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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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31 décembre 2013

La table de votre réveillon viendra-t-elle du RUNGIS NORMAND ?

Le M.I.N. de Rouen, vous connaissez ? Marché d'Intérêt National de Rouen... Il n'y a pas que le M.I.N. de Rungis. La Normandie est une grande région agro-alimentaire avec une spécialisation dans la qualité et le haut de gamme: 13 spécialités classées en AOC, un record pour une région française, en témoigne. Il y a donc un gros, un très gros marché de gros... à Rouen. Lire ci-après l'excellent reportage proposé par Paris-Normandie:

Les coulisses du Rungis normand

 

http://www.paris-normandie.fr/article/societe/les-coulisses-du-rungis-normand

 

Publié le 20/12/2013 à 07H18

 

Entre les arrivages et les livraisons, les jours précédents Noël sont de vrais marathons (photos J.-M. Thuillier)

Entre les arrivages et les livraisons, les jours précédents Noël sont de vrais marathons (photos J.-M. Thuillier)

 

Il est 6 heures, hier matin, dans les allées du pavillon des mareyeurs. En voyant s’échapper la vapeur de la bouche de Franck Guéroult, on en vient à regretter de ne pas faire l’interview dehors où la température est plus supportable. Là, au milieu des bourriches d’huîtres, des coquilles saint-Jacques, il attaque sa quatrième heure de boulot en vantant la qualité de ses bulots. Le soleil n’est pas encore levé et lui, le patron de Cougal, n’est pas près de se coucher. Les fêtes de fin d’année, c’est un moment crucial pour les entreprises réunies au sein du Marché d’intérêt national (MIN) implanté à Rouen. Ici transitent et se négocient la grande majorité des produits que les Haut-Normands et leurs voisins retrouveront sur leurs tables de fête.

primodiales pour les affaires

Du côté du poisson et des produits de la mer, les futurs bouquets de crevettes sont encore dans les bacs. Les commandes arrivent de plus en plus tard. « Mais, en général, on triple les commandes au moment des fêtes de fin d’année », estime Valérie Daniel, à la tête de Valérie Marée. Chacun avance sensiblement les mêmes chiffres. Les ripailles de Noël et, dans une moindre mesure, du Nouvel an, ce sont environ 20 % du chiffre d’affaires annuel. « Décembre, pour moi, c’est trois fois le chiffre de mon deuxième mois de l’année », affine Franck Guéroult. Pas question de se louper. Ni de compter ses heures. Les homards, les langoustes sont attendus sur les plateaux de fruits de mer, grand classique de l’agape de Noël. Le caviar tire aussi son épingle du jeu en cette période festive. Chez Cougal, le français, d’une esturgeonnière d’Aquitaine, fait partie des produits phares. Au même titre que l’incontournable saumon, dont les kilos s’arrachent.

L’iode, c’est bien. La viande, ce n’est pas mal non plus. Au Gibier de France aussi on est dans le rush. Près de 500 chapons sont vendus pour la Haute-Normandie. « Pintade chaponnée, sanglier, chevreuil, biche… Un peu de kangourou et d’antilope aussi », énumère Stéphane Allais, le patron. Là aussi, les festivités de décembre, ce sont environ 20 % du chiffre d’affaires. Les bouchers sont sur le pont. Les carcasses de biches pendent dans la chambre froide attendant d’être livrées ou débitées. À cette période de l’année, les produits plus onéreux renouent avec les consommateurs. Il s’écoule ainsi environ 150 kg de foie gras quotidiennement pendant une dizaine de jours.

Aux fruits et légumes aussi, le ballet des camions s’intensifie aussi à l’approche des réveillons. Mangoustans, mangues et autres tamarins, karamboles et kumquats débarquent en masse. De deux à trois palettes quotidiennes de fruits exotiques le reste de l’année, Ro Da Prim en fait venir une vingtaine par jour quand Noël arrive. Avec une grande absente cette année : « La figue. Il y a eu des problèmes climatiques au Pérou et au Brésil », évoque Jean-Philippe Aubé, commercial. Les halles sont déjà pratiquement désertées. Mais les téléphones résonnent partout. Les nouvelles commandes affluent et chacun jongle avec les mobiles. Un peu plus loin, Jean-Louis Boudesseul, de Sodipral, finalise aussi les commandes de la matinée. Ce matin, il a reçu des truffes, produit prisé mais ô combien onéreux. Sur la période, il en vend entre 20 et 30 kg à des tarifs qu’il préfère garder discrets. Une rapide recherche sur le net permet toutefois de voir que les cours varient allégrement à plus de 1 000 euros le kilo chez les grossistes.

