ROUEN: les débuts politiques chaotiques du Nouveau Maître de Rouen...
Les début du nouveau maire de Rouen ou du nouveau maître de Rouen, un certain Nicolas Mayer Rossignol sont politiquement chaotiques, nous en avons déjà parlé ici avec l'erreur, de notre point de vue fondamentale, d'avoir confondu un établissement public de coopération intercommunale (en l'occurrence la métropole de Rouen) avec une collectivité territoriale où l'on peut verrouiller à sa guise une majorité municipale. En outre, le Poulpe, le média normand d'investigation a révélé en juillet dernier que Nicolas Mayer Rossignol, tellement peu sûr de son improbable attelage rouge-rose-vert, a tenté de négocier une majorité de rechange avec des élus municipaux centristes... Ambiance!
Cette situation faite d'incertitudes politiques n'est pas souhaitable pour Rouen et donc pour la Normandie car il s'agit de la plus grande ville normande qui peine à être, encore, une authentique métropole régionale locomotive pour toute la Normandie...
Lire le communiqué du Mouvement Normand (n°275) en date du 16 août 2020 qui rappelle d'où vient Monsieur Nicolas Mayer-Rossignol et qui espère qu'il pourra nous mener... ailleurs: à Rouen en Normandie, par exemple!
Si l'opportunité s'était présentée et lui aurait assuré une confortable suite de carrière, ne doutons pas que l'actuel maire de Rouen aurait pu rejoindre la République en Marche.
Revenons sur le parcours de ce rejeton fabiusien : bordelais de naissance, il grandit au Mali où maman est enseignante. Nicolas revient en France étudier avec un passage par les États-Unis : École Normale Supérieure, ingénieur du corps des mines, il va rapidement travailler pour la Commission Européenne, puis intègre l'entreprise Nutriset. Proche de Laurent Fabius, il le rejoint à l'agglomération de Rouen et suit le ministre au quai d'Orsay puis se présente aux côtés d'Alain LeVern aux élections régionales pour finalement prendre la place du président démissionnaire.
Sans être un parachuté, précisons que son père est normand, Nicolas Mayer Rossignol n'est pas un normand de souche, et encore moins un amoureux de sa Région : il est dans cette lignée des Fabius et Le Vern, personnages condescendants, reléguant la gestion d'une région à sa part administrative : des purs produits du jacobinisme français.
Le manque de vision du nouveau maire de Rouen se ressent d'ailleurs dans son sens des priorités : à l'annonce de son élection, il présenta alors ses deux préoccupations :
- l'urgence sanitaire : la sécurité industrielle (cf. épisode Lubrizol), les masques et la mise en place d'un plan canicule ;
- l'activité économique : l'accessibilité du centre-ville.
- Tout d’abord, faire de Rouen une vraie cité normande et développer une identité forte pour la ville en jouant, entre autres, la carte des « Armadas » et « Voiles », avoir au moins un bateau emblématique. Avoir une politique cohérente dans l’ensemble des domaines gérés par la ville et la métropole pour harmoniser et créer un véritable dynamisme ancré dans une ligne politique claire de grandeur et de rayonnement ; donc une identité forte, tournée vers la mer (et peut-être l’esprit viking, l’esprit aventurier, l’esprit des entrepreneurs, des armateurs et des commerçants).
- Ensuite, enclencher une dynamique vers une action conjointe des villes normandes comme prônée par les géographes normands et le MN en faveur d’un véritable réseau de villes aux activités complémentaires et enrichissantes les unes pour les autres et non d’agir en potentat local à la tête de la grande ville de la région. Ce réseau des villes normandes impulsé par Rouen et la métropole rouennaise permettrait un développement et une attractivité seuls capables de nous sortir vers le haut des défis actuels et à venir.
- Enfin, faire en sorte que Rouen joue un vrai rôle dans le projet HAROPA, une carte résolument normande et à son maximum sinon, seule, la métropole rouennaise deviendra une banlieue parisienne tout en n’étant pas parisienne, autant dire rien qu’un paillasson pour les ambitions d’un grand Paris à la Grumbach de sombre mémoire pour tous les Normands conscients.
Commentaire de Florestan:
Et comme pour confirmer l'analyse proposée ci-dessus, on pourra visionner la vidéo promotionnelle officielle de la ville de Rouen sans aucune imagination particulière, avec les clichés habituels des vidéos promotionnelles territoriales (musique rythmée de night clubbing, ambiance festive permanente, images accélérées...) et surtout avec ce slogan affiché au début le temps d'une seconde: Rouen capitale de la Normandie à ...45 minutes de Paris. Ou encore: la destination week-end en insistant bien sur le lien ferroviaire.
Bien entendu, on évoque le reste, tout le reste sinon l'essentiel mais sans hiérarchiser ni approfondir: la référence à la Normandie symboliquement n'apparaît jamais et il n'est jamais question des valeurs collectives de Rouen et de sa région. Le propos est localiste et hédoniste: il s'agit de vendre à des Parisiens en goguettes une chambre d'hôtel à Rouen!