambitieux que ce qui était prévu. Selon Gérard Jolif, membre de l’ADPCR, “la Bretagne met hors jeu la gare de Pontorson en privilégiant l’axe Dol/Saint-Malo et Dol/Dinan ainsi que la desserte du Mont-Saint-Michel.” Depuis 2004, Rennes est devenue la gare de correspondance du Mont. De la gare TGV de la capitale bretonne partent quotidiennement des cars en direction du Mont-Saint-Michel tout comme de la gare de Dol-de- Bretagne. “Le bus transporte 56 000 voyageurs par an mais ne s’arrête pas en gare de Pontorson !”, tempête Gérard Jolif. “Il s’arrête à Beauvoir, on se demande bien pourquoi !”
“La Bretagne n’est pas fair-play”
Pour l’ADPCR, “la Bretagne n’est pas fair-play”. “La Région met dix fois plus, 30 millions d’euros pour financer la modernisation d’Avranches-Dol”, rappelle Xavier Jacquet. “C’est la Basse-Normandie qui a en charge l’exploitation des nouvelles lignes et l’infrastructure est dévolue à l’Etat via RFF mais avec la réduction des budgets, ce sont désormais les régions qui financent. La compensation de l’Etat est la même depuis 2002.” L’entente cordiale affichée par les deux présidents de Région, Philippe Duron et Jean-Yves Le Drian, le 26 novembre 2007 lors de l’inauguration de la nouvelle gare de Dol en prend un coup. A l’époque, Philippe Duron déclarait : “Il faudra attendre au plus tard 2013 pour voir le TGV arriver à Avranches.” Nous y sommes. La Basse-Normandie n’a pas dit son dernier mot. Face au TGV breton qui capte la desserte du Mont elle mise, pour commencer, sur deux allers-retours Paris-Pontorson, directs (sans changement) en trains intercités. “Quinze nouvelles rames seront achetées et un atelier de maintenance sera créé à Granville pour 152 millions d’euros.” Ce n’est pas le TGV mais en période de crise, les voyageurs regardent les prix des billets. Paris-Pontorson sera la liaison ferroviaire low-cost pour le Mont-Saint-Michel ! Samedi 26 janvier, des représentants de RFF seront présents à l’assemblée générale de l’ADPCR qui se tiendra symboliquement à Pontorson.
REPERES
Un 4e Caen-Rennes. L’Adpcr milite pour un quatrième aller-retour entre Caen et Rennes et sa modernisation entre Avranches et Dol qui lui fera gagner 20 minutes. De centre à centre, Avranches serait à moins d’une heure de Rennes.
La première ligne. La ligne Caen-Rennes est la plus fréquentée de la région avec 400 000 voyageurs par an. C’est une ligne de cabotage, très fréquentée entre Coutances et Caen.
Caen-Granville. Trois allers-retours seront proposés cet été avec correspondance pour la ligne baie (Granville-Saint-Malo).
PRATIQUE
“Irriguer la colonne vertébrale”
“Les gares n’ont d’utilité que si l’on peut y accéder”, rappelle Xavier Jacquet, président de l’Adpcr.“Les lignes de train sont des colonnes vertébrales qu’il faut irriguer.” L’association travaille beaucoup sur l’intermodalité et a participé avec le conseil général de la Manche à la refonte des horaires des transports en commun Manéo. “La Région s’occupe des trains et le Département des bus, il fallait faire en sorte que les autocars arrivent avant le départ des trains !” Jean-Yves Colas, vice-président de l’Adpcr a beaucoup travaillé sur cette harmonisation des horaires Manéo. Aussi, la ligne Saint-Hilaire-Mortain- Vire fermée en juillet 2012 a-t-elle été rouverte le 7 janvier. Elle est en adéquation avec les correspondances du Paris-Granville à Vire et des lignes de bus pour Caen. Plus fort, le Département a rouvert la ligne de bus Saint-Hilaire-Vire le dimanche, fermée depuis 1984 ! L’Adpcr souhaite plus de communications autour de Manéo. “Beaucoup de gens croient que ce sont des transports scolaires.”
Publié le 27/01/2013 à 10h00