Autre produit synonyme de festivités hivernales qui revient au MIN, le marron glacé. Chez Bauza, Mathieu ne peut pas faire l’impasse sur ce type de produits. Fruits déguisés, pâtes de fruits et d’amandes, fruits secs, les indétrônables des réveillons, font toujours recette. « Je fais mon mois en trois ou quatre jours », confirme le vendeur.

Quant aux spiritueux, chez Stuart distribution, ils participent aussi largement à la rotation des camions sur l’avenue Bicheray. Là aussi, le dernier mois de l’année représente 20 % du CA. Avec une mention spéciale pour les vieux rhums, le whisky japonais et le Champagne.

Encore quelques journées longues comme des marathons et le MIN va souffler un peu. Après les fêtes, l’activité se calme un peu. D’ici là, il va falloir maintenir le rythme et oublier la montre. Sauf peut-être le jour J, et encore. Les livraisons continuent le 24 décembre et repartent tambour battant le 26 dès potron-minet. « Pour moi, le réveillon de Noël, c’est une coupe et couché à 22 heures ! », rigole Franck Guéroult.

Qui travaille au MIN ?
Les grossistes de tous produits alimentaires et de fleurs, les courtiers de ces mêmes produits, les producteurs de fruits, légumes et fleurs, leurs groupements et leurs organisations, les importateurs de tous produits alimentaires et fleurs, les grossistes en produits complémentaires non alimentaires, les cash and carry, les petits transformateurs… (source ffmin.com)

Fleurs, sapins… L’impact limité
En marge de l’alimentaire, l’espace Floremandie est plus calme. Les ventes de sapins sont déjà réalisées. Environ 2 000 arbres ont été vendus, un chiffre en baisse en raison d’une concurrence accrue. Jacinthes, poinsettia, héllébores et fleurs dorées restent les stars. Douze camions viennent livrer en trois jours, contre un quotidien d’habitude. Les fêtes de fin d’année sont tout de même loin de l’impact de la fête des mères.

Plus de 120 000 tonnes par an

Depuis janvier 1969, le Marché d’intérêt national (MIN) de Rouen met en lien les grossistes et les professionnels.

Ils sont une vingtaine en France, le premier de tous est celui de Rungis, en région parisienne, véritable ruche dédiée aux professionnels. Mais le MIN haut-normand, ou société d’économie mixte locale du MIN de Rouen, se targue d’être le plus grand marché de gros alimentaire du quart nord-ouest de la France. « La zone de chalandise s’étire sur 150 km à la ronde, voire même 350 km pour certains produits, telles les bananes de nos mûrisseries », résume Bertrand Cantrel, responsable de site, en organisant un tour du propriétaire détaillé.
Cinquante et une entreprises sont installées sur les vingt hectares du site. Elles font travailler 801 permanents qui se chargent, chaque année, de quelque 120 000 tonnes de produits (hors fleurs).

Un projet pour le pavillon des mareyeurs

En 2012, le MIN de Rouen a généré un chiffre d’affaires, toutes entreprises confondues, de 271,5 millions d’euros, dont plus de 35 % ont été réalisés grâce aux seuls fruits et légumes. Les produits alimentaires divers représentent 16 % ; les denrées de la mer près de 11 %. Une centaine de camions passe chaque jour les barrières du site. Ce chiffre double quand arrivent les fêtes de fin d’année.
Un projet de développement, très attendu, du pavillon des mareyeurs va enfin prendre corps. L’espace de 2 600 m², qui accueille les grossistes de la vente de produits de la mer, a bien vieilli. La part de vente sur le carreau a diminué au profit de l’activité logistique qui représente désormais plus de 90 % du chiffre d’affaires (30 M€ pour environ 6 000 tonnes de produits en 2012). Il va être modernisé pour adapter l’infrastructure à l’évolution du marché. Les surfaces réfrigérées vont être élargies et les quais de chargement aménagés. Des travaux conséquents pour le marché qui se chiffre à 1 578 000 euros (hors taxes). « Nous sommes le lien entre le producteur et le consommateur. On nous dit intermédiaires mais nous travaillons aussi sur le circuit court », note Bertrand Cantrel.

Anthony Quindroit a.quindroit@presse-normande.com


Commentaire de Florestan:

Pour les bananes et les mangues ou la viande de Kangourou, c'est sûr ce ne sont pas des produits "gourmandie"... Par contre pour la coquille saint Jacques, les huitres ou le homard... On peut espérer que cela vienne des côtes de la première région maritime de France qui n'est pas que haut-normande! Monsieur Quindroit ne soyez pas si étroit!


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