FR3 (BASSE) NORMANDIE: nouvelle provocation bretonne... absurde et déplacée!
Faudra-til que les autorités publiques sanitaires compétentes ajoutent sur la liste des addictions pouvant, à terme, générer un trouble du comportement, l'addiction à l'agitation en toute circonstance publique ou privée du "Gwen ha du", le drapeau néo-national identitaire breton?
A moins qu'il faille placer cet usage frénétique de cette improbable bannière (vous en connaissez ici tous la trouble histoire idéologique) sur la liste plutôt inquiétante des "signes ostentatoires" revendiquant des identités politiques, territoriales et religieuses dont certaines frisent dans une provocation permanente, l'irrédentisme voire le séparatisme tout en mettant à l'épreuve la belle et noble idée de tolérance étirée comme un vulgaire élastique!
Qu'ils s'adorent entre eux d'un amour fusionnel, c'est leur affaire! L'entre soi doit, par principe, rester entre soi... Mais quand l'entre-soi déborde de la casserole comme le lait sur le feu en un grand et gras prosélytisme sur toute la cuisinière, ceux qui ne sont pas concernés et qui voudraient pouvoir passer leur chemin pour tout autre chose (souvent des choses et des urgences plus importantes) sont obligés de passer l'éponge!
Johannes Brahms, le grand musicien allemand (mais aussi grand bourgeois de Hambourg) disait: "je ne parle d'argent uniquement que lorsque je m'en sers"
La différence entre l'identité normande existentialiste et non identitaire que nous défendons ici et une certaine identité bretonne identitaire défendue absolument par certains Bretons en toute circonstance et en tout lieu, réside sur ce point essentiel:
L'identité normande aussi précieuse, utile, nécessaire, indispensable à notre vie personnelle ou collective ne saurait être un absolu!
C'est même la plus belle idée relative qui soit pour la simple et bonne raison qu'il ne viendrait nullement à un Normand intelligent, lucide et bien élevé, de mettre la Normandie et son identité à toutes les sauces, de placer "la Normandie" dans toutes les situations comme un vulgaire et médiocre marchand de tapis!
Ainsi, à Caen, lors de la fameuse manifestation civique de masse et silencieuse du 11 janvier 2015 pour protester contre le carnage islamiste dans la rédaction de Charlie Hebdo, alors qu'il n'y avait aucun slogan, aucune bannière, aucun drapeau si ce n'est notre tricolore national en berne avec crêpe noir, un homme brandissait un "Gwen ha du" breton au bout d'une haute perche suscitant à son passage l'exaspération et l'indignation de certains manifestants: c'était totalement déplacé!
Bref! A la différence trop souvent constaté des Bretons, les Normands ne parlent de leur Normandie uniquement lorsqu'il s'agit... de la Normandie!
L'exemple exposé ci-dessous confine à l'absurde. Il est même contre-productif si d'aventure le journaliste breton embusqué dans la rédaction de FR3 (Basse) Normandie avait le début du commencement d'une réflexion sur le rayonnement d'une identité régionale ou plus généralement, sur l'idée de "softpower"et que l'on pourrait résumer assez simplement par cette évidence:
Si vous voulez séduire, commencez par cesser de mépriser l'identité de ceux que vous voulez séduire!
Sur le site de FR3 (Basse) Normandie, à l'occasion de l'envoi du festival pop rock de Saint Laurent de Cuves dans l'Avranchin (Manche, département appartenant encore à la Normandie) il est possible de voir ceci: à savoir une fan d'Indochine bretonne qui brandit son signe ostentatoire d'apparenance identitaire et régionale (comme d'autres femmes agiteraient d'autres voiles...) et qui attrappe l'oeil embué d'une sympathique connivence du caméraman breton de service dans la télé publique régionale normande puisqu'elle est, très certainement, la seule fan d'Indochine à faire ça à Saint Laurent de Cuves.
En effet, les festivaliers normands, en toute logique et en toute décence, sont d'abord venus vibrer au concert d'Indochine aux Papillons de Nuit qui n'est pas une fête normande mais tout simplement un festival pop rock en Normandie...
Ce soir à 23 h, le concert d'Indochine est attendu avec impatience par les fans du groupe mythique Indochine. Une passion intergénérationnelle.
(commentaire de Florestan: La Bretagne c'est donc cool et fun comme l'Indochine... Vraiment?)
Une ambiance particulière flotte à Saint-Laurent-de-Cuves, les fans d'Indochine ont envahi la place. Kevin et Matthieu sont jeunes mais ils ont vu une quinzaine de concert de ce groupe qui compte 35 ans d'existence. " C'est comme une messe, à chaque fois une autre mise en scène, une autre ambiance, un autre monde". Une autre fan ajoute : " ça s'explique pas, ça se vit"
Commentaire de Florestan:
Les terribles attentats islamistes de l'année 2015 ont montré tragiquement que l'entre-soi festif ou le repli identitaire ne suffisaient pas à faire une communauté nationale. La politique ne saurait être tenue longtemps à distance et une identité régionale non identitaire, non fusionnelle mais existentielle, individuelle et lucide, ( à la normande ?), nous semble plus apte à faire, de nouveau, de la politique ensemble plutôt que de se "vider la tête" dans un entre-soi festif identitaire et régressif !